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Un mois sans alcool, un jour à la fois… relèverez-vous le défi en février?

Alors que s’amorce le défi de 28 jours sans alcool en février, propulsé par la Fondation Jean Lapointe, je viens de terminer un LOURD 31 jours sans alcool. C’était plus commode pour moi de le faire en janvier, après l’abondance des Fêtes. Avec mon travail dans le monde de la bière, les occasions de boire sont assez nombreuses. En 2015, j’ai réalisé le défi en février et j’avais publié un article au milieu du mois pour consigner mes réflexions face à cette expérience marquante. Cette année, j’ai tenu un journal quotidien pour pousser la réflexion à un autre niveau… et aussi pour me désennuyer, je l’avoue. Parce que la bière a quand même une place importante dans ma vie de tous les jours, au boulot comme à la maison. Pour ajouter un peu de statistiques à cette aventure, j’inscrirai entre parenthèses le nombre de bières que j’aurais bues, hypothétiquement, tout au long du mois. Il s’agira d’une bonne façon de prendre conscience de ma consommation et d’y réfléchir.

31 décembre 2016 : La dernière bière que j’ai bue en 2016 est une Orval. Je retourne sans cesse à ce classique animal. C’est primal! Puis j’ai bu du mousseux à minuit, pour sonner le coup. Et voilà, c’est parti pour un mois!

1er janvier : Dîner dans la belle famille. On m’a offert une bière à l’arrivée (1) et du vin en mangeant (2). Je me suis presque dit que je pourrais commencer le défi le 2 janvier et juste faire 30 jours, ne serait-ce que pour m’arrondir le chiffre et me dégourdir le jour de l’an. Mais j’ai tenu le coup avec deux maigres «non-mercis». Le soir, ma douce s’est fait un mimosa avec un restant de mousseux. Elle ne m’en a pas offert, mais d’habitude j’en aurais pris (3).

img_34722 janvier : Retour au boulot, dans ce temple québécois de la bière qui m’emploie depuis plus de cinq ans. Plusieurs milliers de bouteilles me regardent avec un bien drôle d’air. Une fois revenu à la maison, ma belle-mère – qui était chez nous pour garder nos enfants – m’a dit qu’elle déplacerait le souper familial mensuel en février pour que je puisse prendre un verre avec eux. C’est une belle attention. En soirée, ma douce m’a offert de goûter à un drink Smirnoff à la pêche qu’elle venait de découvrir (4). J’ai refusé, mais c’était plus facile.

3 janvier : Journée de congé du boulot. Je glande sur Facebook et constate – maintenant plus que jamais – que 90% de mes amis parlent de bière, prennent des photos de leur bière et écrivent de la poésie sur comment leur bière est bonne. Je les déteste un peu. J’ai commencé à remplir mon cellier pour les jours meilleurs. Il devrait être plein à la fin du mois.

4 janvier : Généralement, j’aime bien prendre une bière en rentrant du travail (5). J’en vends toute la journée, j’en place sur des tablettes, j’en transporte des caisses et des caisses, j’en commande… Croyez-le ou non, j’aime aussi en boire! À date, c’est ça que je trouve le plus plate dans le mois. On dirait que la rupture entre «je travaille» et «je relaxe» est moins smooth.

5 janvier : Depuis le 1er janvier, je bois une petite théière de thé tous les soirs. En plus de remplacer ma p’tite frette, j’ai l’impression que ça me fait manger moins de cochonneries au cours de la soirée.

6 janvier : Cette semaine au travail, nous avons reçu quelques arrivages que j’aurais vachement eu envie de déguster. Je pense notamment à la Rigor Mortis de Dieu du Ciel! (6) et à la Triple XXX de Dunham (7).

7 janvier : Une semaine de terminée. Une semaine plutôt longue. Il en reste trois et demi! Je me rends compte que la bière est non seulement l’une de mes passions, mais aussi un passe-temps. Boire une bière, ça m’occupe. Je la déguste et je prends des notes. Là, je vais devoir me trouver de nouveaux loisirs. Je pense à me partir une collection de timbres.

8 janvier : Un dimanche comme un autre. Le p’tit à chopé une gastro. Des élans de nausée flottent dans l’appart’. En gros, c’est un bon moment pour ne pas boire.

9 janvier : Je me suis acheté une caisse de 12 canettes de bière sans alcool Le Choix du Président (Broue Rousse). Honnêtement, à un peu plus de 50 sous la canette, elle fait salement la job. Ça goûte quelque chose comme une rousse légère, un peu minérale, avec des saveurs mesurées de caramel. Vous ne pourrez pas m’accuser de prêcher pour ma paroisse puisque c’est l’une des seules marques de bières sans alcool que nous n’avons pas au Peluso (Oui, oui, le Peluso, situé au 2500 Rachel Est à Montréal). Mais vous me connaissez, ce n’est pas mon genre de me commettre avec une pub éhontée! Sinon, lors du week-end, j’aurais normalement pu boire 3-4 bières. (8-9-10-11)

10 janvier : Rien à déclarer aujourd’hui. C’est rare. Il faut saisir le moment. Carpe Diem man!

