Le couperet est récemment tombé – encore une fois – sur Radio-Canada, la société d’État se voyant contrainte, face au désengagement du gouvernement fédéral et à la baisse des revenus publicitaires (dont elle dépend de facto de plus en plus), de sabrer dans ses effectifs et dans son service d’information. Il y a bien une crise dans la vénérable institution : des émissions sont retirées de la grille horaire radiophonique, certaines ne reviendront tout simplement pas et de nombreux animateurs et journalistes tirent, sans trop de succès, la sonnette d’alarme : le service public et l’accès à une information diversifiée et de qualité sont menacés. Dans un geste sans précédent, les principales têtes d’affiche de la SRC, animateurs et journalistes vedettes, se sont présentées sur le plateau de Guy A. Lepage afin de dénoncer une situation de plus en plus intenable et qui risque, à court ou moyen terme, de changer profondément le paysage culturel québécois et celui du Canada français.
Or, au moment où sa survie même est peut-être comprise, au moment où de nombreux journalistes, employés, artisans des médias se voient remerciés ou désespèrent de savoir s’ils pourront continuer à œuvrer à la société d’État, voilà que l’on annonçait il y a quelques jours que Claude Meunier, alias Ti-Mé Paré, serait à la barre d’une émission de variétés à l’automne prochain. Voici donc la réponse de la direction de la SRC à ceux qui désespèrent de la voir revenir, un tant soit peu, à sa mission fondamentale : rien n’est assuré pour nos journalistes ou nos artisans, rien ne garantit que l’on pourra continuer à vous informer adéquatement en dehors des grands centres mais… au moins vous pourrez rire avec Claude Meunier! Quelle farce grotesque.
Il y a déjà quelques temps que l’on peine à discerner un peu de bon sens au sommet de la tour de la SRC. L’on a d’abord eu droit à cette campagne de « rebranding » ratée aux relents hipsters, où l’on se proposait de changer le nom de Radio-Canada pour le seul « Ici »– ce qui au demeurant ne veut absolument rien dire – pour ensuite aboutir à conserver et alourdir l’ancienne dénomination du service français de la société d’État, en l’appelant désormais « Ici Radio-Canada ». Coût de l’opération? Vous ne voulez pas vraiment le savoir… Tout cela alors que l’on continue d’alourdir la programmation d’émissions dont on peine à concevoir qu’elles puissent être jugées dignes d’intérêt pour un service public : les Dragons millionnaires et leur concours de chaussettes colorées; Gérard D. Laflaque; « C’est ma toune! » et ses animateurs (trop) parfaits qui devient le Xième rendez-vous musical de la télé québécoise; « Le choc des générations » et ses invités hyperactifs qui suent autant qu’ils chantent… Bref! N’en rajoutez plus, la cour est pleine! Pas assez pleine, visiblement, puisqu’il y avait encore un peu de place pour un comédien affublé d’une fausse barbe et trainant des sacs poubelle, dont on espère sans doute la manne au niveau des cotes d’écoute, mais dont les derniers projets télévisuels ont été – et c’est un euphémisme que de le dire – plus que décevants. Qui se souvient de « Détect.inc. » ou de « Adam et Ève » ?
Si Radio-Canada espère sortir de la tempête au travers de laquelle elle navigue depuis quelques années, ce n’est pas en se banalisant et en se confondant dans la masse des télés généralistes qu’elle y parviendra, mais en revenant – malgré ses moyens actuels – à sa mission fondamentale de service public : diversifier l’information, assurer un journalisme d’enquête de qualité (qui aujourd’hui n’est pas à même de constater l’impact des Alain Gravel de ce monde sur le milieu politique?), servir de vitrine à la scène artistique québécoise et proposer une programmation d’émissions dont le caractère pédagogique est solide et éprouvé. C’est en prouvant qu’elle est capable de jouer un rôle citoyen important, en proposant des émissions et des documentaires variés qui se penchent sur ce qui peut nous permettre d’élever un tant soit peu notre pensée et de nourrir notre vision du monde, que Radio-Canada pourra assurer sa place au sein de l’univers télévisuel et radiophonique québécois et canadien. Si elle peut, certes, proposer certaines émissions plus légères, des comédies ou des téléromans grand public, l’équilibre ne doit pas être rompu entre la volonté de divertir et le devoir d’informer. Où, ailleurs qu’à Radio-Canada, pourrons-nous trouver des magazines littéraires, des émissions se penchant sur le fait religieux dans toute sa diversité, ou encore sur le monde agroalimentaire et ses défis actuels? Loin des quiz débilitants et des émissions de variétés qui se partagent, encore et toujours, les mêmes personnalités qui racontent les mêmes banalités, la société d’État doit redevenir à ses racines si elle espère perdurer, et ce, malgré Ti-Mé Paré.
