C'était paradoxal. Autant qu'une chanson de Joe Bocan. J'avais un polar et un coupe-vent sur le dos alors que des amis croisés sur le site de la Fête du lac des Nations avaient des sandales aux pieds. Les temps sont fous… comme dans une chanson de Daniel Bélanger.
Difficile d'offrir mieux (symboliquement et musicalement) que Jake and the Leprechauns pour sonner le début des festivités. La foule de mélomanes a formé un U immense (et chunky) devant la scène où ce groupe de Sherbrooke a offert une belle leçon de rock. Il n'avait rien de tapageur ou de tape-à-l'œil ce rock; il était subtil et sauvage (tout particulièrement sur les nouvelles compositions). La clique s'est tout de même permis quelques ballades folk que le public a écouté avec respect. La complicité entre les frères Gosselin était sympathique à voir et à entendre. Quel bon flash que d'avoir invité sur scène Richard D'Anjou, le chanteur de Too Many Cooks, pour quelques chansons, dont deux des siennes, Rita et Refuse to die.
Un peu plus tard du côté du bistro SAQ, c'était triste. La musique grecque n'a sûrement pas conquis de nouveaux adeptes avec cette performance d'Elleda. Avec des chansons construites à partir de séquences de synthétiseur et où la section rythmique se limite à un joueur de bongo, difficile de créer quelque chose de transcendant. Une chance que le joueur de bouzouki savait comment s'y prendre.
Un saut ensuite pour entendre quelques chansons d'Ariane Moffatt. J'ai pu constater que le show a beaucoup évolué depuis la dernière fois que je l'ai vu (c'était à l'automne dernier lors du début de sa tournée). En étant la première à jouer sur la grande scène, elle devait réchauffer la foule, mais elle s'y prenait étrangement en alternant des hits pimpés à l'électro et des power ballades. Ouais, le show suivait une drôle de courbe, mais il y avait de l'atmosphère. Ce fut la performance la plus rassembleuse de la soirée.
Côté feux, je ne me rappelais pas à quel point ça pouvait être impressionnant. À trois reprises, j'ai cru que c'était le «pow» final. Ce fut long, mais sans longueur.
Direction Misteur Valaire pour finir la soirée. Je crois que j'en étais à mon cinquième show de la troupe sherbrookoise. Pourtant, même si la performance évolue, la base reste la même. Ils ont mis toute la gomme et ça marchait bien (surtout avec ce clin d'œil à Michael Jackson), mais après dix chansons, j'avais une telle impression de déjà vu (je pouvais prévoir les chansons ainsi que les petits pas de danse) que j'ai pris la direction de mon lit (car la semaine s'annonce longue)… même si James DiSalvio et Ariane Moffatt n'avaient pas encore chanté avec les MV. Et vous? Vous êtes restés? C'était bien?