11 janvier : Le livreur de la Brasserie Dunham avait un échantillon à nous faire goûter au travail aujourd’hui. J’ai dû refuser. Sinon, mon collègue Louis a fait le ménage dans des vieilles caisses de bières endommagées et il a trouvé du stock relativement intéressant. Il a dû se sacrifier pour goûter la plupart des trucs afin de déterminer si c’était encore bon pour qu’on puisse les vendre. Habituellement, je fais partie du panel (12)… mais pas cette fois.

12 janvier : Mon ami Mathieu a brassé une bière en collabo avec un bar à Ste-Julie. Il m’a invité à aller goûter ça avec lui (13). Ce sera pour une autre fois mec!

13 janvier : Ça fait trois personnes au boulot qui me parlent d’une NEIPA disponible présentement à l’Espace Public (un pub à distance de marche de chez moi). C’est exactement le genre de truc que j’aurais envie de boire à la pinte. Et tant qu’à être sur place, j’en aurais bien pris deux (14-15). Mais comme c’est vendredi 13, c’est peut-être une bonne chose que je reste chez moi finalement. Ou pas…

14 janvier : Un samedi productif. Ménage, lavage, bricolage avec les enfants, piscine avec les enfants, bibliothèque avec les enfants… J’aurais bien pris une p’tite bière (pas avec les enfants) après souper! (16)

15 janvier : Bon! J’ai complété la moitié du défi. J’ai l’impression que ça fait une éternité. Et il me reste une autre éternité pour compléter le défi. En temps normal, je me décapsulerais une bonne bière pour fêter ça (17).

16 janvier : Je suis malade aujourd’hui. Je ne sais pas trop ce que j’ai. Étourdissements, faiblesse, maux de tête, fatigue. C’est peut-être un petit virus. Bref, je n’ai pas très soif.

17 janvier : Aujourd’hui, je vais un peu mieux. Je me «plais» à redécouvrir les bières sans alcool que nous avons au magasin. J’aime la Krombacher Pils lorsqu’elle est un peu «skunkée» parce que ça masque un peu l’absence d’alcool et les saveurs «off» que je retrouve dans la plupart des bières sans alcool. Par ailleurs, il y a la Clausthaler ambrée qui est relativement intéressante avec ses notes franches de houblon Cascade sur un lit de caramel doux. Ça n’arrive pas à la cheville de la plupart des bières que j’aurais envie de boire présentement, mais c’est meilleur qu’un Coke (ou pas)… On se motive comme on peut!

18 janvier : L’Herbe à Détourne de Dieu du Ciel, une bière que j’affectionne particulièrement, est de retour sur le marché. Mais moi, je ne suis pas de retour sur le marché. Le coach me fait «bencher» pour quelques matchs encore! Dans la vraie vie, j’en aurais bu une bouteille (18) et j’en aurais profité pour la comparer avec une canette d’Anna de Vox Populi (19) puisque ça fait plusieurs mois que je me demande jusqu’à quel point elles peuvent se comparer.

19 janvier : La représentante d’une nouvelle microbrasserie a déposé quelques échantillons pour moi au boulot. Elle va devoir attendre mes commentaires encore quelques jours. Sinon, en tant que professionnel, j’aurais au moins décapsulé une bouteille pour lui faire un retour rapide. (20)

20 janvier : Vendredi! Nous avons reçu l’hydromel houblonné de Desrochers D au travail et ils nous ont laissé une bouteille pour qu’on y goûte. (21) Mon collègue Louis s’est empressé d’honorer l’offrande… sans moi. Il paraît que c’est bon! Je saurai en témoigner en février. En soirée, ma douce est allée prendre une bière avec des amies. PRENDRE UNE BIÈRE! Quelle belle expression!

21 janvier : Ce soir je serai au Centre Bell pour un match du CH (contre Buffalo, pour ceux que ça intéresse). Un ami m’a fait remarquer qu’une Molson Ex au Centre Bell est aussi chère qu’une Buteuse Brassin Spécial. L’avantage d’un 31 jours sans alcool, c’est que je n’aurai pas à me poser la question. (22)

22 janvier : S’il y a une chose que j’aime bien boire lors de mes périodes d’abstinence, c’est du kombucha. Cette semaine, j’ai découvert la toute nouvelle saveur Hibiscus Chai des Fous de l’Île. Gingembre et cannelle sont en valeur dans cette jolie boisson aussi rafraîchissante que surprenante. Tiens, on va dire que ça remplace deux bières que j’aurais pu déguster en fin de semaine. (23-24)

23 janvier : Un lundi comme un autre. Je commence la semaine avec un certain niveau de fatigue. Je pensais que je serais plus en forme à force de ne pas consommer d’alcool, mais je me sens plutôt amorphe dernièrement. Hier, j’ai fait mon premier jogging de l’année (5 km) et j’ai mal partout aujourd’hui.

