Qu'avez-vous fait de votre soirée d'hier? Vous avez visionné la défaite des Canadiens de Montréal? Dans mon cas, j'étais au Théâtre Granada avec une jolie foule de mélomanes pour assister à ce qui s'annonçait comme l'un des événements musicaux de l'année à Sherbrooke. La barre était haute, mais je suis loin d'être déçu car ce spectacle a pris la pole position dans mon palmarès des meilleurs concerts de l'année. Il s'agit du programme triple avec The Bell Orchestre, Julie Doiron et Colin Stetson.
Membre de Bell Orchestre, Colin Stetson a entamé la soirée et nous en a mis plein la gueule avec son utilisation inventive du saxophone (alto et ténor). Par sa façon de respirer (semblable à celle utilisée pour jouer du didgeridoo), il obtenait des sonorités inimaginables… On se serait cru au Festival international de musique actuelle de Victoriaville (FIMAV). Il m'a d'ailleurs fait penser à Anthony Braxton, que j'ai déjà pu voir au FIMAV. J'ai également fait des liens avec le free jazz d'Ornette Coleman. En somme, ce fut le genre de performances qu'on ne voit pas assez souvent à Sherbrooke.
Ce fut ensuite au tour de Julie Doiron. Ceux qui me connaissent le savent: c'est ma chanteuse préférée. Mais après hier, j'ai l'impression que je ne suis plus le seul Sherbrookois sous le charme de cette songwriter que je considère comme la Joni Mitchell de ma génération. Elle fut intense, drôle, touchante… comme toujours. Cette fille est une icône au Canada anglais. Il est grand temps que le Québec la découvre comme il se doit.
Quant à Bell Orchestre, la performance du groupe m'a permis d'apprécier son dernier album, As seen through windows, à sa juste valeur. La musique m'a pris par la main et je l'ai suivie du début jusqu'à la fin du spectacle. On met souvent de l'avant que deux membres d'Arcade Fire font partie de Bell Orchestre. Musicalement, les deux groupes sont à des kilomètres l'un de l'autre, mais pour avoir visionné le DVD Miroir Noir d'Arcade Fire la semaine dernière, je trouve que la connivence est grande quant à l'énergie scénique.
Oui, la victoire fut grande.