Les douze travaux d’Astérix sont une merveilleuse satire de notre monde. Pourtant, parfois, la réalité dépasse la fiction. Récemment, mon voisin immédiat a fait faire des travaux d’électricité. Profitant de l’occasion, j’ai engagé le même électricien le jour suivant.
Jusqu’à maintenant, tout est simple, banal, rien à ajouter. Mon voisin a donc remplacé deux vieux compteurs par un nouveau, ce qui a généré la mise de côté des deux anciens compteurs à récupérer par un employé d’Hydro-Québec. Pour ma part, les travaux électriques ont nécessité une intervention auprès des deux compteurs de mon immeuble, ce qui génère une demande de scellage pour chacun d’eux. C’est ici que le plaisir commence.
Résumons, Hydro-Québec doit récupérer deux compteurs déjà débranchés (opération de quelques secondes) et sceller trois compteurs, un nouveau chez mon voisin et deux chez moi (quelques minutes tout au plus).
Quelques jours passent et un camion Mercedes se présentechez moi.
– Camion Mercedes! dis-je.
– Ouais, il était temps avec les vieux camions qu’on avait avant.
L’employé d’Hydro-Québec s’approche du premier de mes deux compteurs :
– Pouvez-vous sceller mon autre compteur en même temps?
– Impossible, je n’ai pas reçu la demande.
Incrédule, je l’écoute jusqu’à la fin :
– En plus, je vais devoir ramasser qu’un compteur sur deux chez le voisin, car je n’ai pas reçu la demande pour le deuxième compteur.
Comprenons que les deux compteurs ne sont qu’à quelques mètres de l’endroit où nous discutons.
– Vous voulez dire qu’un autre employé viendra ramasser plus tard l’autre compteur?
– Un autre employé ou moi-même un autre jour.
Je cherche Obélix quelque part. Mais non, je suis dans la réalité.
Donc, l’employé d’Hydro-Québec quitte les lieux avec un compteur sur deux de mon voisin et en ayant scellé un compteur sur deux chez moi.
Quelques jours plus tard, un second employé d’Hydro-Québec se présente à la maison pour sceller le second compteur.
– En profiterez-vous pour récupérer le vieux compteur de mon voisin?
– Impossible, je n’ai pas reçu de demande pour celui-ci.
Cela fait déjà plusieurs jours et le compteur désuet est toujours en attente chez mon voisin… pendant… inutile et en attende de recyclage.
Ainsi, les cinq actions ont auront été faites en trois visites pour des bagatelles administratives, un excès de zèle ou ne je sais quelle raison illogique.
Aucune entreprise logiquement constituée n’accepterait qu’un employé scelle un compteur et pas l’autre situé à quelques centimètres.
Le résultat de cette épopée? Pour cinq opérations ne prenant que quelques secondes chacune, les employés d’Hydro-Québec auront effectué trois déplacements chez les clients…
Et ce compteur solitaire en attente de collecte? Peu importe que la demande soit en attente ou non, il en demeure que ce compteur doit revenir indubitablement chez Hydro-Québec.
La prochaine fois, il faudra exiger le laissez-passer A39, c’est la seule façon d’obtenir le A38.
Ce genre d’ineptie vient appuyer la cause des pourfendeurs d’Hydro-Québec. Si la société veut améliorer son image publique, cela devra passer indubitablement par une amélioration des processus.
La cerise sur le sundae?
– Ah, vous avez installé un nouveau compteur intelligent chez mon voisin!
– Non, c’est un compteur numérique.
– Tant qu’à installer un nouveau compteur, pourquoi ne pas en avoir profité pour installer tout de suite la nouvelle génération?
– Ce sera fait dans quelques mois, par une autre équipe. Ça se fait par quartier, nous ne sommes pas rendus ici, alors on installe des compteurs temporaires en attendant.
Eh misère… sans commentaire.
