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L’art du solo (revu et corrigé) par Arthur H et Jason Bajada

Samedi,
deux artistes que j'adore s'offraient tour à tour en solo sur la scène du
Théâtre Granada: Arthur H et Jason Bajada.

Comme plusieurs, Bajada
utilisait des effets de pédales pour superposer plusieurs couches sonores. La
technique en solo n'est pas nouvelle (Joseph Arthur peut être considéré
précurseur, et au Québec, Dumas l'a utilisée maintes fois), mais moi, je ne m'en
tanne pas, surtout que Bajada le fait à sa façon, avec beaucoup de délicatesse
et de nuances. J'ai tellement écouté son disque Loveshit que j'ai accueilli la nouvelle composition qui nous a introduit
(Panama, si je me souviens bien) avec
un bonheur rare. Dans la salle, les sceptiques quant à la présence d'un
chanteur anglophone en première partie d'Arthur H ont semblé tomber sous le
charme du folk rock du Montréalais. Après le concert, il me contait que Loveshit connait une deuxième vie suite
à son passage à l'émission de France Beaudoin qui recevait alors Marc Labrèche.
Les ventes du CD sont reparties, tout comme les spectacles. C'est donc bon
signe pour un retour rapide de Bajada en Estrie… yé.

Quant à Arthur H, on peut
lui reprocher de ne pas trop avoir fouillé dans son vieux répertoire (seulement
Idiot provenait d'un disque d'avant Négresse blanche; aucune pièce de Trouble-fête, mon album préféré), mais
sinon, ce fut du grand art, du grand entertainment.
Entre les chansons, il nous contait des histoires, des anecdotes, avec le
talent qu'on lui connaît. Mais c'est surtout de deux trucs dont je vais me
rappeler de ce généreux tour de chant: son utilisation du métronome de son iPod
pour donner la mesure lors d'une de ses interprétations (il positionnait l'appareil
tout près du micro du piano à queue pour que le son soit amplifié) et lorsqu'il
trafiqua le son des cordes de son piano à l'aide de trombones et d'épingles à
linge pour obtenir quelque chose de percussif et bizarre. Génial.