BloguesEn as-tu vraiment besoin ?

Mes 5 choix financiers

L’article sur Mr. Money Mustache dans LaPresse+ a fait beaucoup jaser. Les réactions ont fusé de toutes parts. Nous vivons dans une société d’abondance au niveau mondial, qu’on en soit conscient ou non. Ainsi, l’article où l’homme du Colorado a pris sa retraite prématurément choque, bouleverse et remet en cause certains clichés. Deux réactions très opposées arrivent. La première : « Maudit gars à la vie plate ». La deuxième : « Wow, on essaye ça ». Évidemment, on a eu droit à toute la palette de réactions intermédiaires.

On a eu droit au « Facile quand…. ». On a eu droit au « Oui, mais moi… ». Les choix différents choquent, confrontent nos certitudes, mais font réfléchir. À côté de cet économe, les principes de « En as-tu vraiment besoin? » ressemblent à de la petite bière. Dire que certains me trouvaient extrémiste en proposant que deux années de salaire brut en épargne à 35 ans était un objectif logique.

Plusieurs médias me demandent des trucs faciles et rapides pour améliorer ses finances personnelles. Je trouve souvent cela un peu simpliste, parce que les finances personnelles, c’est un tout.

Par contre, voici 5 choix que j’ai personnellement faits pour assurer ma flexibilité financière à court, moyen et long terme et pour me donner la capacité de me bâtir un actif net pour améliorer mon sort. Jusqu’à maintenant, ça fonctionne plutôt bien.

 

  • Investir continuellement dans ma « valeur marchande »

 

Depuis que j’ai commencé mon premier travail officiel chez McDonald’s en 1996, j’ai toujours gardé une idée en tête : apprendre chaque jour quelque chose. Comment m’améliorer, comment développer une nouvelle expertise ou comment développer de nouvelles occasions d’affaires. Au-delà de l’obtention de diplômes, il y a une question d’action. Comment puis-je améliorer ma valeur marchande sur le marché de l’emploi? Certains s’offusqueront de cette logique. Pourtant, l’emploi est bien un marché d’offre et de demande. On ne veut pas se mettre en position de quémander du travail ni de se négocier au rabais. Alors, j’ai fait le choix conscient de créer cette valeur marchande. Cela m’a mené à une carrière de consultant, à des charges de cours à l’université, à des cours à l’École nationale de l’humour, à des cours de Djembe, de barman et même à un diplôme en journalisme à l’Université de Montréal après l’obtention d’un titre comptable. Cela m’a amené aussi à des changements d’emplois et à l´abandon d’un doctorat. Pendant que plusieurs riaient de cette quête de polyvalence dans un monde spécialisé, je voyais cela comme la gestion d’un portefeuille financier : il faut être diversifié. En regardant dans le rétroviseur, tout cela m’a amené à développer une certaine cohérence. Quand je parle d’investissement, je ne parle pas seulement monétaire, mais aussi des investissements en temps : on ne développe pas de nouvelles habiletés et de nouveaux projets en se demandant toujours si cela sera rentable financièrement. Oui, oui, cette dernière phrase provient de ma bouche. L’investissement, c’est plus que des dollars. Aussi, investir dans sa valeur marchande veut aussi dire de laisser aller certains contrats qu’on ne peut pas négocier à un prix raisonnable. Il vaut être conscient de sa valeur, mais il faut aussi la marchander.

 

  • Habiter dans un immeuble à revenus

Partager le coût de logement a toujours été pour moi un «no brainer ». Vivre dans un duplex était pour moi un objectif. Oui, l’investissement de départ est élevé, mais le stress financier est partagé. Évidemment, tout est une question de prix et de localisation de l’immeuble. L’argument « je ne veux pas me faire marcher sur la tête » se règle : vivre au dernier étage ou isoler le plafond. Je suis sidéré de la réduction sonore obtenue en refaisant le plafond. Il est toujours moins cher de dépenser 20 000$ pour isoler un plafond que d’assumer tous les frais d’une maison unifamiliale pendant 25 ans.

  • Penser à investir avant de dépenser

 

Je sais que ça peut paraître évident, mais cela engendre des décisions importantes. Comme n’importe qui, si j’ai de l’argent qui traîne dans mon compte bancaire, je veux le dépenser. Le seul truc que j’ai trouvé efficace pour penser en épargnant est le retrait automatique. Je regarde le solde de cotisation REER disponible sur l’avis de cotisation fédéral, je le divise par 12 et je commande un retrait mensuel équivalent. Quand on considère l’épargne comme un montant qui se prélève au même titre que le paiement du prêt hypothécaire ou du loyer, on a un portrait plus sain de sa réelle capacité à payer ses obligations. Une prime de fin d’année ? Pourquoi ne pas la mettre dans le CELI quelque temps pour prévoir l’imprévu : il y en aura. Un concept revient : quel est l’objectif d’épargne de l’année qui s’en vient? Attendre les 60 premiers jours de l’année suivante pour y penser est une erreur de décalage.  Cette obligation d’épargne amène à retarder l’achat d’un bien de consommation. La plupart du temps, reporter l’achat revient à annuler celui-ci.

 

  • Ne jamais acheter de voiture neuve

À 37 ans, je n’ai jamais eu de voiture neuve. Je ne sais même pas c’est quoi la sensation de signer l’achat d’une voiture neuve et revenir tout fier à la maison. En fait, je n’ai jamais fait de paiements mensuels de voiture. Dans ma tête, une voiture, ça se finance sur une période maximale d’une année. Si je ne suis pas capable de payer ma part de voiture sur un an à même mon fonds de roulement, je regarde un modèle d’un prix inférieur. Je déteste travailler pour me payer une voiture principalement utile pour … me rendre au travail. Pour moi, c’est complètement illogique comme mode de vie.

 

  • Être curieux

 

Cela peut paraître anodin, mais être curieux a ses avantages financiers. Quand quelqu’un répare quelque chose, je l’observe, je pose des questions. Beaucoup de choses s’apprennent en observant. Ainsi, sans cours de plomberie, je peux maintenant faire des travaux de plomberie moi-même comme souder des tuyaux de cuivre: regarder les autres travailler, c’est prendre confiance. En effet, être curieux finit par en revenir à faire les choses soi-même. Quand la ligne d’alimentation de la laveuse du locataire a brisé un 23 décembre en après-midi et que le plombier m’a dit « aujourd’hui, c’est le tarif d’urgence à 200$ de l’heure, plus déplacement et matériaux », j’ai pu répondre « à ce prix-là, je vais le faire moi-même ».

 

Non, il n’existe pas de recette miracle pour améliorer son sort. Ici, ce sont cinq principes bien personnels qui m’ont été fort utiles. Chacun sa route, chacun son chemin dans l’univers financier. Chose certaine, une pensée m’habite : je ne vais pas travailler une partie de ma vie pour me payer du bonheur matériel excessif. Ma vie vaut plus que ça. La question revient toujours: En as-tu vraiment besoin?