Et ce sont ces employés là qui veulent nous faire pleurer pour les 1000 emplois perdus (sic) à cause des compteurs intelligents?
(voir http://www.compteursenor.com )
Heh ben. Merci M McSween! Très divertissant!
Quand Napoléon a perdu à la bataille de Waterloo, personne n’a jeté le blâme sur son cheval. Alors, je vous invite à repenser votre commentaire, de lever les yeux et de viser plus haut.
Ok. Je recommence.
Et ce sont ces employés là qui veulent nous faire pleurer pour les 1000 emplois perdus (sic) à cause des compteurs intelligents?
(voir http://www.compteursenor.com )
Heh ben. Merci M McSween! Très divertissant
Hum… y a-t-il une panne de courant chez vous, membre «jcp»?
Une simple petite affaire de disjoncteur peut-être?
Pourtant M. Sauvageau me semble assez clair quant à comment faire pour ramener un peu d’éclairage.
(Mais continuez comme vous l’entendez. Après tout cela ne me regarde pas si vous préférez l’obscurité, n’est-ce pas?)
Pour ceux qui ne comprendraient pas mon point:
il y a évidemment des gains de productivité a faire chez HQ.
Vous blâmez la direction uniquement, et pensez que les employés ne sont que victimes du manque d’efficacité.
Pourtant l’expérience demontre assez bien comment réagit le syndicat d’HQ à chaque changement demandé. Et l’exemple parfait: compteurs intelligents. Gain de productivité énorme. Pourtant syndicat monte aux barricades en criant au gaspillage et se désole de voir disparaitre 1000 emplois de releveurs inutiles et d’un autre siècle. Alors voila mon point.
Cette gestion inefficace démontrée par M McSween fait l’affaire du syndicat, et ils feront tout pour résister au changement. Les notions de productivité et d’efficacité puent au nez des représentants. A preuve où je travaille: on avertit les employés via le journal syndical de se méfier si l’employeur emploie ces mots!!
La direction n’est sans doute pas a l’abris de tout blâme non plus! Mais ce sera pour un autre post
bonne journée
Déjà beaucoup plus clair, votre point de vue membre «jcp»!
Par contre, je ne dirais pas (en ce qui me concerne) qu’il y a nécessairement adéquation entre un syndicat et les employés.
D’abord et avant tout, un syndicat représente les intérêts du syndicat, ses propres intérêts donc, et aussi de la centrale syndicale à laquelle il est affilié. Les employés n’ont pas le choix de faire ou non partie du syndicat. Et doivent donc tous cotiser.
Et aucun syndicat n’apprécie risquer de perdre des cotisations.
Les employés sont habituellement tant à la merci de la direction que du syndicat. Et obligés de faire comme on leur dit de faire.
Il importe vraiment de bien saisir la réalité de la situation ici.
(Mais ce n’est que mon opinion. Quelque chose aura pu m’échapper… et me donner tort.)
Je lis certains commentaires et force de constater que le compteur ne tourne pas fort!
C’est alimenté par le vent des stéréotypes… (Quoique c’est privé l’éolien, puisqu’il faut l’efficacité du privé pour nous vendre du vent!)
Ah… désolant, voire enrageant, mais depuis toujours l’efficacité d’une organisation est inversement proportionnelle à sa taille.
Et demain n’est probablement pas la veille où cela changera. Pour le cas où cela pourrait même changer…
Bon petit billet, Monsieur McSween!
Pour avoir à travailler sur un contrat dans le nord avec eux, je peux vous avancez fermement que vous ne souffrez pas d’illusion. Imaginez lorsque tout ça est mélangé à une administration réactive, qui ne font aucune éducation sur leur façon lourde d’administrer, nous nous sommes retrouvé à tout avoir à recommencer le même travail à plusieurs reprises. Le simple fait d’envoyer un courriel qui pourrait prendre 2 minutes avec eux peut-être repris à plusieurs reprises, sans ajouter qu’il faut 20 minutes pour le faire dans « leur » façon de faire. Cartouche, entête, en PDF, sous tel forme et j’en passe.
