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Le don de PK Subban

Beaucoup d’informations erronées circulent sur les réseaux sociaux à propos du don de 10 M$ de PK Subban. Voici un petit billet pour préciser quelques données.

 

1) Faire un don est généreux

 Peu importe la structure fiscale planifiée, faire un don en dollars, en temps ou en actifs est un acte d’une très grande générosité. C’est refuser de prendre des ressources pour soi au profit de la collectivité. Toute personne croyant que le don de PK est fait pour épargner de l’impôt démontre un cynisme non fondé et une incompréhension de la fiscalité canadienne.

 

2) Le véritable coût net du don

PK Subban s’est engagé à fournir 10 M$ sur une période de sept ans à l’Hôpital de Montréal pour enfants. Fiscalement, ce don pourra être fait directement par PK Subban ou par sa fondation.

 

2.1) Si PK Subban fait le don personnellement :

Le crédit d’impôt pour dons de bienfaisance est un crédit « non remboursable ». Cela signifie qu’on doit payer de l’impôt pour pouvoir y avoir droit (logique).

Donc, si l’on amortit ce don sur 7 ans, il verserait 1 428 571,43 $ par année.

  • Fédéral :
    • Crédit d’impôt pour don de bienfaisance (sauf si premier don à vie):
      • 15 % (-16,5 % d’abattement) sur les premiers 200 $
      • 29 % (-16,5 % d’abattement) sur don > 200 $
  • Provincial :
    • 20 % sur les premiers 200 $
    • 24 % sur l’excédent sur don > 200 $

Donc, 10 M$ en dons coûteraient au maximum 5,177 M$ à Pk Subban. Attention, c’est tout de même tout un don! Il aurait pu garder tout cet argent pour lui et bâtir une structure fiscale avantageuse comme plusieurs joueurs de hockey le font.

 

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2.2) Si PK Subban récolte des fonds par une fondation

Si PK Subban recueille des dons par une fondation, il n’aura pas à faire un don personnel en fonction de ce que la fondation recueille de façon autonome.

Prenons un exemple, il organise un souper-bénéfice à 1 000 $ le couvert et offre un repas d’une valeur de 100 $ pour 300 personnes. Il y aura 900 $ de surplus par assiette à la fondation. Cela donnerait 270 000 $ de surplus à la fondation. Il pourrait alors verser une partie de ce surplus à la Fondation de l’Hôpital de Montréal pour enfants. Cela viendrait réduire le coût pour PK du don de 10 M$.

Par contre, les entreprises présentes au souper pourraient déduire fiscalement la somme. Ainsi, même si PK ne verse pas directement la somme, la société assumera en partie par des avantages fiscaux, une partie du don de 10 M$. Si les invités au souper payent leur assiette personnellement, ils pourraient recevoir un reçu d’impôt si l’instigateur de l’événement peut remettre des reçus pour dons de charité.

Les relations médias de la Fondation de l’Hôpital pour enfants de Montréal m’ont confirmé que le joueur étoile avait déjà promis que sa contribution personnelle serait dans les sept chiffres, peu importe la structure intermédiaire ou le moyen du don.

 

3) La portion sociale

Fiscalement, il n’y a pas que PK Subban qui a un avantage fiscal lorsqu’il fait un don. Nous en avons tous un. Chaque fois que l’on fait un don à un organisme enregistré pour les reçus de charité, on contribue à diriger les fonds publics vers ces organismes. La différence entre PK Subban et le commun des mortels : la valeur du don et l’exposition médiatique.

 

4)Conclusion :

Le geste de PK Subban d’hier est extraordinaire. Il faut remonter à Kirk Muller (de mémoire) pour voir un joueur des Canadiens de Montréal apprendre le français de la sorte pour affirmer son leadership social. Son pouvoir d’attraction est incroyable et pour une fois qu’un joueur de hockey est articulé au micro, profitons-en! Au-delà du « on va donner son 110 % et travailler fort dans les coins », on a ici un joueur qui affirme haut et fort « je vais donner à mon prochain ». Surtout, PK Subban et son entourage sont conscients d’une chose : ce jeune homme de 26 ans a du charisme, de la confiance et un sens commun. Tout le monde gagne dans ce merveilleux geste. Au net, la Fondation de l’Hôpital de Montréal pour enfants retrouve avec 10 M$ de ressources supplémentaires pour aider les familles. Voilà le geste à retenir : du beau. Du beau comme on n’en voit pas souvent dans un monde où le chacun pour soi règne. Voilà ce que je retiens du geste de PK Subban : du positif. Pour une fois qu’on a un joueur de hockey digne d’un grand citoyen, apprécions-le. Il démontre ce que le « C » de capitaine d’une équipe de hockey (presque religieuse) représente : s’élever d’un cran au-dessus de la mêlée.

Bravo Pernell Karl Subban ! Le Québec est et doit être fier de toi!

 

Lien avec chronique à « Puisqu’il faut se lever » (98,5 FM): http://www.985fm.ca/lecteur/audio/conomie-pierre-yves-mcsween-acquisition-potentie-286937.mp3

Lien avec chronique à « Montréal Maintenant »(98,5 FM) : http://www.985fm.ca/lecteur/audio/chronique-de-pierre-yves-mcsween-calcul-fiscal-du-286896.mp3