En écoutant hier à Radio-Canada une entrevue avec la sage-femme Isabelle Brabant, il m’est revenu à la mémoire une mésaventure où elle a joué bien involontairement un rôle. Pas à titre de sage-femme, je m’empresse de le préciser. Ce serait plutôt au contraire à l’époque où justement elle n’était pas sage du tout. Pour que mon amie Isabelle ne commence pas à craindre que j’y aille de révélations-choc sur son passé, je me dépêche aussi de préciser que je fais allusion à l’époque du collège, alors qu’elle était la plus délurée de toute notre gang. En effet, elle avait été la première de nous tous et toutes à partir en appartement. Elle avait en plus la gentillesse de nous le prêter, à nous qui restions encore chez nos parents, pour qu’on puisse y avoir des rendez-vous -si peu- galants avec nos blondes et chums (blondes, dans mon cas).
L’appartement d’Isabelle était, avouons-le, plutôt rustique, et était situé sur rue de Bullion. C’était le genre d’appartement typiquement montréalais où la porte donnant sur la rue s’ouvrait sur un escalier menant lui-même à un palier donnant lui-même sur 2 logements aux portes en angle de 45 degrés.Notez ce détail…
Un jour donc, Isabelle part pour un petit voyage de quelques jours, en me confiant les clés de son chez-soi, à la condition expresse que j’y vienne nourrir ses 2 chats. Des gros chats. Malheureusement ( Scoop! c’est un détail que j’ai toujours caché à Isabelle), avec la vie effrénée que je menais à cette époque- ou alors c’est le signe que j’avais une blonde avec un sous-sol où les parents ne descendaient pas- j’ai mis 3 jours avant de me pointer pour nourrir les foutus chats. J’y arrive donc, en plein orage. Je pénètre dans l’appartement en prenant soin d’ôter mon chandail tout mouillé. Les chats sont furieux ET affamés. Je sors une boîte de manger pour chat. Je cherche l’ouvre- boîte. Pas d’ouvre-boîte! Les chats, grimpés sur l’armoire, sont hystériques et se frottent contre leur potentielle nourriture. Débrouillard comme pas un, je sors du tiroir un gros couteau d’à peu près 15 pouces de long et entreprends de percer la boîte avec. Les chats s’enroulent autour du cannage pendant que je varge dessus. Je finis par me dire que je vais finir par en poignarder un. J’ai alors la fausse bonne idée de sortir sur le palier pour ouvrir ma boîte en paix. Et bien sûr la porte se referme derrière moi, avec bien sûr les clés restées sur la table de cuisine. Il ne me reste qu’une chose à faire: frapper chez la voisine de palier qui, je le sais, a un double de la clé. Disons que lorsqu’elle a ouvert sa porte pour apercevoir un type mouillé, torse nu, avec à la main une boîte de conserve et un couteau de 15 pouces, elle a mis du temps à s’en remettre,