Ils nous coutent les yeux de la tête et au lieux de nous rapporter à tous collectivement, les cadres d’HQ se complaisent dans leur étrange façon de travailler. Aucune économie d’échelle n’est à prévoir ou n’a été fait avec ces incompétents gestionnaires. Au lieu de se développer, cette société s’alourdit. Au lieu de nous rapporter afin d’abaisser nos impôts et de rendre plus efficace nos services publiques, ils se présentent de plus en plus comme un boulet afin de rendre le Québec moins performant et moins productif.
Votre référence au 12 travaux d’Astérix est exactement ce qu’il nous faut pour illustrer ce que cette maison nous rend lorsqu’on s’y colle: fou!
Je vous laisse, j’ai une galère à immatriculer.
L’efficacité à son meilleur ,j’ai pas le papier d’autorisation .1er La méthode de travail veux que tu ramasses la rue, des vieux compteurs ,comme pour les déchets .Tu fais tout un quadrilatère en 7 heures et un deuxième passe , pour sceller le tout . 2ième L’installateur fait le tout en une seule opération ,c’est ça la logique . Voilà qui confirme une chose , tes factures servent à payer des administrateurs pourris d’incompétence crasse et de savoir qu’Hydro se payent des Mercedes pour ça, ce n’est que la pointe de l’iceberg .Vivement une armée de vérificateur- comptable s’imposent . Si vous pensez avoir tout vu avec Montréal et Laval , Hydro Québec vous surprendras sûrement .
P.S Hydro dit qu’il n’y a aucun danger pour la santé dû aux radiations alors mettez-en deux actifs dans leurs bureaux du C.A. et on vous croiras . On nous ¨ Vandal¨lise !!!!
Puisqu’il est principalement question d’efficacité ici, je me suis il y a quelques jours buté à un mur sur le site du gouvernement fédéral…
Afin de pouvoir recevoir un certain formulaire (non… pas le A38), on me demande de télécharger un autre formulaire. Et on précise que c’est en PDF. Et qu’on peut facilement trouver ce PDF téléchargeable sans frais sur internet. On aurait pu fournir un lien… mais non. Il faut chercher.
Eh bien, j’ai cherché. Mais je n’ai rien trouvé qui soit sans frais (comme le prétend le site fédéral).
Impossible donc pour moi de pouvoir télécharger le formulaire en PDF, lequel me permettra ensuite d’obtenir l’autre formulaire dont j’ai besoin. Peut-être s’agit-il du A39, cet autre formulaire? Mais qu’importe, je me retrouve dans une impasse.
Quelqu’un connaît-il un lien vers ce PDF téléchargeable sans frais?
Ce serait très apprécié. Et merci à l’avance.
(Plus tard, je verrai à me débrouiller – si j’y parviens – avec le deuxième formulaire, que ce soit le A39 ou peu importe…)
http://lmgtfy.com/?q=pdf
Ça alors… Le calinours bienveillant à ma rescousse!
Merci.
(À présent, ayant téléchargé – sauf un pépin ou une maladresse de ma part – Adobe Reader (qui apparemment permet de lire le PDF), je vais retourner dans le labyrinthe fédéral tenter de retrouver où se cache le formulaire devant être téléchargé, lequel me permettra ensuite d’obtenir celui qu’il me faut. Pas le A39. Un autre. Probablement aussi peu avenant que le fictif A39, néanmoins… Alea jacta est!)
Ouf! J’ai réussi, puis j’ai imprimé, puis j’ai complété le formulaire en six pages, puis j’ai posté le tout à Fredericton. À Service Canada.
Maintenant, j’attends le prochain formulaire.
