La gestion des finances publiques est difficile. Les contrats représentent de gros chiffres et peu d’élus ou de gestionnaires ont le temps, la compétence ou les ressources pour faire un bon PODC (planification, organisation, direction et contrôle). La gestion des déchets est un bon exemple.
Les compagnies qui font la gestion des rebuts ont connu des années de croissance, d’acquisition, etc. Plusieurs ont fait fortune dans cette industrie. Pourtant, ça demeure une activité relativement simple : on ramasse et on enfouit les déchets. Alors, à la Ville de Montréal, comment s’assurer que le budget accordé à la cueillette des déchets soit adéquat?
Chose certaine, les Montréalais se font frauder. Frauder? Que dis-tu là, c’est une accusation très grave! Ah oui, j’ai des preuves. Chaque semaine, le cirque continue.
Donc, la compagnie de ramassage de vidanges fait sa soumission à la Ville de Montréal en fonction de deux passages dans une rue. On ramasse le côté gauche, puis on ramasse le côté droit de la rue, en deux étapes. Pourquoi? Par mesure de sécurité, mais aussi pour ne pas bloquer la circulation de la rue en monopolisant la voie publique.
En réalité? Les citoyens payent pour deux passages, mais plusieurs fois on ne fait qu’un passage en ramassant les deux côtés simultanément. Il y a une économie de temps importante. On me dira que c’est plus efficace et moins polluant au net! D’accord, alors nous devrions collectivement payer le prix en conséquence. Se faire charger deux passages quand on en fait qu’un seul, c’est de la surfacturation : de la fraude.
Comment lutter contre ce fléau? Prenez votre téléphone. Chaque fois que vous voyez cela se faire, appelez votre élu et envoyez-lui des photos ou une vidéo par courriel. La compagnie recevra une amende pour non-respect de contrat. Évidemment, elle jugera que cela coûte moins cher de payer la pénalité que de respecter le contrat. Alors, elle recommencera et vous recommencerez. Puis, un jour, il y aura tellement de dénonciations, que :
- le travail se fera comme il se doit;
- la Ville négociera de façon plus serrée les contrats ou reverra ses politiques de cueillette (si la réglementation de CSST le permet: par exemple dans un sens unique étroit sur le Plateau);
- les revenus de la Ville liés aux amendes augmenteront;
- la fraude diminuera.
Je sais, je rêve en couleur. Par contre, la prochaine fois que vous verrez un camion de vidanges en recevant votre avis d’imposition foncier, vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas.
NB: Comme le pouvoir est maintenant centralisé à Montréal, la Mairie pourrait prendre le dossier en charge dès que possible pour tenter de réduire ce vol perpétuel.
Un bris de contrat (pour peu qu’il y ait véritablement bris de contrat) ne constitue pas en soi une fraude. L’auteur aurait intérêt à peser ses mots.
Le cueillette en deux étapes ne représente pas une aussi grande économie que la chronique semble le suggérer (de par le ton dramatique): dans les faits le volume de vidanges demeure le même.
(Larousse) Fraude: Acte malhonnête fait dans l’intention de tromper en contrevenant à la loi ou aux règlements
Note: Charger un double passage et n’en faire qu’un est un vol de temps. Fraude est un excellent mot;-)
Merci pour la définition, elle ne fait que appuyer mon commentaire puisque, ici, personne ne contrevient aux règlements ou aux lois (et c’est sans parler que, en matière de code criminel, le mot fraude a une acception beaucoup plus restreinte que celle contenue dans la définition que vous avez publiée).
Il va sans dire aussi que l’économie de temps que les éboueurs réaliseraient à cueillir les vidanges selon une méthode plutôt que celle qui serait, selon vous, spécifiée au contrat avec la Ville n’est pas au niveau – même pas proche – du scandale que vous essayez artificiellement de créer. Ici on parle d’éboueurs qui traversent la rue en zigzag au lieu d’une méthode de cueillette linéaire où le camion fait un virage en U rendu au bout de la rue. Ramasser en zigzag ne prend pas la moitié du temps par rapport à la méthode linéaire. L’éboueur a quand même deux fois le volume de vidanges à ramasser alors que le camion circule sur un seul côté de la rue. Au surplus, la méthode en zigzag s’applique très difficilement sur les grandes artères. Je ne sais pas de votre côté, mais je n’ai jamais vu un éboueur traverser le terre-plein d’un boulevard avec sacs à vidanges en main.
