On savait que le slam se portait bien à Sherbrooke, mais là, on est surpris! La fin de semaine dernière, l'équipe de slam du Tremplin a gagné lors de la finale de la ligue québécoise de slam. Jean-François Vachon, Jean-Michel Fontaine, David Goudreau et Sophie Jeukens sont les quatre slameurs sherbrookois victorieux. Franck Poule était le coordonateur de cette équipe. Selon Charles Fournier du Tremplin, c'est grâce à un slam à 4 voix effectué en finale que les sherbrookois l'ont remporté.
Cette victoire tombe bien car les soirées de slam reprennent au Tremplin. Jeudi le 2 octobre, plusieurs invités seront de cette fête du slam animée par Franck Poule.
Chapeau Sherbrooke! Vive le Slam, vive la parole libre et percutante qui redonne enfin un discours signifiant à la jeunesse et à la poésie.
Allez, je vous en colle un, drette là, et de circonstance
Redoutable Slam électoral
Étrange organisme en perpétuelle exploration,
Je vaque à mes occupations, jamais les mêmes,
Car personne ne me mènera plus à l’abattoir de la répétition :
Compulsion, illusion, standardisation,
Dépotoir–enfer des meilleures intentions :
Horaires fixes, rites et rythmes qu’il faut qu’il disent,
Pour rester dans le beat de l’équilibre, de la conformité policée,
Pas trop déraper dans la singularité, parce que seul,
T’es exposé aux pires dangers, disent les limaces dressées
À arpenter les mêmes sentiers balisés….
Tout contrôler, tout uniformiser, c’est leur but,
Aux putes vénales cravatées tout azimut,
Juchées au « top »de la butte :
Tout pomper, tout engranger, tout conserver, tout contrôler,
Breveter le vivant, même le végétal,
Pour le vendre en pilules enivrantes,
En retirer avoir, pouvoir et profit immédiat,
Broyer toute velléité de vérité,
Sans avouer que bientôt sonnera le glas des machines,
De la planète vidée de ses carburants,
Air, eau , forêts et même le sang noir pétrolifère,
Qui fait office de fluide balancier des entrailles de la terre,
Inconscients que nous sommes de laisser faire,
Occupés à survivre, figés dans notre passivité…
Pourtant, va falloir se brancher et trancher sous peu :
Entre l’illusion de la conservation, ex- Reformistes
Et héritiers de l’Alliance canadienne,
Constitués de momies désâmées et revampées ?
Sinon se libérer avec les pseudos–Libéraux et leurs recettes frelatées?
S’humaniser avec les Nouveaux Partisans Démocrates centralistes?
Se rafraîchir en train avec les bureaucrates Verts universalistes?
S’égosiller avec les bleus et tenter encore de Bloquer les « blokes » nombrilistes?
Pas très inspirant tout ça, parole d’utopiste!
En attendant, eux-autres, juchés au sommet de la pyramide parlementeuse,
Jugeant ce qui est bon ou mauvais, décidant de notre pain et nos jeux,
Avec quelques dérapages brouillons, maux nécessaires :
Envoyant au front en Asie Mineure des milliers de petits cons,
En condamner à la taule à vie des ados enragés par leurs frustrations,
Même si « Tu ne tueras point »,
Chers pseudos chrétiens, vaut aussi pour eux,
Ou en empêchant de toutes jeunes filles de se débarrasser
Sécuritairement, en clinique, le fruit d’un moment d’égarement,
Car que celui qui n’a jamais péché se lève pour juger,
Sans pour autant renier que c’est le clergé,
Qui a éduqué et sauvé en nombre les Canadiens français
À qui on dit aujourd’hui, de choisir des WASPS, Conservateurs et fondamentalistes?
Tant de boucs émissaires, minoritaires, repoussoirs, paratonnerres,
Pour eux, les basanés, les petits, les pauvres, les marginaux
C’est juste du junk-food humain, potentiellement contaminé
Comme les pseudo-viandes Maple Leaf (pas la feuille d’érable, hé?),
À reléguer dans des cours à scrap déjà engorgées :
Asiles, écoles, usines, prisons, ruelles, HLM, saturés de désespérés,
Ou plus inouï (ts!) encore, les natifs,
Suicidés à douze ans sur les dernières banquises degelées…Dégueu!
Refuser la conformité, s’est s’exposer seul, nu et à cru,
Comme un ultime arbre debout dans le désert glacé,
Rare rescapé de l’ivresse chancelante, de celle qui te laisse sans but,
Et te fais ramper avec le troupeau, gémissant sous les plaisirs éphémères,
Eux aussi fourbis par les dirigeants qui en tirent grand profit, passivité en prime,
Suçant ton âme et interprétant comme chimères évanescentes,
Tes meilleures intentions créatives.
Effectivement, elle s’inquiète, la mère veilleuse,
De celles qui ont vu pleuvoir avant ce soir,
Néanmoins, vous artistes et poètes, à vous entendre et à vous voir,
Subsiste l’espoir d’une conscience inextinguible, toujours renouvelée,
Qui n’a pas peur des mots qui claquent, qui éclatent,
En vigueur et en beauté, tout en évitant de s’lamenter.
À travers vous, suite du monde articulée en mots exclusifs pas évidés,
Créateurs, fous, idiots, rêveurs, parias, passionnés
On veut, on aime, on peut croire, qu’ici on aimera, on criera et on palpitera encore,
Demain, en français, s’il vous plaît, au cœur de cette province et de cette cité,
Dans un pays, un monde tout neuf, et enfin libre, qui sait?