Tout a été dit, ou presque, à propos du projet de Charte de la laïcité (jadis « des valeurs québécoises ») du gouvernement péquiste. Après des mois de débat, dans l’arène politique et médiatique, force est de constater que c’est la prochaine campagne électorale qui pointe déjà au début du printemps qui tranchera la question, et ce, malgré la polarisation extrême de l’opinion publique sur la question. Au-delà du sort qui sera réservé à la pièce législative du gouvernement, il me semble que c’est notre propre incapacité à mener de front un débat le moindrement raisonné qui a été mise de l’avant ces dernières semaines, alors que le populisme et le jaunisme médiatique ont largement pris le pas sur la nécessité d’un dialogue républicain calme et posé, sur une question aussi fondamentale que celle de la laïcité et de l’intégration des nouveaux arrivants. Lorsque le populisme devient une vertu, difficile de voir poindre les lumières d’un débat éclairé.
Un débat mal engagé
Comment se surprendre que nous en soyons arrivés là, alors que le débat lui-même a été lancé par le gouvernement, par le biais d’une fuite savamment orchestrée dans les grands médias nationaux, sur des prétextes vaseux où l’on ne pouvait que déceler la stratégie électoraliste. Rien ne nous préparait à un pareil débat, ni l’actualité du moment – il y avait bien longtemps que la presse n’avait fait ses choux gras d’un accommodement « déraisonnable », preuve qu’il s’agissait bien là d’un problème de second ordre – ni aucune autre commission ou étude sur la question. L’automne dernier, le gouvernement comptait entrouvrir une fenêtre électorale et la Charte devait lui fournir, comme c’est le cas aujourd’hui, le terrain de bataille nécessaire afin de décrocher une majorité parlementaire. Comme je l’écrivais en septembre dernier, cette stratégie est l’aboutissement logique d’une longue « offensive identitaire », lancée avec l’arrivée de Pauline Marois à la chefferie du PQ, suite au traumatisme vécu en 2007 par la défaite d’André Boisclair aux mains de l’ADQ sur le dossier de l’identité nationale et des accommodements raisonnables…
Un débat mal engagé, donc, puisque d’emblée il se posait sur le terrain de l’irrationnel et de l’émotif, sur le terrain de la défense de l’identité nationale qui est avant tout une affaire de cœur, le ministre Drainville y allant à grands coups de « nous autres » et de « il faut mettre nos culottes ». Conjoncture tout à fait nouvelle au Québec, mais qui nourrit depuis quelques années déjà un certain discours porté par la droite et l’extrême-droite française et européenne, celui de la défense de l’identité nationale conjuguée à la mise de l’avant d’une certaine « laïcité » qui n’en est pas une et qui se veut, avant tout, un procès d’un islam fantasmé que l’on juge « envahissant ». Personne n’est dupe ici : c’est bien à propos du voile islamique et de l’ensemble de ses déclinaisons, jusqu’au tchador qui n’est fort probablement pas porté en sol québécois, que le débat porte depuis des semaines… Comme le résumait le sociologue français Jean Baubérot: « La nouvelle laïcité n’est plus la solution politique inventée pour résoudre des antagonismes induits par une domination politico-religieuse, elle transforme la laïcité en marqueur culturel actuel d’une identité française séculaire: la laïcité positive se situe en étroite continuité avec l’action civilisatrice – et dominatrice – de la chrétienté: c’est une « catho-laïcité » . » (Baubérot, La laïcité falsifiée, 2012, p.66)
