Les publicités et annonces des partis politiques passent parfois comme du beurre dans la poêle dans le cerveau de l’électeur. En aiguisant son sens critique, on devient allergique aux doreurs d’images et au vide électoral. L’électeur a le droit de ne pas suivre dogmatiquement les idées d’un parti. Dans une tentative d’objectivité, il tente de soutenir non plus un parti ou un autre, mais davantage des décisions. Puis, il se fait servir des informations toutes cuisinées et formatées. Il se dit alors: me prend-t-on pour un illettré ?
Exemple 1: Le faux dilemme de Pauline Marois
#PaulineMarois: «Nous avions le choix entre l’austérité et la prospérité. Moi, j’ai choisi la prospérité!» #assnat #polQc
— Parti Québécois (@partiquebecois) 13 Février 2014
Voici un bel exemple de faux dilemme à présenter aux étudiants dans l’apprentissage des sophismes. Cela me rappelle drôlement la cigale et la fourmi. L’affirmation de la Première ministre ressemblerait à celle d’une cigale :
« Nous avions le choix entre chanter et travailler. Moi, j’ai choisi de chanter! » – La cigale
Comment une première Ministre peut-être vivre dans le déni des finances publiques ? Le mur arrive, mais on dépense. On saupoudre des dollars, un peu partout… On bénit le veau d’or! Du pain et des jeux svp ! Le chef d’État ne peut se permettre de faire croire à la population qu’elle a le choix entre les responsabilités et le confort.
Exemple 2: Présenter le mauvais indicateur de performance
#Anticosti :super nvlle! Ns reprenons nos droits sur ds ressources qui doivent enrichir ts ls Qcois:) #assnat #polqc pic.twitter.com/xFlUhV7hqY
— Bernard Drainville (@BDrainvillePQ) 14 Février 2014
Outre le fait que l’on soit incapable de ne pas couper les mots pour présenter son idée en 140 caractères, il y a une présentation biaisée de la réalité.
Que l’on dise que les Québécois bénéficieront de 50 % des permis et de 60 % des bénéfices, cela veut dire quoi exactement ? Si les bénéfices sont nuls, les Québécois ne toucheront donc rien ? Est-ce que le Parti Québécois a pensé à définir comment seraient calculés les bénéfices ?
Ce qui est le plus choquant de cette annonce d’investissement dans l’exploration pétrolière, c’est le côté hautement spéculatif de l’activité. Est-ce le rôle d’un gouvernement de jouer à la roulette russe avec les finances publiques ? On aurait pu mettre 100 millions $ sur le rouge à Las Vegas.
La véritable statistique qu’il aurait fallu présenter à la population est l’espérance mathématique du rendement sur capital investi. En d’autres termes, les pourcentages présentés ne signifient rien pour l’électeur. En présentant un rendement sur capital investi pour un scénario pessimiste et pour un scénario optimiste, le Québécois serait à même de comprendre le risque pris par le gouvernement. Évidemment, le Parti Québécois ne voulait pas dire aux Québécois qu’ils risquaient de payer l’exploration du secteur privé sans toucher une goutte de rendement positif sur l’investissement.
Exemple 3: Comparer des pommes avec des bananes
On ne peut pas comparer des années et conclure qu’il y a un meilleur gestionnaire qu’un autre. Chaque année a sa spécificité, sa réalité économique et ses obligations. Dire à l’électeur que la croissance des dépenses est plus faible que prévu, je n’y vois aucun problème. S’en attribuer le mérite, il y a de quoi arracher un sourire n’est-ce pas ?
Plus ça change, plus c’est pareil
Le Parti Libéral du Québec utilise cette méthode publicitaire, le Parti Québécois aussi. Jouer avec les chiffres et les mots pour embellir la réalité équivaut à s’injecter du Botox le temps d’une photo: le résultat est temporaire et décevant.
Les politiciens devraient être au-dessus de la mêlées. Dans une période aussi cruciale pour le Québec, les partis devraient concentrer leurs énergies sur l’action plutôt que sur le marketing. Je sais, je suis un idéaliste, mais c’est le seul plaisir politique qui me reste.
Le gouvernement fédéral commence à douter des avantages du fractionnement des revenus entre conjoints, peut-être que dans un prochain avenir le Québec ne verra pas que des avantages au fractionnement de la roche.
Si cela devait être le cas, soyons assurés qu’un bon plan de marketing et de communication va nous convaincre que, de toute façon, nous avons pris la bonne décision.
est un slogan beaucoup plus vendeur que
Dans un univers ou la communication est omniprésente, dommage qu’il faille avoir recours à l’écoute électronique pour obtenir des bribes de vérité; même un illettré peut s’en rendre compte.
Le fractionnement hydraulique à Anticosti est le même que celui du gaz de schiste. Maintenant le gouvernement lui trouve une vertu au point de risquer els deniers publics!!!
Faut pas oublier que déjà la Caisse de Dépôt et le fonds de travailleurs possèdent des actions dans ces compagnies junior. On aurait dû attendre un peu que réellement le gaz commence à s’écouler. Jusqu’ici tout est spéculation comme à Las Végas ou à Lotto-Québec. On est loin de la coupe aux lèvres et on fait miroiter 45 milliards de recettes. Sur trente ans, ça fait 1,5 millard par année. C’est même pas le déficit actuel annoncé.
Oui on nous prend pour des idiots…
Pour compléter mon commentaire
EXPLORER LA PROSPÉRITÉ est un slogan plus vendeur que GERER L’AUSTÉRITÉ.
Rappelons tout de même que les statistiques parlent de presque 50% d’illettrés au Québec, incapable de lire et comprendre cet article…
Le vrai scandale est là, parce qu’une population analphabète est facile à manoeuvrer….
Malheureusement, vous avez bien raison.
C’est facile de manipuler les Québécois car très peu de Québécois connaissent l’histoire du Québec.Cette méconnaissance a des répercussions graves .On laisse le mauvais enseignement de l’histoire perdurer .J’ai entendu dire que le gouvernement Marois veut qu’il y ait des cours d’histoire obligatoires dans les cégeps du Québec et que ces cours soient enseignés par des historiens.Enfin une bonne idée sortit de ce parti politique qui est très souvent en panne de bonnes idées …
L’enseignement de l’histoire est important. Il est déjà très présent dans le programme du ministère de l’Éducation. Était-ce si urgent d’en ajouter ?
Oui il est important d’en rajouter et surtout de modifier l’enseignement de l’histoire au secondaire.Car beaucoup d’ historiens affirment que l’histoire est mal enseigné au secondaire.