Mardi, j'ai eu un plaisir immense à voir la pièce Pi… ?! au Centre culturel de l'Université de Sherbrooke. Ce n'était pas mon initiation aux Éternels pigistes, cette charmante compagnie théâtrale de Montréal. Ainsi, les retrouvailles furent joyeuses. (cri de joie)
Au départ, j'ai été agacé par la brièveté des scènes et l'enchaînement abrupte de celles-ci, mais le show a rapidement trouvé son rythme. C'est terriblement bien joué, l'humour est d'une étonnante efficacité (Patrice Coquereau y est à son meilleur), les dialogues sont criants de vérité et les moments touchants ne tombent jamais dans le mélo. Je suis sorti de là comblé, même si je n'ai pas trop compris la fin.
…en fait, je ne suis pas sorti immédiatement après la pièce car j'ai assisté au traditionnel échange entre la foule et les comédiens qui se déroule quelques minutes après la chute du rideau. Il fut intéressant de constater à quel point le public de l'Estrie fut dérangé par le personnage d'Isabelle Vincent, une états-unienne qui alternait l'anglais et le français avec aisance. Trois interventions du public ont porté sur cet aspect. Christian Bégin, l'auteur de la pièce, s'est très bien défendu en expliquant qu'il s'agissait tout simplement d'une réalité à Montréal, sur le Plateau (son lieu de prédilection pour faire des rides de Vespa). Toutefois, il s'est dit un peu traumatisé par cette désapprobation quasi généralisée quant au bilinguisme de ce personnage.
Moi aussi, la réaction du public m'a plutôt surpris. Pourtant, l'Estrie compte une population anglophone assez importante. Ce n'est pas juste à Montréal que des anglophones se trouvent dans des contextes francophones et qu'ils alternent les 2 langues au cours d'une conversation. Pour avoir quelques amis du "côté anglo de la force", je peux vous assurer que ça arrive, même ici en Estrie, loin de la branchitude du Plateau. Sommes-nous plus intolérants face à cette réalité? Je ne sais pas…
Ah oui… un détail mathématique: pi n'est pas un chiffre, mais un nombre. Parole de mathématicien.