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« Nous, on a un rêve. Eux, ils ont une business » – Régis Labeaume

Voilà les sages paroles d’un maire québécois. En aucun, je n’aurais cru que la vérité viendrait de la bouche de Régis Labeaume, et cela, en toute innocence. Le maire de Québec expliquait ainsi le dénouement du transfert éventuel des Coyotes de Phoenix.

Les subventions au domaine privé renferment parfois une forme de rente. La rente pourrait être présentée économiquement comme un transfert des fonds publics à un intérêt privé. Donc, on nationalise les coûts et on concentre les profits, artificiellement créés, à des intérêts privés.

Ainsi soit-il. Mais regardons le contexte d’un autre œil. La Ligue Nationale de Hockey regroupe des franchises. Mais ces franchises n’ont aucune valeur sans celle des autres équipes. En fait, le circuit Bettman est un produit dans son ensemble. Par conséquent, ce n’est pas seulement Québec que nous avons collectivement subventionné, mais aussi la LNH. Qui plus est, dans le cas où il y aurait expansion à Québec ou transfert d’une franchise, le prix payé par Quebecor pourrait être différent de celui d’un autre acheteur d’une autre ville.

En effet, il faut comprendre que Québec entre dans le même marché que Montréal. Ainsi, du point de vue de la LNH, Québec et Montréal nourrissent les cotes d’écoute de la province de Québec. Peu importe qu’il y ait une ou deux équipes, les amateurs ne seront pas substantiellement plus nombreux. Oui, localement, il y aura un amphithéâtre de plus, mais c’est mal comprendre la réalité du produit que d’axer la valeur d’une franchise sur un volume local d’assistance (surtout dans un marché où il n’y a pas 8 millions de citoyens ). Ainsi, le marché de Québec, bien qu’accroché au hockey à en perdre toute logique financière, n’est pas le plus intéressant pour la LNH. Ce qui augmente réellement la valeur d’une ligue, c’est le contrat de télévision. Ainsi, même avec un amphithéâtre vide en Arizona, la franchise peut avoir un impact plus intéressant que Québec pour le contrat télévisuel. Autre point important, une fois que l’entrepôt glacé sera bâti à Québec, quel sera le pouvoir de négociation d’une entreprise ayant besoin d’une équipe pour le rentabiliser ?

En sommes, d’un point de vue purement rationnel, aucun argument ne justifie ce que nous sommes en train collectivement de faire. Y aura-t-il un jour une équipe à Québec? Possible, mais à quel prix?

Président de la Terre (Albator 1978)

En 1978, il y avait un corsaire de l’espace nommé Albator dont la vie se déroulait en l’an 2980. Son rôle était de défendre l’humanité contre son oisiveté ou son obsession pour le divertissement. Dans cette version, il y avait un président de la Terre obsédé par le jeu, en occurence le golf, plutôt que par ses responsabilités. Parfois, la réalité rattrape la fiction. N’est-ce pas ?