Or, la défense de l’identité, le patriotisme exacerbé, lorsqu’il n’est pas balisé par ceux-là même qui entendent le faire vibrer, en bien ou en mal, est une bombe à retardement dont les déflagrations sont difficilement prévisibles. Plutôt que de mener le débat sur le terrain de la rationalité, en avançant à l’appui analyses et statistiques, en se tournant vers ceux qui ont fait de l’étude des questions religieuses et sociales le centre de leur vie intellectuelle, le ministre Drainville a sciemment choisi de jouer la carte du populisme, la carte du peuple contre des élites intellectuelles jugées « déconnectées ». Rien n’a mieux illustré cette situation que la discussion – lire ici le débat de sourds – entre Bernard Drainville et le sociologue Gérard Bouchard, sur le plateau de Tout le monde en parle. À l’intellectuel qui lui demandait sur quelles études, sur quelle situation dont l’urgence commandait une telle intervention du gouvernement dans le dossier des droits et libertés, le ministre s’est contenté d’une défense se résumant à ces quelques mots: « Oui mais nous, sur le terrain, les Québécois nous disent que ça n’a pas de bon sens… »
L’intellectuel et la cité
Si tant est que l’on croit un tant soit peu à la représentativité démocratique et à l’importance du politique, le gouvernement du Québec est dans son droit de vouloir se pencher et légiférer sur la question de la laïcité et de l’intégration. Et c’est bien là qu’achoppe la critique purement légaliste mise de l’avant depuis quelques temps par de nombreux opposants à la Charte, dont ceux s’étant réunis sous l’étiquette de « Québec inclusif ». Non pas que leurs arguments ne soient pas valables, mais en voulant s’attaquer à la capacité d’action du gouvernement, l’on ouvre un boulevard rhétorique aux partisans de la Charte qui auront beau jeu de défendre les principes et la capacité d’action du gouvernement démocratiquement élu. Non, c’est sur le terrain du populisme que la critique doit se transporter.
En déconsidérant la voix des intellectuels, qu’ils soient sociologues, philosophes ou historiens, en rejetant du revers de la main l’opinion de juristes (le Barreau serait ainsi partisan du « statu quo », alors que le PQ se faisait fort de le citer lorsque venait le temps d’attaquer le gouvernement de Jean Charest en 2012), le gouvernement s’aliène un groupe qui n’a pourtant pas vocation à s’opposer à lui et qui, advenant un nouveau référendum sur la souveraineté, se rangerait fort probablement dans le camp de ses alliés objectifs. Pire encore, en les opposant au reste de la population appuyant son projet, il nous force à nous poser la question de la place des intellectuels dans la cité et de leur contribution au débat public, intellectuels auxquels l’on préfère l’appui des Pineault-Caron de ce monde (et ils sont nombreux) malgré le fond de préjugés sur lequel repose leur opinion. À moins qu’on ne se drape dans un certain relativisme afin de se poser en défenseur de l’opinion « du vrai monde » (qui repose peut-être sur des appréhensions compréhensibles), la pensée d’un chercheur sur la question ne peut avoir la même profondeur ou la même pertinence que celle d’habitants de la Côte-Nord, qui n’ont pour la plupart jamais été confrontés aux problématiques de l’intégration. Et la faute ne leur revient pas, puisqu’on ne leur demande jamais de prendre part aux débats de la cité et ainsi de participer à cette œuvre éducatrice que devrait être celle de la voie démocratique, comme le résumait John Stuart Mill : « Il [le citoyen] est appelé, dans ce type d’engagement, à peser des intérêts qui ne sont pas les siens, à consulter en face de prétentions contradictoires une autre règle que ses penchants particuliers, à mettre incessamment en pratique des principes et des maximes dont la raison d’être est le bien public… » Comment y parvenir, si on ne les consulte qu’une fois aux quatre ans, dans le cadre d’élections qui, admettons-le, ne brillent pas par la profondeur et la qualité des discours qui sont offerts aux électeurs. Et comment ne pas se désoler, si plutôt que de les emmener à réfléchir posément sur la place de la religion dans nos sociétés, l’on s’appuie, sans le dire explicitement, sur les préjugés qui persistent auprès d’une certaine frange de la population afin de monter une mise en scène autour d’un projet de loi qui permettra de faire le plein de voix aux prochaines élections.
