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Arcade Fire: pourquoi le mardi fut encore meilleur que le lundi

Arcade Fire a offert un excellent concert lundi soir au Théâtre Granada, mais hier, la seconde performance à Sherbrooke du groupe montréalais, fut nettement meilleure. Ceux qui clamaient la perfection du show #1 alors que le groupe brisait la glace avec les chansons de son prochain album (The Suburbs) peuvent s'évanouir ou faire du déni, mais la différence entre les deux soirs est pour moi évidente. Voici quelques raisons:

1- Un set-list bonifié / un show plus long: aucune chanson du lundi ne fut retranchée et deux nouvelles compositions furent dévoilées au public… À mon avis, ces deux chansons se retrouvent dans le peloton de tête des hits à venir (avec Rococo et Modern Man). La première emprunte beaucoup au rock sudiste de Springsteen et s'inspire de la ville texane d'où provient Win Butler et son frère Will. La seconde (Shadow of our song?) est une balade au spleen exemplaire, une histoire d'amour qui se déroule dans les rues d'une petite ville, qui bascule à mi-parcours avec un immense crescendo (la spécialité du groupe) pour ne laisser aucun répit aux danseurs.

2- La famille Butler était dans la salle: face aux leurs, Win et Will étaient en feu. Le premier est foncé dans la foule à certains moments, comme il l'avait fait vers la caméra lors du passage du groupe à Saturday Night Live, avec une conviction quasi guerrière. Le second, avec le tambour au cou, a effectué sur Power Out des tours de la scène dans le chaos (encore plus terrifiant que son exaltation du lundi), ce qui m'a rappelé le premier show que j'ai vu du groupe (qui reste le meilleur selon mes souvenirs), au Théâtre Corona de Montréal, alors que Funeral commençait à recevoir son lot d'éloges.

3- Une meilleure entrée en matière: le groupe n'a pas opté pour la chanson The Suburbs afin de débuter le spectacle, et ce fut louable. Avoir Win à la guitare électrique et non pas relégué derrière un petit piano pour partir le bal, c'est plutôt sensé.

Je pourrais ajouter à cela que la foule était davantage démonstrative que la veille, et qu'elle était tout autant à l'écoute, mais bon… vous devez me croire là-dessus.

Sinon, je retiens l'intervention de Régine Chassagne au micro: «On est très heureux d'être à Sherbrooke. Ça faisait longtemps qu'on voulait venir.» Je me permets donc de féliciter l'équipe du Théâtre Granada. C'est Evenko qui produisait les deux concerts d'Arcade Fire à Sherbrooke, mais visiblement, c'est suite aux efforts répétés du directeur Alain Delafontaine et de ses collègues que le groupe rock qui a marqué la dernière décennie s'est retrouvé sur une scène sherbrookoise. Après un tel coup, tout est possible.