Une lettre d’une mère siégeant au conseil d’administration du CPE Technoflos a retenu mon attention. Un paragraphe précis attire l’oeil: « Il faut dire que pour mieux faire avaler la pilule de l’« austérité nécessaire » et participer à leur façon à la politique de division sociale du gouvernement libéral, les médias comparent la gestion « inefficace » des CPE, qui hérite de la clientèle défavorisée et à besoins particuliers, à la gestion « beaucoup plus rigoureuse » des garderies privées subventionnées (GPS), dont les employés sont moins formés et surtout non syndiqués. »
Premièrement, on comprend que le modèle des CPE, dans sa conception même, empêche une gestion aussi efficace que les garderies privées subventionnées. C’est d’ailleurs une démonstration de l’analyse quantitative présentée par les médias depuis quelques jours. En effet, la rigidité des conventions collectives augmente le coût de la masse salariale. Sans le savoir, cette lettre soulève un autre problème que l’on néglige trop souvent: la sélection à l’entrée de nombreux CPE dédiés.Le passage « des CPE, qui hérite de la clientèle défavorisée et à besoins particuliers » est évocateur. On martèle que les CPE héritent de la clientèle défavorisée, comme si les GPS n’acceptaient pas ce type de clientèle. Surtout, on ne précise pas que nombre de CPE ont favorisé une clientèle bien précise au cours des années.
Qu’est-ce qu’un CPE dédié ? C’est un CPE dont les locaux sont fournis, bâtis, prêtés ou loués à tarifs préférentiels par des institutions ou des entreprises en échange de places prioritaires dans le CPE. Avouons qu’on est loin de l’image collectiviste du service aux démunis brandi par les CPE. Donc, avec les subventions à la construction coupées de 50% pour les futurs CPE, nous verrons de plus en plus de CPE dédiés en construction, puisqu’un fort pourcentage des CPE n’arrive pas à atteindre l’équilibre budgétaire selon les anciennes règles. Ces CPE visent en priorité non pas une clientèle défavorisée, mais bien une clientèle spécifique (parfois très aisée). En somme, on vient de donner un avantage salarial non imposable à des employés d’entreprises ou d’institutions: c’est une subvention directe aux entreprises. Les entreprises offrant un CPE à ses employés se retrouvent à offrir un avantage concurrentiel à ses employés à même les subventions gouvernementales.
Voici une situation paradoxale à la réalité véhiculée dans les médias et au principe d’universalité des services. Cela contrevient aussi à la logique d’accès prioritaire des clientèles défavorisées. Prenons l’exemple du CPE de l’auteure de la lettre publiée dans Le Devoir.
Voici ce qui est écrit sur le site web du CPE Technoflos:
Donc, la priorité est aux employés de l’ÉTS ? Voici une clientèle tout à fait défavorisée n’est-ce pas ?
Si l’Association québécoise des CPE faisait preuve d’une totale transparence, elle pourrait nous donner la liste complète des CPE dédiés à des entreprises privées ou des institutions. D’autres exemples ?
– CPE HEC:
Parfois, le nom de l’entreprise ou de l’institution n’est pas inscrit, il faut fouiller un peu.
– CPE à Petits Pas :
On pourrait passer la journée à sortir des exemples. Le ministère de la Famille connait l’ensemble des CPE dédiés. Pourrait-on obtenir la liste ?
Dans tout le débat sur les CPE, personne n’a parlé de ce système à deux vitesses. Il est toujours plus facile de brandir la clientèle défavorisée et d’oublier que le réseau subventionne de façon prioritaire une clientèle favorisée. Existe-t-il des CPE dédiés aux hôpitaux ?
L’important, c’est de divulguer les faits, tous les faits. À ce moment, nous serons à même de prendre des décisions collectives éclairées.
D’autres CPE en milieux de travail (dans des milieux défavorisés):
– Bombardier
– CPE Les Lutins du Boulevard (Hydro-Québec)
– Banque Nationale
– CPE Les petis génies (École Polytechnique de Montréal)
– CPE Trois p’tits tours (Hôpital du Sacré-Coeur de Montréal)
– CPE À LA CLAIRE FONTAINE (Institut universitaire de santé mentale de Montréal)
et j’en passe (en fait il y a 257 installation de CPE en milieu de travail au Québec en 2013, 23 garderies subventionnées et 35 garderies non-subventionnées)
Voici un extrait de la page 17 du document Situation des centres de la petite enfance, des garderies et de la garde en milieu familial au Québec en 2013:
https://www.mfa.gouv.qc.ca/fr/publication/Documents/Situation_des_CPE_et_des_garderies-2013.pdf
« Ainsi, 201 CPE (21,0 % de l’ensemble), 23 garderies subventionnées (3,6 %) et 35 non subventionnées (5,2 %) disposaient d’installations en milieu de travail au 31 ars 2013, selon les déclarations faites par les services de garde. Des 201 CPE, 50 ont élus d’une installation en milieu de travail (45 CPE en ont deux, 4 en ont trois et un
autre en a quatre), pour un total de 257 installations de CPE en milieu de travail (voir le tableau ci-dessous); cela représente 19,6 % de l’ensemble des installations de CPE.
