La revue de l'année des Zapartistes, à l'affiche du Metropolis jusqu'au 30 décembre, est franchement plus engagée qu'humoristique cette année.
Ils sont drôles, bien sûr, et il n'y a qu'eux pour rire si intelligemment de l'opportunisme de Michaelle Jean ou de l'entêtement borné de Jean Charest.
Mais, peut-être à cause de l'année ahurissante qu'on vient de vivre, et parce que le désastre politique dans lequel nous baignons appelle plutôt la contestation que le rire, les Zapartistes prennent la parole plus qu'ils ne dérident cette année. Ça fait du bien, car par là s'exprime une profonde acuité sociale, une vue d'ensemble particulièrement féconde.
Ils sont aussi de fins imitateurs, capables de saisir les traits et l'esprit d'un personnage avec grande véracité, et il m'a semblé qu'ils s'étaient attardés à peaufiner leurs caricatures, à mettre en lumière les failles du politique par un regard privilégié sur les hommes et les femmes qui en sont les véhicules. Ils s'attardent aux bêtes politiques sans jamais sombrer dans l'attaque ou la facilité, plaçant toujours l'imitation au service d'un discours plus grand. Jean Charest, Denis Lévesque, Johanne Marcotte, Eric Duhaime, Stephen Harper: ils y passent tous.
Les Zapartistes sont une nourriture essentielle.