Le danger du populisme, c’est qu’il ne choisit pas ses combats. Il parasite et marque durablement l’espace public. Ceux qui l’instillent dans le débat dans l’espoir de gains rapides déchanteront bien tôt ou tard. Lorsque les ondes ne seront plus occupées que par le commentaire-poubelle et l’opinion-minute, par la presse sensationnaliste (était-ce oui ou non un hijab qui a étranglé la dame dans le métro?), lorsque l’opinion de gens choqués par leur dernier voyage à l’étranger aura plus de portée médiatique que celle d’un professeur, d’un sociologue ou d’un historien, l’on se dira que le Québec aura régressé. Et ce moment est peut-être déjà arrivé…
Un des problème, et tirez moi des roches si vous le voulez, c’est Facebook.
Aux temps des réseaux sociaux, les gens ne changent plus d’idées. Tout est critallisé et ne bouge plus. Avant, les propos de la belle-soeur conne restaient dans la famille. Maintenant, elle peut rejoindre un groupe qui la réconfortera dans ses niaiseries.
Je peux me partir un groupe facebook »La lune est un complot de la gauche » et avoir 2000 likes dans un mois de personne croyants vraiment cette connerie.
Tout le monde se croient aussi important qu’un planète avec son détestable profil facebook, et ainsi, on commence tranquillement pas vite à répéter ces comportements dans la »vrai vie ».
Les gens se comportent sur les réseaux sociaux comme dans leurs autos ou en état d’ébriété.
Une pensée que j’ai depuis un bout:
Il y avait probablement autant d’épais dans la société avant la venue des réseaux sociaux qu’il y en a maintenant, c’est juste qu’on le savait pas!
@Francois P
C’est pas mal ce que je dis. Le beaux-frère débile maintenant partage ses conneries avec ses 600 amis, en un clic, et etc…
La connerie, maintenant, voyage en f-18. Avant, c’était par pédalo.
La, est la différence.
bonne analyse !! Je suis d’accord avec toi
Effectivement, Ludo. On n’a pas fini de ramasser les débris de ce miroir aux alouettes narcissiques que constitue Facebook. En fait, Facebook n’est probablement pas la cause mais la conséquence d’un courant obscurantiste. Un repli sur soi au sein d’un groupe de gens qu’on admire parce qu’ils pensent comme nous et qui nous admirent parce qu’on pense comme eux. On veut ça simple parce qu’on a pas le temps de réfléchir ! Le siècle des lumières artificielles.
C’est que les épais, constatant qu’ils sont quand même assez nombreux, se sentent soutenus et appuyés et donc pensent qu’ils ont raison parce que «heille c’est le gros bon sens pis on est une gang à penser dmême».
Ajoutez à ça un taux d’analphabétisme (à divers degrés) de 49% qui fait que ces gens ne se rendent pas compte que les gros titres sensationnalistes ne reflètent pas la réalité, qu’ils ne consultent jamais de textes de fond…
Trente pour cent des Québécois ne lisent jamais…
…et puis ya les sondages. Yen a qui pensent que c’est les pourcentages de Léger Marketing qui leur donnent raison, et qu’il n’y a pas besoin d’élaborer plus que ça leur réflexion. Il y a même des ministres qui, lorsqu’on leur demande pourquoi, répondent que les sondages leur donnent raison.
Rendu là on laisse tomber la démocratie, la discussion, le débat. Et on remet les clefs de l’Assemblée Nationale à CROP & co.
@Ludo: Merci, vous m’avez bien fait rire avec le site FK de « La lune est un complot de la gauche » ! Cela fait du bien de rire un peu, dans ce triste débat, celui-ci étant très mal engagé. Moi qui pensais que le PQ était un parti ouvert sur le Monde, ouvert aux autres, ouvert à la différence, des valeurs que je croyais typiquement québécoises. Malheureusement, il en est tout autrement et le ministre Drainville fait preuve d’une arrogance et d’une fermeture aux idées différentes qui font peur. Est-ce comme ça qu’on veut diriger un Québec souverain? Si oui, mon vote aux prochaines élections va changer, c’est certain.
Oh comme vous avez raison mon bon monsieur .
Si il faut laisser le bon ti-peuple décider de ce qu ‘ il as besoin et de l’orientation de la sociétée Ou allons nous ????
