Cœur de Pirate nappé de sauce brune

Gag du jour: quelle est la différence entre Cœur de Pirate et Radio Radio? Il n'y en a pas, parce que dans les deux cas, on ne les comprend pas quand ils chantent en spectacle… (Gilles Latulippe, sors de ce corps!)

Blague à part, je suis allé faire un saut dans la sauce du Festival de la Poutine de Drummondville vendredi dernier. J'aime cet événement; c'est hyper bien organisé et le site est idéal. Premier constat, il y a un peu moins de mangeurs de poutine que l'an dernier, mais ça permet à tout le monde de mettre rapidement la main sur une variante de la sainte trinité (frites – fromage en crottes – sauce brune) et de se glisser ça dans la panse. Après quelques bouchées de poutine inversée du chef invité Danny St Pierre, j'opte pour le classique de La Banquise en l'honneur de certaines fins de soirées montréalaises dont je me souviens à peine. Avec appétit, je pioche dans la substance avec une fourchette molle. La digestion s'annonce difficile…

Côté spectacle, j'avoue que je suis là pour voir si Cœur de Pirate s'en tire bien devant une foule de festival. Des chansons d'amourettes adolescentes dans une petite salle, ça passe bien, mais devant 5000 personnes, je suis sceptique. Ainsi, après la performance du «quatuor devenu trio» Radio Radio (la perte de Timo sera difficile à combler dans le jacuzzi), Béatrice Martin est montée sur scène avec une belle confiance et cinq flibustiers/musiciens. Grâce à cet équipage, la scène n'avait pas l'air si grande; ça tenait bien la route… à condition d'aimer les mièvreries de la petite! Malheureusement, je trouve qu'il est difficile de faire plus statique qu'un show de Cœur de Pirate. La chanteuse est scotchée à son banc, derrière son clavier, du début à la fin; je ne crois que la mise en scène soit signée par René Richard Cyr… De plus, je ne fus pas emballé par les nouvelles chansons de Cœur de Pirate, mais ses reprises sont plutôt réussies et témoignent de son intéressante culture musicale: Étienne d'Août de Malajube, J'ai demandé à la lune d'Indochine (une chanson écrite par le leader de Mickey 3D) et Umbrella de Rihanna. Ce fut donc une performance mi-figue, mi-raisin… à l'image de l'artiste.

Ensuite, ce fut au tour de Daniel Bélanger en formation rock à se napper de sauce brune alors que moi, j'étais toujours en train de digérer ma poutine. Je suis parti à la recherche de Tums…