Le débat gauche-droite est parfois stérile. À force de se gargariser avec un consensus d’apôtres, le blogueur en vient à ne plus se remettre en question. Au Québec, pour un blogue de gauche ou de droite générant des « likes » à profusion, il existe des recettes à la Ricardo très simples :
Recette de « likes » pour un article de gauche:
Commencez par un mélange classique de bases :
- 1 paragraphe de critique contre le néolibéralisme;
- 3 alexandrins contre Stephen Harper (triplez vos « likes » durant la période électorale en utilisant votre carte « airlikes »);
- 5 ou 6 phrases anticapitalistes au goût.
Pour un partage de hargne plus prononcé, ajoutez :
- 1 exemple de consensus universel lié à l’inégalité des chances;
- 3 ou 4 citations d’auteurs que vous n’avez pas vraiment lus. Par exemple, John Rawls ou Noam Chomsky. Le « name dropping », ça impressionne beaucoup les « suiveux ».
Pour être certain que les « likes » se multiplient, fouettez des ennemis faciles en incorporant :
- 1 exemple de brutalité policière;
- 2 paragraphes pour « taxer les riches »;
- 1 paragraphe sur les banques et leurs profits;
- 1 citation sur les maudits « drettistes ».
Finalement, étendez bien votre confiture de connaissances générales en saupoudrant le tout de :
- 1 fait historique européen lié à la Deuxième Guerre mondiale.
Recette de « likes » pour article de droite :
Commencez par un mélange classique de bases :
- 1 paragraphe de critique contre le communisme et le socialisme ;
- 3 alexandrins contre Amir Khadir (triplez vos « likes » durant la période électorale en utilisant votre carte « airlikes »);
- 5 ou 6 phrases contre les subventions aux pauvres;
Pour un partage de hargne plus prononcé, ajoutez :
- 1 exemple isolé d’abus de programmes sociaux;
- 3 ou 4 citations d’auteurs que vous n’avez pas vraiment lus. Par exemple, Adam Smith ou Milton Friedman. Le « name dropping », ça impressionne beaucoup les « suiveux ».
Pour être certain que les « likes » se multiplient, fouettez des ennemis faciles en incorporant :
- 1 exemple de violence faite par un groupe anarchiste;
- 2 paragraphes contre les « enverdeurs » ou les employés de l’État;
- 1 paragraphe contre les assistés sociaux ou les fonds de pension;
- 1 citation sur les maudits « gauchistes » ou les syndiqués.
Finalement, étendez bien votre confiture de connaissances générales en saupoudrant le tout de :
- 1 phrase mentionnant que vous êtes libertarien et que vous connaissez trois ou quatre membres du Réseau-Liberté-Québec.
Incubation :
Dans les deux cas, si votre recette laisse un goût incertain, risquez le tout pour le tout en atteignant le point Godwin.
Laissez le tout se promener sur Facebook et Twitter quelques jours. En cas de réussite, répétez la recette indéfiniment.
Qu’est-ce qu’on en a à cirer des « likes ».
Article qui n’aurait rien perdu à ne pas avoir été publié.
Faux.
Les likes donnent de l’exposure à ceux qui en ont plus. Les algorithmes sont développés en ce sens. « Ce qu’on a à cirer des likes », c’est la nouvelle loi des médias 2.0
L’auteur quant à lui est bien évidemment au-delà de ces débats stériles. Tout ça c’est fini c’est bien connu, la « fin de l’histoire » tout ça… Réduire les discours politiques à du marketing, quel cynisme! Mais c’est bien la fonction idéologique d’un comptable/chargé de cours à HEC. Pour que ça fonctionne, il suffit qu’il soit lui-même persuadé d’être en dehors des idéologies, au dessus, la meilleure manière d’en être un agent, pleinement en dedans. Pour ma part, je préfère la vérité (la chercher, pas la prétention à la détenir). Quant à l’ « esprit de répartie », encore faudrait-il ne pas censurer les commentaires non-complaisant. Bonne chance.
