La nouvelle offre patronale aux employés du secteur public peut paraître insuffisante pour ceux-ci. La présente analyse ne vise pas à évaluer l’acceptabilité ou non de cette offre. Par contre, il est totalement faux de prétendre que le fait de devancer une augmentation salariale n’a pas d’impact sur 5 ans.
Peu importe notre point de vue dans ce débat public, voici une brève démonstration de mathématiques financières. Au bout de cinq ans, le salaire serait le même, mais la rémunération totale brute reçue serait bonifiée.
Voici la preuve :
Ainsi, on peut constater qu’un employé dont le salaire plafonne à 50 000 $ se retrouve avec une augmentation de 1515 $ sur 5 ans avec l’offre bonifiée du gouvernement. Pour un employé dont le salaire serait plafonné à 75 000 $, le fait de devancer l’augmentation d’une année générerait une augmentation totale de 2272 $ sur 5 ans.
Évidemment, on doit aussi ajouter à cela la modification des « rangements » qui améliore aussi les échelons salariaux de certains emplois dans la fonction publique.
Les deux parties doivent continuer à négocier, mais il est important de comprendre que le fait de devancer une augmentation de salaire génère un avantage financier. Il serait malhonnête intellectuellement de prétendre le contraire ou que c’est un jeu à somme nulle.
Exact.
Mais il est tout aussi (et même plus) intellectuellement malhonnête de compter dans les « nouvelles » offres un montant déjà présent, mais non compté dans les offres précédentes (parce que ne relevant pas de la négociation). Je parle ici de la relativité salariale.
Le montant est prévu et dû par la loi. Donc non compté à l’origine. Mais apparaît soudainement comme si c’était de l’argent « neuf » et présenté comme une augmentation de 2,3 %.
Ici, le propos n’est pas de valider ou non l’offre. Le propos, c’est de démontrer que de différer l’argent dans le temps a une valeur significative.
Peut-être que, mathématiquement, la »nouvelle offre » de la partie patronale implique une différence annuelle de quelques sacs de patates, pour certains échelons salariaux. Mais, globalement, cette proposition gouvernementale est à prendre dans un contexte plus large où rien de significatif, ni à la table centrale ni à la table sectorielle, n’a été offert aux employés. Le gouvernement déploie une propagande qui veut donner l’impression de faire sa part mais, à date et pour reprendre une expression consacrée, cela ne représente que de la poudre aux yeux.
Un « bonus » de 0.7% sur 5 ans (ou .6% pour 50 000 de revenu), c’est vrai que c’est mieux que rien du tout.
Ce n’est pas 4 trentes sous pour une piastre mais 4 trentes sous pour une piastre et un demi-sou!