Parce que le ti-peuple c’est bien connu sont con ,sont pas intelligent ( pas comme les bloqueurs de voir en tout cas ) ,y comprenne rien ,y sont raciste , y sont pauvre donc y’on pas le droit de parler ,laissons donc les grands de ce monde décider ce qui est bon pour eux car eux du haut de leur grande grandeur »Ils savent » !!!!!!
Vous avez tellement raison mon bon monsieur .
Si il fallait laisser le ti-peuple décider de la direction qu’il veut donner a la société
dans quel pays on vas se retrouver .
Une chance qu’il y as des êtres supérieurement intelligent ( comme vous ) pour nous diriger , des gens »qui savent ce qui est bon » pour le ti-peuple sinon je ne sais pas ce que nous allons devenir .
juste pour votre information. J’habite en Côte-Nord et à deux pas de chez-moi il y a un centre islamique en construction,il y a des femmes voilées,mon boucher est italien,mon médecin est haïtien,des amis de mon fils sont de l’Ile de la Réunion,des jeunes phillipins travaillent au McDo,il y a aussi des chinois et j’habite à côté d’une réserve autochtone.Alors si vous pensez que parce que nous vivons en région que nous n’avons jamais côtoyer des gens différents de nous, think again. De plus,nous sommes en 2014 et internet se rend jusque chez-nous,l’ouverture sur le monde,c’est pour nous aussi. Mon propos est juste pour vous donner une image plus juste…
Je suis en partie en désaccord avec ce texte , bien sur il y a des gens bêtement naïf ou d’heureux innocents et ce sont eux que les médias rapportent , parce que ça fait vendre et aussi parce que la moyenne des ours se sent plus intelligent . Par contre ce que je suis »tannée » de lire ou d’entendre c’est : ce n’est pas le moment ou cela vise qu’une partie de la population . Et à quel moment cela serait souhaitable ? Il ne faut pas oublier qu’un gouvernement est composé de plusieurs ministères et que chacun a son lot de problèmes a résoudre, de plus un état laïc signifie aussi rejeter les religions chrétienne .
Vous aviez si bien commencer pour finir en tombant près du populisme que vous dénonçer. Vous résumé en disant nous sommes tous populistes mais beaucoup plus ceux « pro-chartes ». Vous tracez un portrait grossier des protagonistes comme si on retrouvait intellectuels, avocats et spécialistes d’un côté et politiciens, xénophobes et « vrai monde » de l’autre.
Le problème du populisme est qu’il renforce les préjugés par des images fortes et grossières. Vous oubliez le myriade d’intellectuels, avocats, juges, journalistes, etc qui se sont présentés posément et ont calmement argumenter leur appui à la charte. Aucune huile sur le feu là. Il y a divergence au sein du Barreau, des féministes, des militants LGBT, etc. Vous oubliez aussi le discours multiculturaliste et communautariste qui se fait entendre, aussi minoritaire soit-il, à travers les « anti-chartes ».
Le véritable problème de ce débat est qu’après avoir effectivement mal commencé, les deux côtés se sont repliés dans leurs idées et que chacun parle un discours complètement étranger et imperméable. On joue à la catharsis en creusant le fossé un peu plus profond à chaque fois. Les arguments des deux côtés se valent. Ce n’est pas l’entêtement de l’un face à la vérité évidente de l’autre comme vous aimez le dépeindre.
Demander vous ce que vous avez fait pour enrayer ce populisme avec cet article. En effet, vous n’avez fait que l’alimenter.
«Moi qui pensais que le PQ était un parti ouvert sur le Monde, ouvert aux autres, ouvert à la différence, des valeurs que je croyais typiquement québécoises.»
Était. Justement. Plus maintenant.
(1)
« lorsque l’opinion de gens choqués par leur dernier voyage à l’étranger aura plus de portée médiatique que celle d’un professeur, d’un sociologue ou d’un historien, l’on se dira que le Québec aura régressé. Et ce moment est peut-être déjà arrivé… »
Reponse de meme a ceux contre la charte qui nous parle de philosophe, sociologue ….