Une télévision d’État n’est pas seulement pour les élites, mais elle se doit d’être le reflet de tous les talents, de tous les intérêts de sa nation. Je trouve votre propos quelque peu… niaiseux, avec certaines « niaiseries » qui ne servent pas à la défense de Radio-Canada. Cela dit, comme ils disent à Québec avec Radio X, vous avez le droit à votre liberté d’expression.
En effet, un média public se doit d’être le « reflet » de la société au sein de laquelle il évolue. C’est pour cette raison que je n’ai aucun problème à ce que la SRC diffuse certains téléromans ou émission de variétés grand public. Ce qui me pose problème, et c’est le propos de mon billet – si vous savez lire comme il ce doit – c’est qu’au moment même où l’on sabre dans la vocation première de la SRC (émissions d’information, journalisme d’enquête, etc.), au moment où l’on affirme ne plus avoir de fonds afin de maintenir des salles de nouvelles locales, par exemple, l’on annonce du même coup la diffusion d’un talk-show mettant en vedette le personnage de Ti-Mé… N’est-ce pas un étrange signal d’envoyé, une douteuse gestion des fonds de la SRC en période de crise?
De toute évidence, vous ne comprenez rien au mot »niaiseux » et non un média public se doit d’être le reflet de la société,ce n,est pas son rôle, Le rôle des médias est celui d’informer d’éduquer. Vous confondez monsieur Auclair. Arrêtez donc de niveler par le bas. Exigez du contenu, de la qualité, de l’originalité. Finalement vous dites »pourquoi se donner la peine, c’est ça que le monde aime ». Monsieur Ti-Mé, on évoluera pas vite avec ce type de raisonnement.
Un seul commentaire. Je vous donne raison.
Oui, je sais lire comme il se doit. D’ailleurs, je respecte votre personne , sachant que vous êtes une personne de convictions et intelligente. J’ajouterais même mignon. Par contre, il y a des choix qui selon moi, vont dans le sens du désir du gouvernement conservateur et sont particulièrement douteux. Couper dans l’information, même locale, me semble irréaliste mais surtout, idéologique. Ils cherchent aussi, malheureusement, à maximiser une programmation dans les heures de grandes écoutes pour maximiser les revenus, ce qui est triste. Je ne crois pas que l’on doit mettre notre attention sur les contenus qui seront présentés ou pas à l’automne, mais sensibiliser la population sur l’importance de l’information, du financement adéquat et du rôle d’une société d’État qui est souvent la seule à donner une information de qualité dans les régions et soutenir la culture locale par exemple.
Je retourne à mon fils !
Comme il ce doit pardon. Dsl !
Comme il SE doit est bien. Cette locution est bien écrite, vous n’êtes pas fautif… Ceci dit avec le sourire, comme il se doit!
Parfaitement d’accord,
Des émissions idiotes et vide de sens on en a plus qu’assez. Des émissions avec du contenu tant régional que mondial c’est ce que l’on désire.
Bravo pour votre article, je suis pleinement en accord avec vous. Que TVA et V nous divertissent et que Radio Canada nous informe.
Bravo pour votre article, je suis en accord avec vous même si le titre me plaît un peu moins. Que TVA et V nous divertissent et que RC nous informe et nous aide à devenir plus intelligent!!!
Si je paie moins de taxes au fédéral car Radio-Canada a moins de budget, cela signifie que Québec pourra me taxer davantage pour augmenter les budgets de Télé-Québec.
Ma TPS a baissé et ma TVQ a augmenté en conséquence. Finalement cela signifie moins de fédéral et plus de provincial dans ma télé sur le long terme.
Je ne peux que dire, BRAVO, pour votre billet M. Brisson.
Parlons-en d’Alain Gravel et de Radio-Canada… Il est où son pavé lancé dans la marre concernant le mari de Pauline Marois… Jeté en pleine campagne électorale!… Toute la force de Radio-Canada qui s’est mise à surfer les limites de l’éthique et de l’objectivité… Oui les stratèges du Parti Québécois n’ont pas su répondre… mais les attaques de Radio-Canada pour faire élire un Gouvernement Libéral en espérant que ça remplira ses coffres au prochaines élections fédérales, c’était moins que pathétique!
Alors oui Radio-Canada, mais avant faudrait changer la direction au grand complet, parce qu’elle souffre d’un syndrome majeur qui la fait se politiser et qui la mènera à sa perte! La BBC n’est pas politique a priori, elle est pour le peuple, du moins elle pousse les intérêts de son auditoire et non ceux de ses dirigeants, et c’est ce modèle que Radio-Canada devrait suivre!!!