Qui me parviendra via le facteur. J’espère…
L’autre côté de la médaille : mon armoire à épices
Je ne suis pas vraiment maniaque de l’ordre (vous devriez connaître ma mère), mais j’ai un système de rangement dans mon armoire à épices depuis que j’ai plus que du sel, du poivre et de la cannelle. Ainsi, j’ai un panier qui contient mes épices que j’utilise davantage pour mes viandes, un autre panier plus pour les pâtisseries (cannelle, gingembre, etc.) et un emplacement pour le sel et le poivre que je prends plus souvent.
En plus, dès que je termine un pot, je l’inscris sur ma liste d’épicerie pour ne jamais en manquer. Jusque là tout va bien.
Lorsque mon conjoint et moi sommes aménagés ensembles, j’ai ajouté ses épices aux miennes (honnêtement, je n’ai même pas eu à grossir mes paniers). Sauf que lorsqu’il se sert des épices, il ne les replace pas toujours dans le bon panier (lorsqu’il les remet dans le panier) et il n’indique jamais lorsque les pots sont terminés. Résultat : je perds un temps fou à chercher mes épices (pour une seule pincé parfois) et je rage lorsqu’il n’y en pas plus. Avoir des structures et des procédures c’est bien souvent essentiel.
Dans le cas d’Hydro-Québec, avec des compteurs à la grandeur du Québec à gérer, il faut des structures. Si notre premier employé avait ramassé tous les compteurs, où les aurait-il laissés. Sur une tablette à l’entrée de l’entrepôt ? Comment aurait-il été possible de le retrouver par la suite. D’accord s’il n’y a qu’un seul compteur qui échoue sur cette tablette, mais multipliez l’action par le nombre d’employés sur la route d’Hydro-Québec et on se retrouve avec une montagne qu’on ne peut plus retracer.
Je comprends les aberrations dont vous faites part. Il semble évident qu’il y a des processus à revoir, mais n’oubliez pas la taille de l’entreprise avant de crier à la folie !
Intéressant votre histoire conjugale. Bien que l’analogie soit sympathique, permettez-moi de remettre quelques éléments en doute.
Prenez votre exemple du compteur désuet. Il n’y a aucune logique à faire un système de procédures pour son rangement: il date de 1952, il doit aller au recyclage. Donc, le retrouver ou non, honnêtement, c’est un manque d’efficience. Il faut simplement le lancer dans un bac de récupération de métal et le démonter. Ainsi, attendre une demande pour mettre un compteur au rebut, c’est inutile. D’ailleurs, je vous précise que ce compteur est encore en attente d’être récupéré…
Pour le reste, le fait que l’entreprise soit grande ne devrait en aucun cas être une raison pour gaspiller temps et ressources. En fait, elle devrait plutôt (dans un monde idéal) être un moteur d’économie d’échelle.
Par exemple, pourquoi ne pas avoir une base de données incluant comme clé primaire le numéro du compteur ? Lorsque l’employé ferait une opération non demandée à l’avance sur un compteur, il pourrait l’inscrire dans la base de données qui annulerait ainsi toute demande ultérieure correspondant à l’opération déjà effectuée. Ce n’est qu’un exemple d’efficience que l’on pourrait instaurer.
En somme, croire que les procédures justifient 3 à 4 déplacements d’employés pour des opérations qui auraient dû se faire simultanément, c’est peut-être manquer de valeur ajoutée dans sa logique d’affaires. Les opérations pour les clients doivent générer de la logique dans les procédures et non l’inverse. Ainsi, je ne crie pas à la folie, mais plutôt au gaspillage, à l’inefficience et à la remise en cause d’une structure de fonctionnement illogique. Par contre, j’aime bien HQ. Ainsi, la fierté nationale que procure cette société ne doit pas être assombrie par des procédures à dormir debout.
Et bien sûr, il serait exagéré ici de tenter d’établir des liens de similitude avec ce qui se passe, entre autres, dans nos beaux cégep? Quand allez vous en parler cher professeur?