Vendredi, Béatrice Martin, alias Cœur de Pirate, faisait office de Marilyn Monroe, mais en version Lolita. Son concert au Pavillon des arts et de la culture de Coaticook concordait avec le quinzième anniversaire de l'endroit. On a soufflé les bougies de belle façon, avec une salle comble. Au lieu du traditionnel «Happy birthday to you…», elle a interprété les chansons de son album éponyme, quelques charmants emprunts (Etienne d'août de Malajube, Umbrella de Rihanna…) et des nouveautés plutôt convaincantes.
Sur scène, je ne reconnais plus la jeune fille paradoxalement timide et hautaine vue une première fois à Sherbrooke à l'été 2008 (je me rappelle qu'à ce moment, on était seulement 2 ou 3 à véritablement l'écouter dans la salle). Forte de son succès des deux côtés de l'Atlantique, Cœur de Pirate a non seulement pris de l'assurance, mais elle a corrigé les faiblesses évidentes de son spectacle: elle ne reste plus coincée derrière son piano (elle ose quelques chansons debout, face au micro), ses musiciens sont beaucoup plus présents et ne sont plus que de la parure (leur amusement était évident sur les nouvelles chansons), elle démontre un certain enthousiasme face à la foule, et exit les commentaires inappropriés…
Ouais. Le métier entre. «Je vais vous prouver que je suis une vraie chanteuse», a-t-elle dit avant d'offrir a capella la chanson Someone To Watch Over Me de Gershwin. Ok. Je te crois maintenant.