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Histoire de l’art

Ça ne paraît pas toujours comme ça à me voir, mais j’ai fait des études en Histoire de l’Art.D’accord, c’était au début de l’Uqam, à l’époque où ce n’était pas encore une vraie université, mais quand même.Pour être plus précis, je possède un baccalauréat en Esthétique. Quand j’avais mentionné ceci devant le non-regretté agent d’assurances de mon regretté père, il avait rétorqué: « Ah, vous pètez les boutons ! »C’est ça, mon gros.Parlant de gros, cela me fait penser à mon ami Jean-Marc Parent, À une époque où l’on travaillais ensemble sur un projet, il m’avais dit avec sa verve inimitable que selon lui, les gens qui allaient admirer des toiles dans les musées « faisaient juste semblant d’aimer çà. »Je lui avais répondu à mon tour avec ma verve inimitable: « Mon gros porc frais -j’aime bien m’adresser ainsi à mes ex-étudiants pour qui j’ai de l’affection- un beau jour je vais t’amener au Louvre en te tirant par une oreille, et quand tu vas ressortir de là, tu vas pleurer à chaudes larmes d’émotion! »

C’est vrai que je suis un maniaque d’art. Il y a longtemps, j’ai déjà fait un détour de 400 kilomètres sur le pouce pour aller admirer « Vue de Delft » de Vermeer au musée de La Haye.Et aujourd’hui j’ai le bonheur d’avoir une blonde et 2 filles qui partagent mon enthousiasme.

Si je vous parle de tout çà, c’est que je lisais hier dans une revue française que la rétrospective de Salvador Dali au Centre Pompidou de Paris a battu des records d’assistance. Or, je déteste Dali. Pour moi, Dali c’est une main maladroite au service d’une pauvre imagination. Ce ne sont pas seulement ses montres qui sont molles; c’est son talent aussi. Vous me donnez une litho de Dali et je ne m’en sers même pas pour déposer mes bottes pleines de bouette. Je crois que vous aurez compris que je n’aime pas Dali. Un bon vendeur de balayeuse, oui; parfois un bon gag-man (son Christ crucifié vu d’en haut) d’accord. Mais un grand artiste?Nenni.

Petite anecdote pour en finir avec Dali; un jour, début des années 70. je suis au Marché aux Puces de Bruxelles avec Michel Rivard. ÇA c’est un artiste, même si à l’époque, il aimait encore Dali, avant que je ne lui montre la Voie. Bref, Michel fouille à travers un tas de reproductions d’Impressionnistes et de croûtes belges, quand il tombe sur une authentique lithographie de-eh oui- Salvador Dali. Flairant la bonne affaire et croyant abuser de l’ignorance du brocanteur, il lui demande négligemment: « combien? ».Le vendeur, sans même lever les yeux, répond avec la même feinte indifférence : »200.000 francs belges » (ce qui est beaucoup!). Et Michel de rétorquer, flegmatique, « Avec le cadre? »