Comment se fait-il que dans tout le debat sur la laicite ces philosophes et sociologues ne semblent meme pas interesse par comment se transmet la croyance religieuse …
Le mode principal est pourtant le conditionnement et l’endoctrinement …
comment peuvent-ils meme pas evoquer ca …
—–
(2)
Un exemple
C’est Gerard Bouchard qui en entrevue a radio Canada parle qu’on va fermer les portes de la function publique aux jeunes musulmans ….
qui ont des croyances fortes etc ….
Question :
(a)
Pourquoi il fait le sophisme de dire « aux jeunes musulmans » alors que ceux qui ont des symboles religieux et qui les enleverait pas sont une minorite … pas chic pour un intellectual …
(b)
Autre truc pas tres chic … c’est comment Gerard peut ne meme pas s’interroger sur comment ces jeunes musulmans acquiert ces croyances fortes …
ca l’interesse pas Gerard le phenomene du conditionnement …
ca l’interesse pas Gerard comment se transmet les croyances ….
Pour un sociologue ca fait picpic ….
(3)
Moi j’invite au gens en faveur de la charte a se faire entendre et a pas se laisser intimider par les arguments d’autorite creux …
On est en democratie …
Que ca plaise ou non aux opposants a la charte.
Qu’on leur demande a ces sociologues et aux Gerard Bouchard de nous parler de conditionnement religieux.
« Plutôt que de mener le débat sur le terrain de la rationalité, en avançant à l’appui analyses et statistiques, en se tournant vers ceux qui ont fait de l’étude des questions religieuses et sociales le centre de leur vie intellectuelle »
(1)
J’invite ceux en faveu de la charte a pas etre dupe de ces gens qui veulent des etudes …
Selon la rhetorique ….
ces gens vous diront en regard par exemple d’employe de l’etat avec un symbole religieux ostentatoire
si le nombre est eleves que cela ne sera pas applicable
Si le nombre n’est pas eleve on dira qu’on fait une loi pour rien
C’est une astuce rhetorique dans la mesure ou aucun resultat d’etude ne pourrait les satisfaire.
—-
(2)
Qu’on se comprenne bien … bien des loi … element du code civil, code criminel des divers code de conduite ou de deontologie ou d’ethique concerne des evenement qui n’arrive pas souvent.
On demande pas des statistiques avant de limiter certaines pratiques.
Au Quebec aurait-on du attendre que plusieurs premier ministre ait un salaire secret pour prendre la situation au serieux et ‘interdire ?
Aurait-on du faire des statistiques ?
——
(3)
Un exemple concret ….
Le reel c’est que peu importe le nombre de cas de segregation dans nos universite ….
un cas est un cas de trop ….
(4)
On est au niveau de quel type de societe on veut, quelle est la place du religieux dans l’espace civique et quelle forme doit prendre le devoir de reserve des agents de l’etat. L’argumentation elle est a ce niveau la.
Leur sophisme des statistiques c’est juste une entourloupette rhetorique , car aucun resultat ne pourrait les satisfaire.
Demander des études n’est pas qu’une « astuce rhétorique » ?
Est-ce qu’on est de mauvaise foi quand on en demande régulièrement à Harper ? Quand on s’est opposé à l’abolition du questionnaire long à de Statistiques Canada qui nous prive de telles études sur toutes sortes de sujets utilisables en « wedge politics » (criminalité, réfugiés, immigration, pauvreté, etc,) ?
Quand on s’oppose aux coupures sauvages dans la recherche scientifique qui va faire disparaître les études sur une foule de sujet (en particulier, ô surprise, sur les changements climatiques et l’environnement). ?
Les études sont la condition de base pour défendre le projet devant les tribunaux. Se présenter avec une contestation d’une loi qui restreint certaines libertés sans aucune étude, c’est la défaite judiciaire assurée.