De la façon dont vous parlez de « double passage » vous donnez l’impression au lecteur mal avisé que les citoyens paient deux fois le prix alors que c’est très loin d’être le cas.
Au final, il faut considérer que, nonobstant la méthode de cueillette, c’est le même volume de vidanges qui est ramassé.
Si la Ville était vraiment sérieuse dans son son souci de sécurité, elle ferait en sorte que les citoyens habitant un côté de la rue sortent leurs vidanges le jour X et que ceux qui habitent l’autre côté de la rue les sortent le jour Y.
Finalement, êtes-vous bien certain de connaître le mode selon lequel la valeur des contrats est établie? Forfaitaire? Au volume selon des taux unitaires? En régie contrôlée selon des taux horaires établis au contrat?
À toutes fins utiles, je crois que vous avez le scandale très facile dans ce dossier. Le mot fraude est complètement inapproprié et mettrait Voir et vous-même à risque légalement si vous vous mettiez à citer des noms.
Étant une personne qui, depuis 20 ans fait affaire avec la Ville de Montréal, je pourrais vous trouver de bien meilleurs exemples de gaspillage de taxes que celui que vous proposez.
Mais vous avez le droit à votre opinion et j’espère que vous aurez l’honnêteté intellectuelle de ne pas effacer mon commentaire comme certains journaux le font.
Respectueusement
Je vous répondrai par 5 points:
1) La Ville impose des amendes parce qu’elle se fait charger deux passages alors qu’il n’y en a qu’un. Quand on tente de ne pas faire une partie du travail pour lequel on est payé par le public. On contrevient au « règlement » municipal et aux « règlements » de la CSST… Je maintiens le terme fraude. Vous pouvez utiliser un terme plus mou comme « vols, abus ou autres ».
2) Ce n’est pas une création de scandale, c’est un fait. La Ville se fait avoir.
3) Je souligne ce constat parce que je fais des observations tangibles depuis 5 ans. Ainsi, je ne fais que souligner un dossier que je connais.
4) Si ce n’était pas rentable de tricher, on ne le ferait pas…
5) Si vous connaissez de multiples autres exemples, à vous de les dénoncer pour aider la collectivité.
Tant que les propos sont respectueux, je vous avoue que je n’ai aucun problème à me faire contredire. Surtout si ça contribue à la réflexion.
Cordialement,
Je vous répondrai par 5 points:
1) La Ville impose des amendes parce qu’elle se fait charger deux passages alors qu’il n’y en a qu’un. Quand on tente de ne pas faire une partie du travail pour lequel on est payé par le public. On contrevient au « règlement » municipal et aux « règlements » de la CSST… Je maintiens le terme fraude. Vous pouvez utiliser un terme plus mou comme « vols, abus ou autres ».
2) Ce n’est pas une création de scandale, c’est un fait. La Ville se fait avoir.
3) Je souligne ce constat parce que je fais des observations tangibles depuis 5 ans. Ainsi, je ne fais que souligner un dossier que je connais.
4) Si ce n’était pas rentable de tricher, on ne le ferait pas…
5) Si vous connaissez de multiples autres exemples, à vous de les dénoncer pour aider la collectivité.
Tant que les propos sont respectueux, je vous avoue que je n’ai aucun problème à me faire contredire. Surtout si ça contribue à la réflexion.
Cordialement,
J’apprécie votre attitude fair play. Comptez aussi sur la mienne.
(1) Il n’en demeure pas moins que vous avez une responsabilité intellectuelle d’informer vos lecteurs correctement. Quand vous parlez de fraude, on comprend que les fautifs sont passibles de poursuites au criminel et pourraient être passibles de peines d’emprisonnement s’ils sont reconnus coupables. Il ne s’agit pas d’employer des termes mous ou durs mais d’utiliser les termes qui s’appliquent précisément à la situation. Cette responsabilité vous incombe en tant que chroniqueur qui diffuse ses messages dans le domaine public.
