Hier, le Rubberbandance Group a ouvert la saison 08-09 en danse du Théâtre Centennial de très belle façon. La compagnie montréalaise présentait pour la toute première fois Punto Ciego, une chorégraphie de Victor Quijada. L'approche est assez conceptuelle; elle tourne autour du thème (notre attrait pour la célébrité) et d'un «mode narratif» inspiré de Kundera. Le symbolique prime sur la performance physique (qui est tout de même majeure). Le mélange danse contemporaine et danse de la rue vaut vraiment la peine d'être vu; c'est d'une grande beauté, surtout lors des duos.
À mon avis, cette chorégraphie est plutôt cérébrale, mais le côté ludique dédramatise tout ça (les danseurs parlent dans les micros posés au plancher, réagissent aux clappements de mains du public, effectuent une fausse émission de variétés…). Les séquences vidéo sont bien exploitées et l'éclairage est impeccable. Il est tout particulièrement intéressant lorsqu'il est utilisé pour former de petits territoires sur scène. L'utilisation des deux fauteuils (les seuls éléments de décor) est impressionnante. La musique est également un personnage central chez le Rubberbandance Group; j'aimais entendre l'aiguille de la table tournante qui «grichait» sur les sillons. En somme, une chouette soirée de danse contemporaine qui donne le goût de s'y replonger très souvent au cours de la saison.