Flots de Sylvie Desrosiers |
Samedi dernier, la série du Studio du CNA du Festival Danse Canada s'ouvrait avec, en première mondiale, la pièce Flots de la chorégraphe d'Ottawa Sylvie Desrosiers. La pièce, toute en subtilité et en douceur, demandait beaucoup de concentration à son spectateur, surtout qu'une chaleur étouffante régnait dans le Studio, ce qui a probablement dû accentuer la somnolence importune de certains… Mis à part cet inconvénient, la force évocatrice de la pièce Flots ne fait aucun doute. Inspirée d'un rêve qui plaçait Sylvie Desrosiers en danger de survie avec sa petite fille au beau milieu de l'océan, Flots rappelle la douceur et la violence de la mer, mais évoque aussi la maternité, l'entraide, le rêve et l'abandon. Menée par six magnifiques danseuses, la pièce s'étire cependant en longueur et on se surprend à se questionner sur ce que devait représenter la première ébauche de la pièce qui faisait une demie-heure plutôt qu'une heure et qui avait été présentée dans "l'entre-deux" du festival biennal…
Mais parmi les ajouts pertinents de la chorégraphe, il y a ce récit, cette mise en lecture du drame, du rêve qui met carrément Sylvie au centre de tout. On essaie pas de jouer les personnages ici, l'interprète raconte le rêve de Sylvie en utilisant le nom de sa créatrice. La trame sonore fait honneur à la pièce et les chuchotements des extraits de Ces artefacts que nous taisons de Nicole Dumoulin sont appropriés. Même si l'on sort de cette représentation ne sachant trop si nous sommes emballés ou déboussolés, les images du solo d'une des danseuses dans une robe rouge autour d'un bocal de poissons, ainsi que la métamorphose de la mère (mer?) en poisson, restent profondément ancrées dans notre tête pour quelques heures…