Ce qu’il y a de plus beau en ce monde, c’est la diversité. Chacun sa route, chacun son chemin. Si quelqu’un investit dans un club, que les gens payent un prix élevé pour être dans un même lieu physique qu’une personnalité publique (avec ou sans raison) pourquoi pas? Que l’on juge ou non ce que cela peut représenter, mon oncle disait toujours « vivre et laisser vivre ». Personnellement, j’en suis rendu là : laisser vivre. Si on parle du Québec à l’étranger grâce à Pointe-Calumet, c’est presque inespéré. On donne des millions à Bernie pour qu’il parle en mal de nous, pourquoi ne pas donner une tape dans le dos à deux jeunes hommes qui ont la chance d’avoir un père né avant eux? Ce que les autres ont ne nous enlève rien. Peut-être que chacun se dit «je ferais autre chose avec cet argent! ». Pas grave, c’est leur choix. Et sincèrement, s’ils peuvent survivre et trouver des clients : good for them!
Il y a un moment dans sa vie où l’on ne veut pas manquer quelque chose. Où l’on veut faire partie de quelque chose. Ce moment où l’on veut être là. Cela ne nous accomplit pas pour autant, on ne peut expliquer pourquoi, mais on a besoin d’être à l’endroit où tout le monde veut être. Tout le monde étant une conception de son esprit aussi singulier soit-il.
Puis, plus tard, on vieillit ou on change. On s’écoute. On se demande : ai-je vraiment besoin d’être au spectacle de Céline? À Osheaga? De participer à la folie Pokémon? À prendre des photos de moi en bikini avec un « duck face » dans un angle favorable avec un filtre sur la photo? (évidemment, je n’ai jamais eu l’envie d’être en bikini, c’était une image). Ai-je vraiment le goût d’aller dans une discothèque ou un rave jusqu’à plus de 3h du matin et perdre une journée à m’en remettre? Ai-je vraiment besoin de prendre des photos de moi dans une destination paradisiaque pour faire envier les autres? Non, vient un moment où l’on a envie de simplement être heureux pour soi. Pas de se filmer pour se montrer en train de vivre des expériences, mais de la vivre et enfouir les souvenirs dans le meilleur des albums photo : la mémoire.
Un jour, on réalise qu’on aime mieux aller voir un spectacle au Metropolis d’un artiste non présent sur Instagram. Bien assis, avec un verre de vin ou de bière à la main au lieu de payer trop cher au Centre Bell pour toucher le plafond. Mieux encore, une bouteille d’eau pétillante dans les mains, on rentre bien pénard à la maison. À ce moment, on réalise qu’on a envie de faire plaisir à une seule personne : soi-même.
Ce jour où l’on accepte de ne plus aimer ou d’être au courant de #thenextbestthing. Ce jour où l’on écoute de la musique que l’on aime et non celle qu’il faut aimer pour être socialement accepté. Personnellement, vous voulez me faire plaisir? Faites jouer un bon disque de Simon & Garfunkel et je vais être heureux. Bien sûr, je possède des centaines de disques, j’écoute Andrew Birds, à Broken Bells en passant par Dumas. Mais, un bon Bridge over troubled water, ça détend quand ça tourne pas rond. Ça t’empêche pas de sortir un bon vieux Killing in the name pour te faire dire par une jeune de 20 ans : « mon père écoutait ça quand il était jeune! ». Ça y est, on vient de prendre un coup de vieux et ça fait du bien.
Un jour, on se plait à l’extérieur du troupeau de moutons. Un jour, on trouve son enclos à soi. Pas besoin de le limiter, de s’y enfermer. Par contre, un jour on accomplit quelque chose à sa hauteur, à sa portée. On sait ce que l’on aurait aimé savoir plus tôt. On aime, ce que l’on aime depuis toujours. En fait, c’est ce que l’on dit. Pas toujours évident de trouver le chemin. Chacun son chemin.
Alors, si ton chemin c’est d’aller au Beach Club. Pourquoi pas? Si ton chemin, c’est d’être dans une masse de gens pour te sentir en vie à ce moment. Pourquoi pas? Si pour toi Dan Bilzerian vaut le déplacement et le prix : pourquoi pas? C’est ton argent. Tu es libre.
Notre vie est remplie de chemins différents. On les emprunte à notre rythme et à notre volonté. Parfois, on emprunte un chemin que l’on n’empruntera plus. Ça fait partie de nous de l’avoir emprunté à une époque. Pendant que l’un danse dans un club, il y a un autre qui écrit des contes dans son village. Il ne réalise pas à ce moment qu’il se fabrique un avenir, mais il prend son chemin à lui.
Alors, si pour un été, ton chemin c’est #beachdayeveryday. Pourquoi pas? C’est ton chemin. Fais-en ce que tu veux. Parce que la culture d’une population, ce n’est pas juste Bieber, Tiesto, ou Paris Hilton mais ce n’est pas non plus juste le Musée des beaux-arts.
Cool
Un très belle article. Wow!
Première fois que je te lis. Très bon texte, bien dosé, j’adore.
Bravo…quel bel article …Oui……. on est rendu là, Être ce qu’on est, s’accepter nous aide à mieux comprendre les autres, la vie….et finalement mieux la partager ! Merci, pour ce beau moment de lecture!
Sérieusèment si c’est ce que tu appel une petite tape ds le dos c’est purement pas l’impression j’ai eu en te lisant ! Tu nous a bcp parler de toi toi toi tout en donnant l’impression aux gens qui ne sont pas familier avec ce type d endroit qu’il faut être plutôt du type mouton qui suis la masse pour s’y rendre et que la musique n’y est pas assez bien pour un grand esprit comme le tiens …
On appelle cela prendre un angle. Réfléchir selon sa perception. C’est une façon de parler de diversité,
de réfléchir, de partager sous un angle différent. On parle d’évolution de ce que l’on veut, selon le moment de sa vie. Évidemment, j’écris au « je » pour mettre en perspective. Ce n’est pas un article sur le Beach Club, mais sur notre façon collective de comprendre ce que l’on ne consomme pas à tous les moments de notre vie. Évidemment, pour faire une telle lecture, il faut savoir lire. Et chercher le négatif dans ce texte, c’est peut-être perpétuer un préjugé: celui d’un homme qui ne s’assume pas et utilise un avatar et une adresse courriel bidon pour mettre en place son manque de nuance.
Vous avez raison, à chacun son chemin et le jour où il ne nous convient plus ou moins, il faut savoir en emprunter un nouveau comme vous le décrivez si bien et savez le faire pour vous-même. Texte rempli de sagesse et réconfortant pour ceux et celles qui ne sentent plus à l’aise dans le troupeau et dans le convenu.
Un grand bravo pour votre article, vraiment bien de souligner le vivre et laisser vivre, les gens l’oublis parfois!
J’ai appris à vous connaître et à vous apprécier par vos chroniques à Radio-Canada et maintenant à 98,5. Mais je ne vous savais pas aussi sage! Bravo pour ce billet! Toujours un plaisir de vous lire ou de vous entendre!