Par les temps qui courent, Caracol est sûrement l'artiste féminine la plus intéressante de la chanson québécoise. Au lieu d'être dans une dangereuse zone grise entre la pop radiophonique et l'underground (un véritable abysse pour bon nombre de groupes québécois), elle a su embrasser ses influences indie pop et folk qui plaisent aux mélomanes pour créer un univers musical qui peut charmer les oreilles parfois chastes du grand public. À mon avis, l'album L'arbre aux parfums est un véritable tour de force, un grand écart réussi.
Ce dimanche, sur l'une des scènes de la Fête du lac des Nations, j'ai pu constater que cet univers évolue de belle façon. Au-delà du rocksteady, il y avait de la soul dans la musique qu'elle a livré avec son excellent band. Les nouvelles chansons sont fort prometteuses. Elle a même fait une splendide et méconnaissable reprise d'une chanson d'un artiste mystère qui méritait une affiche à ceux qui l'identifiaient (c'était King of Sorrows de Sade; je gagne quelque chose?).
Il est loin derrière le passé hippie de Caracol, mais reste que des enfants ont improvisé un petit Woodstock dans le boue à l'avant de la scène. On n'y échappe donc pas…