Se faire prêter de l’argent rapidement sans garanties, c’est douteux : il y a quelque chose de coûteux derrière ce prêt. Aussi douteux que le gars qui te donne des bonbons si tu montes dans sa camionnette brune. C’est comme une garantie prolongée : tu vas payer cher pour ce que tu obtiens.Tu vas payer tellement cher, que celui qui te vend le prêt ira prier à l’Oratoire pour se faire pardonner.
Et voilà que dans ta boîte postale, tu reçois l’information suivante :
Je vais arrêter ton enthousiasme tout de suite : si tu n’as pas 1000 $ pour aller en vacances, épargne pour l’an prochain. Ce type de prêts vise le cassé qui ne réfléchit pas. Il vise celui qui consomme avant de se poser une question.
En fouillant un peu, après avoir passé toutes les pensées magiques, on tombe à la réalité.
1)Taux d’intérêt annuel : « Les institutions financières avec lesquelles nous collaborons offre un taux d’intérêt annuel de 29 %, mais l’agent officiel et courtier peut exiger des frais additionnels du client variant selon les dossiers pour ses honoraires pour la préparation, le montage, le suivi et la gestion de la demande et du dossier, lesquels frais sont déterminés par l’agent et sont indépendants des taux d’intérêt demandés par le prêteur. »
Traduction libre : Tu vas payer plus de 30 % en intérêt annuel et on ne te dira pas clairement combien tout de suite. Sache que c’est déjà plus que n’importe quelle carte de crédit moyenne sur le marché.
2) Un exemple : « Cette information est donnée aux fins d’exemple uniquement et considère un frais de dossier payable à l’agent officiel et courtier d’un montant de 380 $ que l’emprunteur ajoute au capital emprunté. »
Traduction libre : 380 $ de frais sur un prêt de 750 $ à court terme. C’est une farce? On doit être dans la section du courrier de Louise Deschâtelets. C’est une blague, j’espère!
3) Report de paiement : « Dans le cas où le débiteur voudrait demander une modification à son entente initiale, des frais administratifs de 35,00 $ seront facturés. Le débiteur doit avertir la compagnie au minimum 72 heures avant la date prévue du prélèvement.
Traduction libre : 35 $ de frais sur un prêt de 750 $ pour revoir l’entente en plus de payer les intérêts déjà prévus au contrat.
4) Les termes de remboursement : « Les termes de remboursement de nos prêts varient entre 3 et 6 mois. »
Traduction libre : Quoi ? 29 % d’intérêt annuel, mais 380 $ de frais à un agent officiel pour un prêt de moins d’une demi-année? Sérieusement?
La business de la misère, elle est payante. Gérer sa vie à court terme coûte cher. Payer un montant aussi important pour emprunter une si faible somme, ce n’est pas juste de l’arnaque, ce n’est pas juste de la décadence financière, c’est profiter de la pauvreté intellectuelle d’une société analphabète en finances personnelles.
Évidemment, un prêt sans condition, c’est risqué. Il est normal de charger le gros prix comme prêteur : le client qui souscrit à ce type de prêt est une clientèle cible de « pas fiables » à l’avance. En effet, une institution financière offrira une marge de crédit et une carte de crédit à plus faible taux à n’importe quelle clientèle « un peu fiable ».
Ce genre de publicité devrait être expliquée dans des cours de finances personnelles offerts à la population dès l’âge de 14 ans.
Une dépense imprévue avec un voiture décapotable et une route des vacances? Êtes-vous sérieux? Personne ne sourit comme les personnes sur les photos quand on est rendu à ce type de prêts.
Quand je reçois ce genre de publicité, je me sens comme une diététiste voyant ses clients manger à la cuillère une caisse de gras trans alimentaire.
Du financement à ce prix? En as-tu vraiment besoin? Autant que d’une caisse de Coke par jour quand t’as 50 livres en trop. Pas vraiment.
Et il y a vraiment des imbéciles qui empruntent à ces conditions?
Et si, en bout de ligne, ces imbéciles s’avèrent incapables de rembourser… que se passe-t-il alors? Une visite à l’Urgence du plus proche hôpital?