Déroger au code de sécurité n’est pas une fraude en soi. Il n’existe pas, à ma connaissance, de poursuites pour fraude au criminel pour avoir dérogé au code de sécurité (sans dans le cas où une personne d’autorité ne ferait pas diligence raisonnable dans une situation où un travailleur serait en danger de mort ou de blessure grave). La CSST agit de façon autonome en vertu de la LSST et des différents règlements qui tombent sous ses compétences.
Le même constat peut être fait pour les infractions aux règlements municipaux: il n’y a pas non plus de poursuite pour fraude telle que définie par le code criminel qui soit liée à quelque contravention aux règlements municipaux (en tout cas certainement pas pour des histoires de poubelles). Encore là les municipalités sanctionnent de façon autonome.
Traiter les éboueurs de fraudeurs c’est aussi les traiter de criminels: une accusation très sérieuse.
(2) et (3) Avez-vous fait une évaluation sérieuse du trop-payé par la Ville? Avez-vous des chiffres et des faits vérifiables à l’appui? Au surplus, à quel règlement de la Ville faites-vous référence précisément? À quel article du devis de la Ville auquel les contrats la liant aux éboueurs sont asujettis? Vous dites que vous détenez les faits: êtes-vous en mesure de les présenter de façon raisonnablement précise?
(4) Vous n’êtes sans doute pas sans savoir que, en bonne logique, présenter incitatif à commettre une faute n’assure pas que la faute ait été commise.
(5) Disons que, à ce sujet, j’ai eu mon »15 minutes » dans la Presse et que je réserve des suites.
Salutations
Désolé pour les coquilles. Je ne semble pas en mesure d’éditer mes commentaires une fois publiés.
La question que je me pose :
s’il y a eu un appel d’offre et que la compagnie gagnante est la moins chère (j’imagine), est-ce que les citoyens se font avoir? Oui, si toutes les autres compétiteurs ont estimés 2 courses par rue. Il est fort probable que les autres aient estimé 1 course par rue (ou qu’ils estimeront 1 course par rue à partir du prochain appel d’offre).
Fait à signaler tandis que VOIR se plaint que les Montréalais « se font avoir », les coûts globaux pour la gestion des matières résiduelles en 2016 ont diminué de 12% par rapport à l’année précédente, une économie de 4,8M$.
Source: http://ville.montreal.qc.ca/documents/Adi_Public/CE/CE_DA_ORDI_2015-09-16_08h30_Elimination_-_Collecte_-_transport.pdf
Ci-dessous un lien menant aux règlements de la Ville concernant la collecte des ordures. Contrairement à ce que M. McSween m’a expliqué dans la section commentaires, il ne semble pas exister de règlement imposant la cueillette en deux passages.
http://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_pageid=3619,4034073&_dad=portal&_schema=PORTAL¶ms_recherche=http://ville.montreal.qc.ca/sel/sypre-consultation/recherchereglement?params=type_regl=999**critere=Ordures**source=**type_recherche=2**total=0**crement=10**start_pos=1**acces=0**langue=fr**instances=36**expression=Ordures**etendue=titre**statut=1**no_reglement=160**no_regl_cond=**applic_territ=36**bro_orderdate=1977-12-09**bro_endorderdate=1977-12-09**utilisateur=&has_been_there=1
La Ville impose des amendes aux compagnies qui font de telles actions. Si elle le fait, c’est parce qu’il y a un règlement/Clause contractuelle ou règle le permettant. Vous semblez beaucoup aimer jouer avec les mouches pour ne pas vouloir comprendre le propos.
Je constate aussi, M. McSween, que vous prenez mal que quelqu’un fasse valoir le manque de rigueur évident à l’appui duquel vous lancez le mot « fraude ». De toute évidence vous n’avez pas fait vos devoirs en plus du fait que vous évoquez des règlements municipaux et liés à la LSST qui n’existent même pas dans les faits.
C’est clair que si j’étais un des sous-entrepreneurs visé par vos accusations sensationalistes, vous recevriez de ma part une mise en demeure vous sommant de bous rétracter. Bonne chance.
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