BRAVO….BRAVO….BRAVO…..ENFIN..
tiens, ça me donne une idée: pourquoi Radio-Canada qui dit vouloir remplir à plein son mandat de Grand Informateur, pourquoi ne nous ressuscite-t-il pas des archives le « Point de Mire » de René Lévesque comme outil pédagogique devant les jeunes générations???
Probablement parce que notre plus grand journaliste (sorry, Martineau!), fumait parfois en ondes…honnnnn!!!
Comme toujours, votre article est bourrée de préjugés et de remarques dénigrantes. Je souhaiterais que votre journal de snobinards soit fermé, car totalement inutile.
Je ne lis plus votre « journal » depuis très longtemps; j’ai été voir ailleurs.
Vous ne lisez plus le Voir, mais le commentez.
Donc seulement la version électronique pour vous?
Lorsque l’on a rien à dire, on se tait.
Donc vous faites quoi ici à commenter ce blogue ?
Les journalistes quebecois sont juste bon a taper sur la tete francophone, avec l aide de la culture, je parle de television et cinema, qui en passant viens encore de perdre au festival de canne. Petit bourgeoie du carre st louis meme pas capable de nous representer a l exterieure du quebec et en europe.
Moi je trouve au contraire que Radio-Canada fait preuve de bonne foi en ramenant Ti-Mé ! La Petite Vie à sans aucun doute été le plus grand succès dans toute l’histoire de la télévision québécoise… Ils sont allé chercher des record de cotes d’écoute encore jamais égalé aujourd’hui… Biensur, ce n’est pas La Petite Vie qui revient, mais c’est quand même un personnage qui nous a tant fait rire… Pourquoi Radio-Canada subira des coupures ? C’est plutôt à monsieur Harper qui faudra le demander… Mais je pense sincèrement qu’on s’enva dans la bonne voie avec ce beau projet qui s’envient ! Aussi, une chose qui n’aide surement pas la Société Radio-Canada, c’est qu’aujourd’hui, les publicités n’arrive plus à rapporter autant d’argent que dans le passé, puisqu’aujourd’hui, il y a l’internet, les réseaux sociaux ou les publicitaires préfère affiché leurs annonces… Mais silvouplait, ne buché pas sur un retour de Claude Meunier, surtout quand on sais qu’il revient avec Ti-Mé… Il a sans aucun doute été le meilleur auteur au Québec avec ses textes qui nous ont tant fait rire… Et dans votre article vous semblez critiquier Détect Inc, et Adam et Ève en disant que les gens n’ont pas aimé, mais c’est faux… Les gens ont aimé, mais La Petite Vie à resté collé à Claude Meunier, et c’est sans doute pour cette raison que les commentaires ont été moins bons.. Puisque la barre était très haute…
Cher Voir
Vous me faite tellement rire avec vos propos dénonçant les coupures radio-canadiennes
Vous savez très bien que plusieurs émissions sur Ici Radio – Canada n’ont plus d’écoute
Que ce dois la panoplie des amusements inintéressants de Patrice Lécuyer et autre Guy A Lepage et son acolyte avec son programme franchement plate, Danny turcotte.
Je pense que tout ces bonzes de de Radio Canada devrais délibérément donner la place à d’autre.
Pourquoi pas à Claude Meunier? Combien coûte les Patrice Lécuyer et autres Guy A Lepage à la société d’état? Je pause la question comme ça ! Mais je sais très bien que le consensus journalistique ne remettras jamais cette question en jeux! Belle hypocrisie !
Comme disait Pôpa dans la petite vie: en autant que mon «char» parte cette hiver et que les vidanges passent lundi……………. le reste !!!!!!!!!!!!!
Radio-Canada, comme vous l` exprimez si bien doit refléter la grande qualité dans tout. R-C se doit d`être un phare de la beauté, de l`information, de la « vraie« culture non pas uniquement locale mais aussi internationale. Aussi on pourrait se débarasser du cabotinage de nos petites vedettes qui se présentent sur les ondes pour vendre leurs billets de spectacle. Aussi on devrait prendre les moyens chez R-C de défendre a ses animateurs de prononcer le mot « spectacle« de toutes les conversations. Nos supposés comiques me font penser aux types de spectacles que l`on présentait dans les « clubs de nuit« de Montréal durant les années 1950 !! il est plus que temps de revenir aux présentations et conversations sérieuses avec des gens qui ont beaucoup a offrir afin d`élever l`esprit des Québécois et des Canadiens. Dehors nos « stand-up comics« , nous méritons beaucoup plus!! Nous avons droit a cette tres grande qualité des ondes radiophoniques et télévisées!! Si TVA se charge du nivellement, R-C doit se charger de l` élévation dans tout.