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Mill Street Brewery arrive au Québec… et c’est une bonne nouvelle

Le week-end dernier, j’étais à Toronto dans le cadre d’un voyage de presse pour visiter Mill Street Brewery. La raison de cette visite? La micro ontarienne a été acquise par Labatt qui a l’intention d’introduire des produits de Mill Street sur le marché de la belle province à compter du mois d’avril. Je vous livre donc mes impressions générales, sans filtre, sur la brasserie et sur ce que nous pourrons voir sur les tablettes des détaillants québécois d’ici quelques semaines.

Alors, Que pourrons-nous boire au Québec?

La grosse question! Les deux premiers produits à être intégrés seront la Cobblestone Stout et l’Original Organic Lager. Si tout va bien, ces produits seront disponibles en canette sur le marché québécois en avril. Mais qu’en est-il de ces produits?

La Cobblestone Stout est très intéressante en fût, mais elle l’est aussi en canette puisque Mill Street a développé un gadget pour la pousser à l’azote. Plusieurs brasseries ont été freinées par le brevet de Guinness sur son dispositif pour relâcher de l’azote lors de l’ouverture de la canette. Ne reculant devant rien, les gens de Mill Street ont fait plusieurs tests pour mettre au point leur propre technologie. Et ça fonctionne très bien. Plutôt que de mettre une espèce bille flottante qui contient de l’azote dans le contenant, ils ont fixé un récipient (qui ressemble à une «crémette» pour les cafés) à la base de la canette. L’avantage net vient du fait que l’azote est distribué à la partir de la base pour créer une impressionnante cascade lorsqu’on renverse la canette sur notre verre pour bien le remplir d’un seul trait. Il en résulte une bière noire douce et veloutée, munie du caractéristique col crémeux qu’on connaît des bières poussées à l’azote. J’ai adoré.

L’Original Organic Lager est une bière blonde rafraîchissante aux franches saveurs céréalières, avec une touche houblonnée croustillante en finale. Entendons-nous, c’est grand public (c’est nullement péjoratif), c’est une bière de soif (ça non plus, ce n’est pas péjoratif) et ça se boit d’un trait en regardant le temps qui passe trop vite (ou le hockey). J’espère juste que les Québécois vont embarquer. Je serais déçu de voir des canettes de cette bière prendre la poussière pendant plusieurs mois sur les tablettes des épiceries. Il s’agit d’un produit qui pourrait avoir moins de lustre si la fraîcheur n’est pas au rendez-vous par manque de roulement. Mais quand c’est frais, alors là, on parle d’une buvabilité redoutable. Des houblons néo-zélandais bio ont été utilisés et le côté aromatique de la bière qui en résulte, sans être éclatant, est tout à fait honnête et d’un équilibre irréprochable.

And what’s next?

millstreetbrewery_springmixOn m’a parlé à demi-mot d’une intégration progressive. Évidemment, ils ne veulent pas balancer 56 produits au Québec d’un seul coup pour saturer le marché et diluer l’intérêt. Ainsi, fort probablement que des caisses saisonnières seront distribuées par la suite (un 6-pack mixte par saison, avec trois bières différentes) pour rassasier l’amateur en quête de découvertes. À Toronto, j’ai eu la chance de voir et boire le mix printanier qui comprenait une bière à l’érable (Madawaska Maple Ale), une IPA (Big League IPA) et une bière de blé «oak aged» (Don Valley Bench). Est-ce que cette caisse mixte sera la première à être introduite au Québec? Peut-être. Mais je n’ai aucune confirmation à ce sujet pour l’instant.

Pour la suite des choses, je demeure curieux. Je vais certainement surveiller de près l’intégration des produits de Mill Street au Québec. Il se brasse de très bonnes choses là-bas et j’ai hâte de voir si chaque produit réussira à se frayer un chemin jusqu’ici. Il y a notamment la Vanilla Porter que j’aimerais voir en canette au Québec. En attendant, les plus impatients peuvent toujours aller déguster de jolies créations au pub d’Ottawa ouvert depuis 2011 (c’est toujours moins loin que Toronto).

Quelques faits intéressants sur Mill Street

  • La brasserie a réussi un tour du chapeau en étant nommée Brasserie canadienne de l’année aux Canadian Brewing Awards en 2007, 2008 et 2009.
  • Une petite distillerie est installée au cœur du restaurant adjacent à la brasserie de Toronto. On y distille du schapps élaboré à partir de bières et, prochainement, du whisky. Les produits sont vendus uniquement à la brasserie pour l’instant.
  • L’ouverture d’un pub dans les maritimes est prévu. La localisation n’a pas été «officiellement» confirmée, mais c’est à surveiller.

Je tiens à souligner que je n’ai pas été payé par la brasserie et que le voyage de presse auquel j’ai participé ne contenait aucune close d’obligation à publier un article sur le sujet. J’ai été très bien reçu à Toronto, mais ça n’a influencé d’aucune façon ce que j’ai publié dans cet article. Les gens de Mill Street ont joué le jeu en toute franchise et je n’ai pas eu l’impression d’assister à un ennuyant «brainswash» pour vanter la marque à tout prix. Je tenais à le mentionner en toute transparence.

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Sur la photo : (en haut) façade extérieure du pub Mill Street dans le Distillery District, dégustation dans la salle de brassage du pub, Tour CN
(en bas) Joel Manning, maître brasseur chez Mill Street, Schnapps à la bière distillé à même le pub et Steve Abrams, l’un co-fondateur original de la brasserie en 2002.