Hier, un large public hétérogène (des adolescents jusqu'aux personnes âgées) a servi une ovation debout aux trois comédiens (Antoine Bertrand, Marc-François Blondin et Julie Beauchemin) de la pièce Le Baiser de la veuve du Théâtre à qui mieux mieux au Centre culturel de l'Université de Sherbrooke. J'avoue que cela m'a un peu surpris malgré que je fus l'un des premiers à se lever et à applaudir à tout rompre. Pourquoi cette surprise alors? Je crois que je doutais de la capacité de la foule à recevoir cette pièce coup-de-poing qui traite de résilience et de pardon à la suite d'un viol collectif qu'a subi le personnage de Beauchemin. En plus de ce sujet délicat, les personnages de Bertrand et Blondin emploient un langage vulgaire qui mettrait mal à l'aise le plus dévergondé des gars de shop. Il y a aussi toute cette violence, à la fois physique et verbale… et pourtant, ça marche. Les comédiens sont excellents, mais j'attribue la cohésion et la puissance de ce huis clos au texte d'Israël Horovitz (adapté par Blondin). Le récit bascule merveilleusement; les blagues salaces qui faisaient rire en début de pièce nous rendent mal à l'aise ensuite. Disons que ça concluait bien la saison théâtrale 08-09 du Centre culturel!