Je trouve qu'il est toujours intéressant d'assister au théâtre de Michel Tremblay car les portraits semblent justes et les thèmes abordés s'emboitent telles les pièces d'un casse-tête qui dissimule un paysage du Québec d'autrefois. Toutefois, une fois la pièce terminée, j'ai souvent la réflexion que je ne fais pas partie du public cible de son théâtre. La réalité qu'il décrit est trop loin de la mienne. Mon attachement se limite donc à une certaine curiosité et une appréciation de son talent d'auteur. Le vrai monde? qui était présenté hier soir au Centre culturel de l'Université de Sherbrooke était annoncé comme la pièce parfaite pour s'initier à Tremblay. J'étais initié, mais la pièce a confirmé mon sentiment.
J'ai aimé le jeu des comédiens, tout particulièrement celui des "personnages véritables". Je les trouvais davantage crédibles dans leur colère, leurs gestes, leurs émotions… quoique c'était peut-être voulu ainsi. Les "personnages imaginés" étaient moins en retenu car justement, ils disaient tout haut ce qu'ils pensaient tout bas. La dualité était évidente.
La mise en scène a donné lieu à de jolis jeux de miroir avec les vrais et les faux. Dès qu'un élément sortait du décor au centre de la scène, ça avait un bon impact! Le moment le plus fort fut lorsqu'un des faux s'attaque au décor; tout est mis à nu afin que la vérité sorte. Puissant!
Fait cocasse: un "spot" de lumière est tombé lorsque le comédien défaisait le décor. C'était clairement un incident! Une chance qu'un câble de sécurité retenait la lumière car les comédiens sont "du vrai monde" et qu'un "spot" sur le coco, ça doit faire bobo!