– Précision: avant de partir, j'écrivais que Reykjavik comptait environ 100 000 habitants. C'est vrai, mais avec les banlieues, ce sont plus de 200 000 islandais qui résident autour de la capitale de l'île (un pays d'environ 300 000 âmes). C'est donc 2/3 de la population de l'Islande qui se retrouvent dans la même petite baie. C'est fou, non?! De plus, à se balader au centre-ville, on a l'impression qu'il s'agit d'une ville beaucoup plus importante, imposante (j'ai parfois le feeling que je me trouve à New York avec tous ces magasins de disques et ces boutiques de mode… j'exagère à peine). Semblerait-il que l'urbanisme (ou le design urbain?) de Reykjavik ressemble à celui de Paris; les maisons sont collées les unes aux autres, beaucoup d'édifices avec une certaine hauteur… C'est peut-être parce que l'étalement urbain est limité par les montagnes et l'océan. C'est donc une petite grande ville, et on s'y sent terriblement bien.
– Passons aux choses sérieuses: The Drums. Je les attendais ceux-là et ils ne m'ont pas déçu. Identifiée comme étant à surveiller en 2010 (j'ai entre autres lu ça cette semaine dans NME Magazine), cette formation new-yorkaise est inspirée des artistes de Factory Records (ils ont les moves, la voix, le son, l'allure…), mais elle en conserve que le côté joyeux et dansant. Même le deuxième guitariste (qui a débuté le spectacle en sautant et en jouant de la tambourine de façon hystérique) ressemble à Ian Curtis. Ils ont le sens de la pop, et leurs hits font mouche (la foule a crié fort pour Let's Go Surfing). Dommage pour la basse préenregistrée, mais on pardonne encore tout à The Drums.
– L'appareil photo a pris le bord (de toute façon, c'était une journée de photos floues) car les Norvégiens de Casiokids ont offert la performance la plus rafraichissante et fédératrice jusqu'à maintenant. Ce fut une orgie de claviers à faire danser filles et garçons. Leur pop n'a rien d'insignifiante. Eux aussi connaissent leur New Order et on a pu entendre des influences de musique africaine (Fela Kuti…). Sur stage, le sourire des gars en disait long. On a même eu droit à une mascotte de singe qui est arrivée sur une chanson parlant du meilleur ami des membres du groupe (le singe est le meilleur ami de l'homme en Norvège?). Vivement Casiokids (qui a déjà fait une tournée de spectacles… dans des garderies) sur une grosse scène montréalaise!
– Déception pour Micachu & The Shapes. Leur perfo n'allait pas à la cheville de l'album (que j'ai beaucoup écouté ces derniers mois). Ce sont de bons musiciens, mais la motivation ne semblait pas y être. «We know it's Friday. Sorry», a lancé Micachu. Ça dit tout.
– Petit détour par le Batteriid où le bénévole à l'entrée est le seul Québécois croisé au festival (je l'ai reconnu à son accent), pour entendre James Yuill, un discipline de Daft Punk (la première chanson comportait un charmant clin d'œil) et un bricoleur de jolis hymnes électro. Les échantillons de ce geek ont une belle rondeur folk et sur scène, il s'accompagne à la guitare acoustique. Sympa.
– La soirée s'est conclue en beauté avec deux membres de la Bedroom Community: Nico Muhly et Ben Frost. Le premier, un new-yorkais (parlant un excellent français car sa mère est une francophone du Vermont), fait dans le classique qui se la joue électro, très finement, avec une élégance, une maîtrise. Ce fut fabuleux. Quant à Ben Frost, un islandais, on est dans la musique actuelle/industrielle de calibre international (ce gars joue partout dans le monde). Son show surpasse tout ce que j'ai pu voir au FIMAV. Avec des bouchons dans les oreilles, les vagues sonores m'ont complètement happé, voire relaxé. Comment une musique si forte peut-elle être à la fois si apaisante? Je n'en sais rien (et c'est ok comme ça).