Vous avez envie que ce projet reste inappliquée pendant des années (et de smillions en frais d’avocat) jusqu’à ce que cela monte jusqu’en cour suprême qui renverra le gouvernement faire ses devoirs en faisant les dites études et recommencer les processus ?
Même si, bien assis sur vos certitudes, vous êtes convaincus que la loi est « juste » (parce que vous êtes d’accord), admettez qu’il est certain que la loi sera contestée (quoiqu’en dise Drainville avec ses « On verra »). Se présenter en cour avec comme démonstration des « perceptions » c’est monter au front sans munitions en espérant que les « pan pan » qu’on crie nous feront gagner la bataille.
N’importe qui qui a à cœur que ce projet de loi soit appliqué le plus rapidement possible et gagne devant les tribunaux devrait s’inquiéter du refus total du gouvernement de faire la moindre étude et même de l’interdire.
Le sophisme rhétorique le plus souvent utilisé par les anti-chartes est de discréditer le débat Tuer le message pour ne pas entendre le message selon le vieil adage. L’inconcevable accumulation de faussetés et d’aprioris mensongers du texte ci-haut exige quelques bons traits de surligneurs afin d’en démontrer
Ainsi, ce débat qui durera 3 mois et auxquels participent et participeront des intellectuels de tout horizon, des groupes de défense des droits, des travailleurs et autres organismes « discréditerait la voix des intelectuels et les opposerait à la population ? Foutaises ! Et que dire de cette affirmation à l’effet que ce pauvre peuple à qui on ne « demande jamais de prendre part aux débats de la cité et ainsi de participer à cette œuvre éducatrice que devrait être celle de la voie démocratique » Ridicule, l’information et la participation du peuple sont des objectifs du débat !
En voici une autre tout aussi à côté de la plaque : « Lorsque les ondes ne seront plus occupées que par le commentaire-poubelle et l’opinion-minute, par la presse sensationnaliste » Hé ben, on ne lit pas les mêmes médias, car chaque semaine je découvre 4 à 5 textes extrêmement solides sur la charte et dans chacun des grands quotidiens –quoi de plus démocratique !
Le « débat républicain calme et posé » que réclame le chroniqueur à lieu mais sans lui apparemment. Et sans ses « polarisation extrême de l’opinion publique », « incapacité à mener de front un débat le moindrement raisonné » et autres sottises qui jalonnent ce texte malheureux.
Le sophisme rhétorique le plus souvent utilisé par les antis-charte est de discréditer le débat sur cette même charte. Tuer le messager pour ne pas entendre le message selon le vieil adage. L’inconcevable accumulation de faussetés et d’aprioris mensongers du texte ci-haut exige quelques bons traits de surligneurs.
Ainsi, ce débat qui durera 3 mois et auxquels participent et participeront des intellectuels de tout horizon, des groupes de défense des droits, des travailleurs et autres organismes socio-politiques, discréditerait leur voix selon une volonté gouvernementale obscurantiste en les opposant à la population ? Foutaises ! Et que dire de cette autre affirmation à l’effet que ce pauvre peuple à qui on ne « demande jamais de prendre part aux débats de la cité et ainsi de participer à cette œuvre éducatrice que devrait être celle de la voie démocratique » ? Ridicule, car justement l’information et la participation du peuple est un des objectifs du débat !
En voici une autre tout aussi à côté de la plaque : « Lorsque les ondes ne seront plus occupées que par le commentaire-poubelle et l’opinion-minute, par la presse sensationnaliste »… Hé ben, on ne lit pas les mêmes médias car chaque semaine je découvre dans chacun des grands quotidiens montréalais 4 à 5 textes extrêmement solides.
Le « débat républicain calme et posé » que réclame le chroniqueur a lieu, mais sans lui apparemment. Et sans ses « polarisation extrême de l’opinion publique », « incapacité à mener de front un débat le moindrement raisonné » et autres sottises telle que « Drainville a sciemment choisi de jouer la carte du populisme, la carte du peuple contre des élites intellectuelles jugées déconnectées » qui jonchent le texte et rendent son argumentaire impraticable.