Je me suis rendu hier à l'église Saint-Patrice de Magog pour le Concerto pour piano de Schumann joué par le pianiste Till Felner et l'Orchestre symphonique de Montréal, sous la direction de Kent Nagano, le dernier rendez-vous de la semaine programmée par la maestro dans le cadre du Festival Orford 2010. Je ne sais pas si ce fut le cas pour tous les concerts de la série, mais en ce dimanche un peu gris, il y avait de l'électricité dans l'air, de bonnes vibrations en cette église à l'étonnante acoustique.
Sur la scène, les musiciens étaient bien cordés (coincés?) et le chef a dû se faufiler jusqu'à l'avant pour grimper sur sa petite estrade, mais ça valait la peine que l'orchestre se colle les coudes de la sorte car le public en faisait tout autant (c'était archi-complet). En introduction, l'OSM a joué la symphonie Le Philosohe de Haydn avec une impressionnante retenue, digue d'un orchestre d'exception. Pour Schumann, le «capot» du piano fut ouvert, ce qui cachait les gestes de Nagano, mais qui me gardait concentré sur le jeu du jeune Fellner. À mon avis, c'est lui qui a offert les quelques moments épiques de ce concert alors que son piano répondait avec conviction aux violoncelles lors de l'épisode central du concerto. Une œuvre de Mendelssohn fut interprétée après l'entracte. Il s'agissait de sa Symphonie écossaise, mais si celle-ci ne m'a pas passionné (à la sortie, incapable de me souvenir d'un seul passage), ce fut tout le contraire des mouvements du chef que je tentais d'analyser. Suite à cette «analyse sérieuse», je crois que son salut final lors des applaudissements de la foule voulait dire quelque chose du genre: «Merci et à l'année prochaine!». C'est à souhaiter.