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Passez à « Go! » et réclamez 100 000 $

Quel chiffre, ça frappe encore l’imaginaire populaire. Une prime de départ de 100 000 $ ! Quitte à me faire lancer des tomates, une  somme de 100 000 $ en 2013, ce n’est rien.

Mais ici, le montant n’est pas en cause, on parle de principe.

Personnellement, le fait de verser une prime à un politicien à son départ de la vie politique me parait plus que logique. Pour attirer des gens intéressants en politiques, il faudra un jour ou l’autre comprendre qu’il faut les rémunérer. Sans cela, on se contentera de poignées de mains, de soupers de clubs Optimistes et de photos dans les journaux régionaux. Si un politicien n’est qu’une pancarte dont le rôle est d’écrire des petits mots dans les programmes d’événements et de distribuer des chèques, que l’on reste avec nos débutés d’arrière-ban. Par contre, si l’on veut de l’élite et des gens capables de s’élever au-dessus de la mêlée, il faudra les traiter avec plus de respect. Il  faut renvoyer non pas le portrait que nous avons, mais le portrait amélioré que nous voudrions avoir: il faudra nous-mêmes élever notre discours d’un cran. Ainsi, le système de parachute à la sortie de la vie politique est non seulement logique, mais une nécessité.

Ceci étant dit, vient la situation précise de M. Dubourg quittant l’Assemblée Nationale pour tenter sa chance à la Chambre des communes. Si M. Dubourg avait quitté son poste pour devenir animateur de radio, est-ce que le même tabac médiatique aurait eu lieu? Bien que la circonscription du futur peut-être maire de Montréal soit un château fort libéral, rien n’assure à 100 % à M. Dubourg d’y être élu. Ainsi, il quitte le monde la politique québécoise pour un autre régime parlementaire: il a donc techniquement droit à sa prime. Dans ce cas-ci, le départ étant prématuré et volontaire, devrait-il toucher sa prime? La réponse est positive. Pourquoi? Parce que ce sont les règles du jeu. Si un joueur économique répond aux règles du jeu, pourquoi le crucifier sur la place publique (le terme « crucifier » n’est pas très laïc, pardonnez-moi cette référence à mon éducation chrétienne)?

La population ou l’opposition n’est pas contente de cette règle. Parfait, qu’elle soit changée. Par contre, pour l’instant, cette règle est en vigueur et doit être respectée, peu importe l’allégeance politique. Quitter ses fonctions un an après l’élection, exagéré? Peut-être, mais la prime de départ est un droit donné à un député élu démocratiquement.

Pourquoi changer de gouvernement?

D’un point de vue résultats électoraux, même à l’apogée de la haine envers le gouvernement Charest, la circonscription de Viau a élu M. Dubourg avec 47,28 % des voix en 2012. Son plus proche rival du PQ n’a cumulé que 23,66 % des voix. Ainsi, ce n’est pas le risque de perdre son siège qui a fait bouger M. Dubourg.  Par contre, que gagne-t-il en se déplaçant sur la scène fédérale?

–  Il n’a jamais été ministre sous Jean Charest, peut-être aura-t-il l’opportunité sous Justin Trudeau?

–   Le salaire de base d’un député provincial est de 88 186 $ par rapport à 160 200 $ au fédéral (oui, même  les poteaux orangés gagnent ce salaire). En somme, la rémunération de base d’un député fédéral est plus élevée que celle d’un ministre provincial (sic!). Il serait peut-être temps de réduire le nombre de députés au Québec et d’augmenter
leur rémunération.

–   Après trois élections provinciales, l’idée de changer d’air n’est pas négligeable.

–   Justin Trudeau semble l’aimer : http://emmanueldubourg.ca/actualites/medaille-du-jubile-de-diamant.html.

–   Né en 1958, Monsieur Dubourg  est dans son dernier droit professionnel. Le départ de Denis Coderre représente une fenêtre d’opportunité rare idéale pour un dernier défi.

 

Je respecte beaucoup les hommes et les femmes osant se présenter dans l’arène politique, que je sois d’accord ou non avec leur vision. Ainsi, qui aurait renoncé à 100 000 $ dans la situation de M. Dubourg? Seulement une personne indépendante de fortune. Personnellement, à sa place, j’accepterais la prime de départ, car M. Dubourg respecte les règles du jeu. Le PQ n’est pas en accord avec les règles du jeu? Il n’a qu’à les changer pour l’avenir. Pour l’instant, rien ne justifie d’empêcher M. Dubourg de passer à Go! et réclamer 100 000 $.