Fait inusité: lorsque Jimmy Hunt montait sur scène samedi dernier au Boquébière, ce ne sont par les Mathilde ou les Mariane qui manifestaient leur joie, mais quelques hommes à la voix virile. «Je pense qu'il aimerait davantage entendre des cris de filles», a-t-on émis comme hypothèse à ma table. Malheureusement, je ne pouvais pas aider la cause.
Il faut dire qu'il est loin de jouer au sex-symbol ce Jimmy, reclus dans son coin, derrière sa batterie et guitare en mains. Quasi immobile (tout comme ses deux musiciens) et peu loquace, l'homme-orchestre a donc enchainé les chansons de son album solo (avec quelques bonus), et je n'en demandais pas plus. Joie dans mon cœur d'amateur de chansons franchouillardes.
Je me suis même surpris à être nostalgique lorsqu'il en a joué une plus ancienne (Les bonbons, je crois). Ça m'a rappelé certaines de ces soirées de rock dans de défunts bars de Sherbrooke où j'ai déjà vu Jimmy à l'œuvre en homme-orchestre. À cette époque, je ne pensais pas que son répertoire gagnerait à ce point en finesse, que son «phrasé chanté» deviendrait si impeccable.
Samedi, je ne me suis pas ennuyé une seule seconde de Chocolat (que j'adore) car les chansons de Jimmy Hunt occupaient tout mon esprit. J'imagine que c'était aussi le cas des filles qui ne criaient pas.