Je viens d’avoir une idée, je me lance en affaires : « Le Festival International du Contribuable de Montréal! » (le FICM). Comment fait-on ça? Facile, voici ma recette en quelques étapes.
1) Créer un OBNL
Il est très important pour un festival de créer un organisme à but non lucratif. Pourquoi? Parce que dès le départ, un OBNL ne paie pas d’impôt et peut plus facilement recevoir de l’aide gouvernementale sous forme de subventions. De plus, si un jour je ne fais pas assez de profits ou si les temps sont difficiles, je dirai aux spectateurs de sauver le Festival International du Contribuable de Montréal en achetant des petits bracelets à 5$. Comme c’est un OBNL, les spectateurs seront enchantés d’aider la bonne cause. Le but est simple : l’OBNL doit à peine couvrir ses frais chaque année, ça parait mieux. Dans le but de mieux paraître, je pourrais même affirmer qu’une partie des profits du FICM seront versés à un organisme d’aide à la jeunesse. De toute façon, 1% de presque rien…
2) Créer une compagnie de gestion
Évidemment, tout bon festival se doit d’avoir un promoteur. Le promoteur se crée une compagnie de gestion. Donc, l’OBNL paye le promoteur annuellement pour les services rendus. Mon festival n’aura qu’un promoteur impliqué, ce sera toujours le même année après année. En tant que promoteur, je siégerai au conseil d’administration du FICM. Si l’OBNL fait des surplus trop importants, je n’ai qu’à augmenter la facture du promoteur. Dommage qu’on ne soit pas dans les bonnes années où la création d’une société par actions réduisait les impôts des premières années.
3) Trouver un sujet
Normalement, on se trouve une idée d’abord et l’on établit la structure ensuite. Ici, comme c’est le festival du contribuable, il fallait d’abord établir la structure pour maximiser les profits. Maintenant, j’ai ma mission « promouvoir le contribuable ». C’est large, comme ça je pourrai inviter n’importe qui, même si ce n’est pas en lien avec le sujet réel du festival: tout artiste est un contribuable! Cela me permettra parfois de diminuer mes coûts en invitant un artiste bénévole et parfois de maximiser mes revenus en présentant un artiste à la mode.
4) Faire du lobbying auprès des instances gouvernementales
Louer des salles ou être propriétaire d’un site, c’est très dispendieux. J’ai une meilleure idée, pourquoi ne pas utiliser les rues? Très facile comme concept, je rencontre le maire, je lui vend l’idée du FICM. On fait venir les médias, on se sert la main, on discute des retombées économiques du tourisme. Comme tous les touristes venant à Montréal sont quelque part des contribuables, je crée annuellement des retombées économiques de facto. Le maire enchanté de la visibilité pour Montréal prendra sous sa responsabilité les coûts de la police et de la monopolisation des rues. De plus, je n’aurai aucune dépense liée à l’utilisation du site : louer un espace public à un OBNL, ce serait tout de même exagéré.
5) Se faire payer des infrastructures
Dans quelques années, mon festival sera bien implanté. Alors, je serai bien connu du milieu des affaires, je serai membre de quelques conseils d’administration influents reliés ou non à mon domaine. Ainsi, je serai en mesure de faire pression sur la Ville pour me payer des installations permanentes. Pour rendre le tout plus sympathique, je pourrais même demander à la chambre de commerce de payer une étude de consultant démontrant que Montréal peut accueillir des contribuables annuellement lors de mon festival, tant que les infrastructures sont payées par les citoyens. Une fois le tout démontré, je pourrai évidemment utiliser ces installations gratuitement et de façon non seulement récurrente, mais j’aurai la priorité sur celles-ci. Est-ce qu’un contribuable peut s’opposer à un festival du contribuable? Poser la question, c’est y répondre.
6) Contrôler l’industrie
Évidemment, des centaines voire des milliers de contribuables voudront se produire sur mes différentes scènes. Comme je leur donne de la visibilité et que j’aurai main mise sur l’industrie, les contribuables feront la promotion de mon œuvre publiquement. Grâce à ce festival phare, ma compagnie de production pourra gérer des salles de spectacles, des artistes et se lancer dans des productions télévisuelles connexes.
7) Devenir populaire
Après quelques années, je serai une personnalité publique. Je serai invité aux événements mondains. Je m’ouvrirai un compte Twitter et attaquerai toute personne remettant en doute mon modèle d’affaires. De temps en temps, j’ouvrirai les livres de mon OBNL aux instances publiques pour réclamer de l’aide des contribuables au FICM. Une conférence de presse plus tard, où je me ferai discret et laisserai parler les politiciens, je retournerai chez moi juste pour rire un bon coup et écouter un disque de jazz fusion.
Finalement, une fois multimillionnaire, je me convaincrai que je suis une « self-made fortune ». N’est-ce pas merveilleux?