Quand l’IEDM( Institut économique de Montréal, un groupe de la droite dont la chairman est Hélène Desmarais, aussi chairman des HEC ) , André Pratte, l’éditorialiste de La Presse, PY McSween et- le BON DOCTEUR JULIEN , SONT SUR LA MÊME LONGUEUR D’ONDES, la réaction de Camil Bouchard dans le JdeM est rafraichissante …Parmi tous ces personnages, UN SEUL a la formation d’un Éducateur, spécialiste de l,enfance,
Je vous invite donc à continuer à lire des gens d’accord avec vous, si vous trouvez que ce blogue ne répond pas à vos attentes. Vous êtes libre.
je me permets de lire Pratte de La Presse et Descoteaux du Devoir même si je suis plus souvent sur la même longueur d’ondes que Descoteaux .
Lire Pratte n’est pas synonyme de NIHIL OBSTAT
Ce ne sont pas les gens ( Camil Bouchard, as an example ) qui sont d’accord avec moi , c’est moi qui suis en accord avec Camil Bouchard .
Ce n’est pas moi qui écris , c’est vous !! C’est moi qui vous lis .
Et quand le lecteur n’est pas d’accord, il le dit, point-à-la-ligne
La logique voudrait donc dire :
Si tu es d’accord avec mes écrits, tu peux me lire…sinon : get lost !!
Bonjour, vous n’abordez jamais la question du point de vue des femmes! En fait, si les CPE existent c’est qu’il y a déjà près de 40 ans, des femmes voulant retourner sur le marché du travail pour être autonome financièrement et, comme plusieurs d’entre elles étaient monoparentales, sortir du cycle de la pauvreté, ont contribué à l’implantation de ce type de garderie appelée à l’époque « garderie populaire ». Et pourquoi créer ce type de garderie plutôt que d’aller vers celles en milieu familial ou garderie privée? Car, les parents avaient un droit de regard sur ce qui se passait dans leur garderie: programme pédagogique, embauche et évaluation des éducatrices-teurs et même sur le type de menu préparé aux enfants. J’ai travaillé en garderie privée dont je tairai le nom, puis dans une garderie populaire et c’était le jour et la nuit. Aucun programme pédagogique pour aider au développement des enfants, aucune qualification des personnes embauchées et toutes les décisions prises par la directrice de la garderie privée. La garderie où j’ai travaillé existe encore et elle est dans le quartier défavorisé d’Hochelaga-Maisonneuve; j’ai connu personnellement des enfants handicapés et ceux qui avaient des problèmes d’adaptation. Ils étaient intégrés au groupe d’enfants dits normaux et le travail fait auprès d’eux par tous les intervenants étaient extraordinaires. Mais cela demande des effectifs et parfois des équipements supplémentaires, pour ne pas que ces parents aient à tout défrayer; il me semble donc normal qu’une aide financière gouvernementale y soit apportée. J’ai eu moi-même deux filles qui ont fréquentées des CPE et je ne n’ai jamais douté du professionnalisme des intervenants; tant mieux si ces éducatrices-teurs ont été finalement reconnu à leur juste valeur. Arrêtons d’y aligner que les montants versées par l’état , qui en passant reçoit nos impôts pour gérer « leur » budget, sans mettre en lumière les besoins des familles et ce qu’ils apportent en retour dans l’économie québécoise. Les jeunes enfants ont besoin de ce service au même titre que ceux qui fréquentent l’école publique; mettons nos priorités aux bonnes places et controns le discours neo-liberal dont le Parti Libéral se targue depuis son arrivée au pouvoir. Je crois encore à la notion de biens communs et de la répartition de la richesse à la collectivité. Je ne crois pas au retour du privé dans la santé ou l’éducation car n’oublions pas que qui dit privé, dit recherche de profits et ce sont nous, contribuables, qui payerons de notre poche au bout du compte, et plus cher qu’on pense! Une mère et une grand-mère soucieuse de l’avenir de ses petits-enfants!