Connaissez-vous Wilco? À mon goût à moi, la bande de Jeff Tweedy incarne le meilleur de la musique sur le globe. Ce sont de dignes héritiers de Neil Young qui font la preuve de leur contemporanéité à chaque album et qui vivent leur rock. Cette fin de semaine, le groupe américain jouait à Montréal et Québec. Après hésitations, j'ai passé mon tour, ayant vu la formation en concert 4 ou 5 fois. Depuis, plusieurs amis me font rager en me décrivant le show que j'ai raté. J'ai mal.
Toutefois, je ne suis pas en reste car Sherbrooke a eu droit vendredi à un spectacle de Jake and the Leprechauns, meilleur espoir au titre de «Groupe de la scène locale à connaître un succès provincial». Prudemment, je dirais que Jake est de la même étoffe que Wilco. Comprenez-moi bien: il y a un monde entre les deux entités, mais face aux qualités évidentes de la formation sherbrookoise au son alt-country rock, je trouve qu'il existe une certaine affiliation.
Le cuir de Jake est jeune. Vendredi, c'était d'autant plus évident car plusieurs chansons sortaient de leur carcan pour une première fois (le troisième album est prévu pour bientôt). Ça sentait le neuf; le show a d'ailleurs pris un certain temps pour installer l'ambiance de circonstance. Jake, c'est du solide sur scène, mais les talentueux musiciens prendraient davantage leurs aises avec l'usure salutaire que procurent les shows qui se succèdent. Ainsi, les meilleures chansons du groupe se révéleraient les plus tenaces. Certaines procurent déjà des moments de grand bonheur musical (nombreux lors du concert au Théâtre Granada).
Mon souhait est qu'avec le troisième album, Jake and the Leprechauns puisse travailler son cuir comme il se doit, que les diffuseurs les plus futés lui fassent une place dans leur programmation, car pour l'instant le groupe est davantage une bande d'orfèvres aux délicieuses chansons. Celles-ci ne demandent qu'à se faire entendre pour ainsi gagner en ténacité singulière, à l'image du vieux cuir de Wilco.
En plein dans mille Monsieur Petit. Pas grand chose à ajouter. Dommage que Jake ne joue pas plus souvent.