Mise à jour du 12 février –> Quand la réalité dépasse la fiction…
http://affaires.lapresse.ca/economie/quebec/201502/12/01-4843474-les-grands-festivals-dans-le-rouge.php
Ma reponse a vos commentaires sur les Festivals point par point
1) créer un organisme sans but lucratif ( OBNL) pour éviter de payer de l’impôt: inexact c’est une exigence de l’état et les festivals qui ont des activités de rue gratuite ne font pas de profits…Je serais heureux d’en faire et paierait de l’impôt avec le sourire. Ça nous est interdit. Les OBNL s’occupent de ce qui est non rentable
2) contradiction de votre part avec ce que vous dites n 1. On nous demande de créer des entreprises de gestions pour s’occuper de façon moins coûteuse et plus dynamique de la partie commerciale et donc paient de l’impôt.
Fait à noter les OBNL qui n’ont pas d’entreprises de gestions sont subventionnés à 50% et plus et les
OBNL avec entreprise de gestion a 16% en moyenne. Les contribuables sont gagnants
3) Sans commentaires
4) oui on fait du lobby..Non on ne crée pas des retombées …Nous sommes scrutés sous toutes coutures…Les Gouvernements ont a une certaine époque voulu démontrer que nous recevions trop d’argent …ils ont fait venir les chiffres des autres pays …sont allés étudier nos compétiteurs ailleurs dans le monde pour réaliser un peu honteusement que nous recevions moins de la moitié et des fois le tiers des autres pays …y compris les USA …Qui plus est 100% des études commandees et payées par les gouvernements démontrent que pour 1$ le gouvernement retire 2.5$. !!!!!
5) Quand on fait des activités extérieures: Aucune rentabilité n’est possible! Aucune!
6) un peu caricatural, Qui contrôle quoi? Regardez ceux qui sont leaders…Ils ne font pas tous des Festivals…loin de la…mais bon ca se discute.
7) merci de dire qu’on est populaire..ce que je vous souhaite à vous aussi.
Posez vous les questions suivantes:
-Êtes vous pret a fermer nos grands festivals?
-Avez vous sérieusement comparer avec d’autres pays et pour des festivals comparables combien ils sont soutenus versus les nôtres?
– Quel modèle économique proposez vous pour faire mieux?
-Comment se fait il que les OBNL sans cies de gestion ont besoin de 2 à 3 fois plus de subventions que nous?
– Est ce que oui ou non les festivals rapportent aux Gouvernements et contribuables?
Bien a vous et pas tout a moi, Gilbert Rozon JustePour Rire
Réponse à Gilbert Rozon et à Martin Roy
Voici mon sommaire exécutif : on ne peut pas utiliser des « extraits » d’une étude si l’on n’ose pas la rendre publique dans son intégralité.
Donnez-nous des faits pour que l’on puisse juger de la pertinence de votre requête :
– Rapport complet de KPMG
– États financiers complets de toutes les sociétés impliquées dans les festivals importants depuis la dernière décennie.
Désolé, mais comme vous argumentez à partir de conclusions dont on ne peut comprendre les méthodes, ni les hypothèses, ni les données, tout argument de votre part est irrecevable. Surtout celui qui accuse les critiques de ne pas avoir lu l’étude … qui n’est pas disponible.
Monsieur McSween,
Après avoir lu votre blogue sur Voir, j’ai reçu votre demande d’information au sujet de l’étude de KPMG rendue publique par le Regroupement des événements majeurs internationaux (RÉMI) aujourd’hui («Développer le plein potentiel touristique et économique des événements majeurs internationaux: un levier essentiel à la création de richesse»).
Je m’étonne que vous y disiez vouloir poser un «regard objectif» sur la situation. Néanmoins, vous trouverez sur notre site web (http://www.remi.qc.ca/documents) le nécessaire pour poursuivre votre campagne de dénigrement de l’industrie événementielle de même que votre croisade sur Twitter.
À cet égard, si nous nous étions parlé avant, je vous aurais dit qu’il est inutile d’interpeller Éric Duhaime sur le sujet. Il a fait ses semestrielles 15 minutes de démolition sur les festivals et événements il y a 10 ou 15 jours. Je vous suggère donc de lui twitter de nouveau plus près de la fin mai, lors du début de la saison des événements. Ce sera un moment plus propice.
Aussi, ce qui est bien avec Louise Beaudoin, la présidente de notre conseil d’administration, c’est qu’avec l’expérience, elle avait au préalable prévu votre réaction. C’est pourquoi elle a commencé son allocution ce matin en disant que «certains diront spontanément, probablement sans lire l’étude, que – dans le contexte actuel – les gouvernements n’ont pas les moyens d’en faire plus à l’égard des événements majeurs internationaux. Mais KPMG nous dit aujourd’hui, noir sur blanc, que le Québec et le Canada ne peuvent se permettre de NE PAS investir davantage dans l’industrie touristique et ses événements majeurs internationaux puisqu’ils sont des leviers essentiels à la croissance économique.» Vous ne pouviez en effet lire l’étude si vous me la demander par la voie d’un courriel.