Autant pour moi : aucune censure. Mes derniers commentaires ont été publiés.
comme disait Lou Fontinato des Rangers de NY :
» in medio..stat virtus. »
Cré Lou,,,va…
Comme disait John Kruk de Philadelphie : « Je ne suis pas un athlète, je suis un joueur de baseball. »
Très divertissant ce billet, cette recette adaptable selon les ingrédients préférés des marmitons.
Non seulement ai-je trouvé cela savoureux – alors que très peu régale en ce pénible moment où la température glaciale + trop de neige d’un coup et trop tôt dans la saison nous auront dans bien des cas rabattu le caquet et changé la mine habituellement conviviale en grosse baboune… – mais aussi et même surtout, ce billet nous incite à un peu de réflexion.
Ce billet a le grand mérite de nous pousser à dépoussiérer au besoin notre sens critique. À davantage faire preuve de discernement. Notamment lorsque quelque chose semble trop beau – ou trop laid – pour être vrai (sauf évidemment pour les déjà convaincus, trop souvent imperméables à la moindre remise en question de leur «vérité»).
Bien joué, Monsieur McSween.
(Et tant pis si certains renâclent. On ne saurait jamais plaire à tout le monde et à son père…)
Pour la droite:
Vous avez oubliez le mot « gouvernemaman » qui doit être utilisé au moins une fois
Vous avez raison. En outre, le fameux « je paye ça avec mes taxes ».:-)
j’ajouterais ce conseil, pour la gauche autant que pour la droite: pour encore plus de « likes », ne jamais se relire avant de publier:-)
En voici une recette…
Du gauche caviar
Du centre mou
Et du semblant de droite.
Mélangez le tout et vous aurez une image du Québec moderne.Malheureusement, ce n’est pas pour bientôt que cette recette va se modifier.
à droite : Alain Dubuc
au centre : Bernard Descoteaux
à gauche : ??
je suis complètement hors-contexte :
votre cv met toujours une certaine emphase sur votre carrière de comptable et de prof ou attaché de cours aux HEC .
J’aimerais connaitre vos opinions concernant les commentaires de 2 profs retraités des HEC- aussi des gradués de l’Ecole – dans le journal des étudiants des HEC, L’Intérêt « .
Les profs-Jacques Martin et Claude Duguay, se questionnent sur la vocation que la Direction des HEC donne à cette vénérable institution ( suis un gradué HEC 55 ) .
Duguay détient un PHD Yale et- aucun rapport – était , à mon époque – un joueur d’hockey exceptionnel .
Un v ieil ami me faisait cette comparaison :
Les HEC des années pré-60, c’était le Collège Ste-Marie
Les HEC post-90 , c’est le collège Brébeuf .
Les orientations stratégiques d’une université… ce n’est pas ma responsabilité. Je vous invite à questionner directement la direction concernée…
à mon époque, l’institution HEC était chapeautée par Esdras Mainville et ses porte-paroles étaient François-Albert Angers et Jacques Parizeau , fils du magistral Gérard .
Aujourd’hui, la tête des HEC :
Hélène Desmarais, aussi présidente de l’IEDM….
O tempora , o mores
je me doutais que vous n’étiez pas responsable des orientations stratégiques des HEC et- a fortiori- de l’université mais – comme prof- comment réagissez-vous aux commentaires de 2 ex. profs – pas de l’UQAM, ni de Laval , ni de Sherbrooke mais des HEC …
Je ne m’intéresse pas réellement à la gestion de cette école. Comme chargé de cours, je concentre mes efforts à donner le meilleur enseignement possible.
comme chargé de cours vous concentrez vos efforts à donner le meilleur enseignement possible : CONCEDO
Mais le hasard veut que ce même P.Y. McSween traite de la gauche et de la droite .,sur son blogue , sujet généralement couvert par des économistes ( Alain Dubuc, Pierre Fortin, etc )
Ma question s’adresse donc à ce blogueur qui traite d’Économie ( gauche vs droite ) qui est par pur hasard- chargé de cours d’une institution , les HEC , dont la vocation semble être contestée par des ex.profs, exactement sur la droite/gauche.
le défi du blogueur touche-à-tout :
» cette difficile recherche de l’équilibre et de la mesure » que Camus appelle :
» l’intransigeance exténuante de la mesure « .