Samedi dernier, Taylor Kirk – meneur du désormais trio Timber Timbre – en était à son deuxième concert à Sherbrooke. En mai 2009, au Tapageur, nous étions peu nombreux à découvrir cette voix unique qui sait transmettre les tourments; c’était avant que la maison de disques Arts & Crafts (Feist, Broken Social Scene) la recrute et facilite son ascension vers une plus grande reconnaissance. La belle foule réunie au Théâtre Granada confirme le chemin parcouru.
La dernière fois que j’ai vu Timber Timbre sur scène, le groupe se tenait dansla pénombre. Cettefois, un éclairage de fortune créait une lumière rouge. À chaque chanson, l’appareillage donnait l’impression qu’on s’aventurait peu à peu vers le fond de la mine où Taylor Kirk puise son inspiration. Au cours de la descente folk blues lo-fi (la trame parfaite pour un vieux film d’horreur à la Frankenstein), la grisaille du desperado laissait parfois place à l’émerveillement; des pièces comme Creep On Creepin’ On et Black Water contiennent une belle humeur, voire une légèreté. Peut-être y a-t-il de la lumière au bout du tunnel…
Mais en concert, Timber Timbre demeure une formation sobre et timide. Tout le contraire des Barr Brothers qui ont triomphé en première partie; leur «opération charme» s’est conclue par une généreuse ovation debout. Par son inventivité musicale, sa naturelle prestance, ses harmonies vocales et sa charmante finale acoustique, le groupe (qui compte une harpiste) a fait un «sans-faute» pour le peu de temps qui lui était accordé. Et les nombreuses nouvelles compositions témoignent que la troupe de folk-world percussif progresse rapidement, même si son premier album vient à peine de sortir. The Barr Brothers seront bientôt de retour à Sherbrooke, et ils sont à (re)voir!