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Quand on se compare…

Manque de prise de risques. Politique culturelle déficiente. Théâtres à moitié subventionnés qui se comportent comme des théâtres privés. Diffusion limitée des productions, manque d'appui aux tournées. Réduction constante de l'espace critique.

Vous croyez que je parle ici du théâtre québécois?

Détrompez-vous. Dans cet article de Rue89, les propos de l'homme de théâtre Jean-François Perrier sur la situation du théâtre français nous offrent l'occasion d'une édifiante comparaison. La crise des institutions théâtrales que je constate, comme d'autres, chez nous, a son équivalent en France.

Ce n'est pas nouveau. Mais je me suis toujours dit que les Français, râleurs par excellence, exagèrent quand ils formulent ce genre de plainte. Après tout, leurs subventions sont franchement plus généreuses que les nôtres, ils ont de véritables scènes nationales, un réseau de diffusion exemplaire, des conditions de pratique théâtrale beaucoup plus souples que les nôtres. Certes. Et c'est en gardant en tête le fossé qui nous sépare d'eux qu'on doit lire l'état des lieux de Jean-François Perrier – c'est le même débat, mais il se situe à un autre niveau chez nous, où la situation est encore pire.

C''est d'ailleurs en partie ce que Cinars a constaté dans une étude sur l'impact de l'abolition de l'aide aux tournées qui a été dévoilée ce matin. Je vous en reparle plus tard.

En attendant, bonne lecture, et puisse-t-elle inspirer les animateurs du théâtre québécois à se lever pour ébranler un peu les fondations.