24 janvier : Journée de rédaction à la maison. Dehors, c’est une patinoire verglaçante et je suis heureux et au chaud (au lieu d’être heureux et chaud). Lors de mes journées de rédaction, j’aime bien me décapsuler une ou deux bières (25-26). Écrire sur la bière en buvant un peu de bière, c’est inspirant. Aujourd’hui, l’inspiration devra venir d’ailleurs. J’écoute du Harmonium.

25 janvier : C’est fou le nombre de personnes dans une journée qui me demandent ce que j’ai pensé de telle ou telle nouvelle bière. Des clients, des représentants de brasserie, des collègues, des amis… C’est normal, c’est mon travail! Sauf que là, je n’ai goûté aucune nouveauté depuis 25 jours. Je réponds donc en expliquant que je me suis «embarqué» dans un mois sans alcool. Certains me félicitent. D’autres me questionnent. Mais au fond de mon âme, je suis irritable au possible. C’est devenu du «small talk» et je ne me supporte plus à force de dire les mêmes choses et me justifier sans cesse.

26 janvier : Une p’tite gratuite pour la route! (27)

27 janvier : Ces temps-ci, j’aime bien offrir des bières à ma tendre moitié. Elle les boit et me dit ce qu’elle en pense. C’est un peu comme si je les dégustais par procuration, à travers elle. Sinon, puisque c’est vendredi et que tous les prétextes sont bons, j’en aurais bien bu une ou deux avec elle (28-29)

28 janvier : C’est samedi. En soirée, j’ai regardé les concours d’habiletés des étoiles de la LNH avec mon fils qui ne va pas très bien ces jours-ci. Je l’ai vu s’endormir tendrement contre sa mère avant la fin de l’émission. Perso, je n’avais pas sommeil. J’aurais pu me descendre une petite froide en écoutant les commentaires d’après-match (30).

29 janvier : La plupart de mes collègues sont à Asbestos pour honorer une belle invitation de la microbrasserie Moulin 7 qui nous ont conviés à un souper + visite de la brasserie + bières à volonté. À VOLONTÉ! Cette même foutue volonté qui m’a permis de tenir le coup lors de ce défi qui tire bientôt à sa fin. (31-32-33-34)… c’est clair que j’aurais goûté quelques trucs si j’avais pu y aller moi aussi).

30 janvier : Je suis épuisé de tenir ce journal. Je n’ai plus rien à dire outre le fait que ce mois de janvier me rend la vie dure. Et pas juste pour la question d’abstinence (somme toute, ça devient assez banal de ne pas boire). Sur le plan personnel, je vis plusieurs trucs moches depuis le début de l’année et j’ose croire que février sera un meilleur mois et que les virus vont nous lâcher un peu. J’ai hâte de trinquer à ces embûches que je laisserai derrière, espérons-le, la tête bien haute.

31 janvier : Voilà, c’est la fin de cette aventure qui m’a semblé durer 75 ans (O.K. j’exagère). Habituellement, janvier est le mois que je déteste le plus et que je trouve le plus ennuyant. Cette année, c’était encore pire. Je suis vraiment fier d’avoir complété le défi sans jamais flancher, mais je ne peux pas dire que j’ai eu du plaisir. Je m’ennuie de la dégustation, du partage et de toute la socialisation qui vient avec. Je ne suis pas du genre à aller au cinéma ou prendre un café. Quand je sors, c’est pour aller prendre une bière ou découvrir un nouveau pub ou encore pour redécouvrir les lignes de fût d’une microbrasserie. Honnêtement, je ne sais pas si je vais avoir envie de refaire ce défi avant longtemps. Je compte plutôt me conscientiser sur ma consommation à l’année plutôt que d’avoir à m’imposer des mesures aussi drastiques.

28Si vous avez envie de prendre part au Défi 28 jours, vous pouvez vous inscrire en faisant un don minimal de 28$. Bien sûr, vous pouvez aussi le faire de votre côté sans faire de don, mais c’est pour une bonne cause (Fondation Jean Lapointe) et vous vous sentirez plus impliqués dans la procédure. Vous pouvez aussi suivre la page Facebook de l’événement pour plus de détails.