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La nouvelle Double IPA mythique des Trois Mousquetaires me pervertit et me fait écrire des titres foutrement trop longs

Ce matin, en ouvrant le frigo, j’avais le choix entre un verre de lait ou un verre de jus d’orange. L’instant d’une seconde, mes yeux se sont posés sur les quelques bouteilles de Double IPA que j’ai placées au froid pour un rafraîchissement d’urgence. Quand tu considères une bière en te levant, c’est soit que t’es un alcoolique notoire soit que tu as devant toi une salade de fruits liquide qui ne demande qu’à te pervertir la routine. Finalement, je me suis coulé un café en essayant de me la sortir de la tête.

En vain.

La Double IPA des Trois Mousquetaires – cette nouvelle bière hors série qui alimente déjà les discussions des beer geeks sur les réseaux sociaux – a été vendue en deux petites heures lors d’une vente spéciale à la porte de la brasserie le 24 août dernier. Il y avait 120 caisses de disponibles, chacune contenant 24 merveilleuses bouteilles de 375ml. On la compare déjà à la Heady Topper, la Double IPA vermontoise qui est considérée comme l’une des – sinon LA – meilleure(s) de sa catégorie sur la planète. Ce n’est pas rien comme comparaison.

Quatre houblonnages à froid, huit houblons différents. C’est une bombe. Même pas à retardement! Elle explose avant même qu’on l’ait en bouche. Son nez tropical nous endoctrine dans la seule idée de prendre une gorgée… et une autre… jusqu’à la fin de temps. Le sucre résiduel réside, sur les papilles, pour adoucir la donne et nous faire gober l’amertume fruitée / florale / semi-résineuse / divine.

Quand je suis arrivé dans le stationnement des Trois Mousquetaires, le brasseur maniaque Alex Ganivet-Boileau m’a tendu un verre de cette nouvelle concoction diabolique. Il m’a dit «tiens, goûte», avec un air décontracté, comme un pusher qui t’offre ta première dose gratuite en sachant très bien que tu deviendras un client régulier. Dès lors, je ne savais pas que j’étais en train de serrer la main du diable. J’ai porté le gobelet à mes lèvres comme un apprenti qui se dit naïvement qu’il peut arrêter quand il veut.

Mais je serai forcé d’arrêter tôt ou tard. Je n’ai qu’une caisse en main et le produit ne risque pas d’être disponible de sitôt sur les tablettes des commerces spécialisés. C’est un tour de force de rassembler huit houblons relativement prisés, certains étant plutôt rares sur le marché. Je vous suggère fortement de vous trouver un ami qui a mis la main sur une caisse et de le couvrir de compliments avant qu’il ne sombre dans le délire de tout boire, le plus rapidement possible, pendant que la verdure est encore fraîche en bouteille.