Enfin, si tant est que cela vous intéresse vraiment, permettez-moi de corriger certains des clichés que vous colportez.
D’abord, le fait d’être constitué en OBNL ne change rien auprès du ministère du Tourisme, le principal ministère «subventionnaire».
Je n’ai pas vraiment besoin de revenir sur la question de la compagnie de gestion ni des frais, puisque le journaliste Vincent Brousseau-Pouliot vous a répondu, toujours sur Twitter, que la structure ne changeait rien à leur niveau.
Je me permettrai cependant de vous apprendre qu’il existe un code de déontologie du côté de ces sociétés. Sur le plan opérationnel, vous comprendrez que cette façon de faire a permis notamment la consolidation des activités des festivals, car en gérant 3 événements, Spectra par exemple a pu développer une expertise particulière et retenir ses équipes à longueur d’année.
Même si cela ne change rien sur le fond des choses et sur les frais, comme je le disais ci-haut, sachez, à des fins statistiques, que parmi les membres du RÉMI, plus de la moitié ne sont pas associées à des compagnies, ce qui est le cas du Carnaval de Québec, du RockFest ou du Festival d’été de Québec, par exemple. Si la façon de faire que vous décrivez permettait vraiment à tout le monde de s’emplir les poches comme vous l’écrivez, il y a fort à parier que tous les événements québécois auraient opté pour ce modèle, mais il n’en est rien.
Sur ce, je vous souhaite beaucoup de succès avec votre nouveau Festival International du Contribuable, en espérant qu’il nous permettra de bonifier les retombées économiques que nous estimons à 362 M $ par année pour nos membres (41 millions $ en fiscalité pour Québec, 23 M $ pour le Canada) et d’attirer beaucoup de touristes internationaux car, comme vous le savez, près d’un demi-million de touristes hors-Québec visitent chaque année les membres du RÉMI. S’agissant de «faire du lobbying auprès des instances gouvernementales», revenez-moi quand le budget du FICM dépassera les 2 millions $: il pourra peut-être adhérer à notre Regroupement et être bien servi en la matière.
Merci et bonne chance,
Martin Roy
Président-directeur général
Regroupement des événements majeurs internationaux
Réponse à Gilbert Rozon et à Martin Roy
Voici mon sommaire exécutif : on ne peut pas utiliser des « extraits » d’une étude si l’on n’ose pas la rendre publique dans son intégralité.
Donnez-nous des faits pour que l’on puisse juger de la pertinence de votre requête :
– Rapport complet de KPMG
– États financiers complets de toutes les sociétés impliquées dans les festivals importants depuis la dernière décennie.
Désolé, mais comme vous argumentez à partir de conclusions dont on ne peut comprendre les méthodes, ni les hypothèses, ni les données, tout argument de votre part est irrecevable. Surtout celui qui accuse les critiques de ne pas avoir lu l’étude … qui n’est pas disponible.
NB: Je vous rappelle aussi que mon texte a été publié 2 jours avant votre sortie. Ainsi, les liens que vous faites entre mon texte satirique et votre exercice de relations publiques ne vient que de votre propre analyse.
Votre article est prémonitoire Mr McSween! http://affaires.lapresse.ca/economie/quebec/201502/12/01-4843474-les-grands-festivals-dans-le-rouge.php
Je sais, quand même un beau hasard n’est-ce pas ?
P.Y .,
Si vous aviez à réécrire votre texte, serait-il :
1.le même
2. plus nuancé
3. aux poubelles ???
Je mettrais une note au départ: Ceci est un texte satirique et j’écrirais la date de publication en gras. Le hasard a voulu que des promoteurs viennent exiger des fonds publics supplémentaires deux jours plus tard. En interprétant mon texte comme une réponse à leur discours, ces gens font une erreur. À moins que je sois Marty McFly dans une Dolorean, c’est impossible.
On dirait que tous oublient que c’est un texte de fiction ici…
dans l’annuaire des diplômés HEC, édité en 1996 , le nom de Pierre-Yves McSween n’apparait pas..
J’ai fouillé de 1920 à 1996,,, pas de P.Y McSween..
Vous êtes donc âgé de moins de 25 ans …
un génie, dirait ma vieille mèreééé..
Monsieur Graton,
Je pense que vous devriez revoir vos calculs de soustraction et d’addition. Si on est diplômé HEC 1996, on n’a pas 25 ans, mais plus de 40 ans…
J’ai utilisé 25 comme exemple…
Je déduis donc que vous êtes d’une promotion » post: 96 …
Je connais aussi mes calculs de multiplcation et de division .
Votre sens de l’humour pourrait sentir le…mépris
Je répondais simplement à l’affirmation où vous disiez que j’avais moins de 25 ans étant diplômé après 1996. Ceci était mathématiquement impossible, je ne faisais que souligner l’erreur d’addition et de soustraction.
parlant de soustraction : 96-56 = 40 ans
suis un gradué 56
j’ai au moins 25 ans !!!