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La Grande Gillis!


Margie Gillis

Photo: Cylla von Tiedemann

 

Elle faisait la page couverture de notre édition régionale ce jeudi dernier. En entrevue, elle se montre des plus sympathiques et fait de grands efforts pour parler français avec un joli accent. Cette chorégraphe anglophone de Montréal, Margie Gillis, présentait un programme mixte samedi dernier au Théâtre du CNA, dont trois primeurs mondiales. La soirée commence magnifiquement avec Breathing in Bird Bone. Tout de blanc vêtue, Gillis se fait douce, expressive, délicate et virevolte comme un oiseau. La seconde pièce When Skin Seperates From Bone se veut beaucoup plus introspective et statique, alors que Gillis esquisse des petits mouvements sur les sons stridents du piano (Gordon Monahan), évoquant tantôt la poupée mécanique, tantôt la marionnette. Sa robe de couleur foncée semble être la matière dure et froide qui contraste avec son dos et sa gorge nus, comme une seconde peau dont elle se débarrasserait. La pièce suivante, A Complex Simplicity of Love dévoile Gillis dans une euphorie, où ses cheveux lousses, flamboyants, dansent derrière elle tel une cascade de feu. Tantôt elle rit, tantôt elle sourit et toujours elle rappelle le sentiment premier et pur de l'amour «at first sight», comme elle dirait probablement. La pièce Broken Stone présente l'interprète dans toute sa force; une lumière en émane. Elle est ici évanescente et utilise encore une fois ses cheveux pour embrasser ses mouvements d'une puissante façon. Observations from the Horizontal Vocabulary et What the Wind Whispers complètent le programme dense et diversifié de Gillis qui compose et décompose les thèmes de la condition humaine dans des performances évoquant entre autres l'âge, la spiritualité, la reconnaissance, rendant un vibrant hommage à la nature où elle se plaît à créer. Organique serait un bon mot pour décrire la danseuse de 53 ans qui a dans son baluchon plus de 30 ans de carrière. Toutes ses pièces se terminent par un «noir», mais Gillis continue de danser alors que le projecteur se ferme, comme si ses créations ne se terminaient jamais, comme si elle les dansait pour toujours.