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Le dimanche soir des cancres

Le téléphone sonne à 18h30, un dimanche soir :

– Allô?!

– Bonjour monsieur Sween…

Déjà, lorsque quelqu’un m’appelle un dimanche soir à l’heure du souper en demandant « monsieur Sween », je comprends qu’il n’a pas pris le temps de lire mon nom comme il se doit dans sa liste de télémarketing.

– Je vous rassure immédiatement, je ne vous appelle pas pour un sondage, mais bien pour vous informer que vous avez été spécialement sélectionné pour profiter d’une offre de AT&T[…]

 

Lorsqu’on est allergique à de la sollicitation téléphonique, quoi de mieux que se faire justice en déboulonnant l’argumentaire?
Déjà dans ma tête je me dis : tiens, un 12e système d’alarme « gratuit ».

– […] Vous pouvez recevoir gratuitement un système d’alarme d’une valeur de 1500 $. Tout ce que vous devez faire en contrepartie, c’est d’accepter d’afficher l’enseigne d’AT&T sur votre terrain pour une période déterminée […]

– Donc, si je vous comprends bien, vous me donnez un système d’alarme contre une affiche en carton plastifiée sur mon terrain, sans aucune autre obligation?

– Évidemment, vous devez vous abonner au service d’AT&T pour seulement 1,33 $ par jour !

Laissant une pause de quelques secondes, je me rappelle le spectacle de Martin Matte, où il parlait de cette stratégie de tout ramener sur une journée.

– Donc, si je comprends bien, vous me proposez de payer plus de 40 $ par mois pour un service offert par vos concurrents à environ 15 $ par mois. Ainsi, implicitement, vous me demandez de payer le  système de 1500 $ à tempérament. En d’autres termes, votre produit n’est pas gratuit, vous me le faites payer sur plusieurs années. Si je demeure abonné avec vous, vous m’aurez fait payer le système n’ayant pas réellement une valeur de 1 500 $ puisque vos concurrents l’offrent pour environ le tiers du prix. Ainsi, en moins de deux ans vous aurez remboursé votre système et je me retrouverai donc à payer deux fois plus cher que tous mes voisins pour le reste de ma relation d’affaires avec vous. En résumé, vous m’offrez l’opportunité de payer plus cher que mes voisins pour un service équivalent en plus de me demander de vous faire de la publicité gratuite sur mon terrain. Ai-je bien compris ?

– Bonne soirée monsieur.

La vendeuse raccroche la ligne.

Le dimanche des cancres, ce sera pour une autre fois.