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La conclusion de Kudelka

 
"it is as it was" avec Daniel Taylor

Fifteen Heterosexual Duets
 

Le Festival Danse Canada prenait fin ce samedi dernier le 10 juin avec un programme des plus variés. Dans sa Soirée Kudelka, Coleman, Lemieux & Compagnie proposait un spectacle en quatre parties qui comblait autant le mélomane que l'amant de la danse. En commençant par le "propret" Fifteen Heterosexual Duets de Kudelka où des danseurs issus de milieux différents déferlaient sur scène sur des pièces de ballet moderne, formant tour à tour des couples. La très souple et gracieuse Anik Bissonnette étaient de celles qui se démarquaient du lot avec une force d'évocation incomparable. Les femmes étaient vêtues de robes colorées et les hommes étaient "sur leur 36" dans des numéros, tantôt humoristiques tantôt introspectifs. Sur une partition de Beethoven, les couples communiquaient de merveilleuse façon dans ce numéro de 35 minutes qui se prenait comme une bouffée d'air frais. Suivait le Theatre of Early Music qui a interprété Lamento Sopra La Morte Ferdinandi III A tre de Johann Heinrich Schmeizer, suivi du Dove Sei de Haendel chanté par l'exceptionnel haute-contre d'Ottawa, Daniel Taylor. Pur bonheur pour l'ouïe, tellement qu'on se surprend à fermer les yeux pour mieux "recevoir" cette pièce exquise. Au retour de l'entracte, la pièce Soudain, l'hiver dernier de Kudelka avec deux hommessur une trame jouée en sourdine de Jesus Blood ever Failed Me Yet de Gavin Bryars me laissa froide… Répétitive et contemplative, cette pièce mettait en scène des danseurs solides qui esquissaient les thèmes de fraternité et d'équilibre, surtout dans ce "slow" du début…
Finalement, dernier numéro et clou de la soirée, "it is as it was" de Kudelka qui rappelait l'ensemble musical sur scène en plus du fabuleux Daniel Taylor et de sa voix angélique pour interpréter le Stabat Mater d'Antonio Vivaldi. Taylor est ici entouré à l'avant-scène de quatre danseurs dont Laurence Lemieux et Bill Coleman qui, tous vêtus de blanc, semblent peindre des tableaux de sensualité/sexualité. Taylor prend aussi part à la chorégraphie, étant tantôt soulevé par ses partenaires, mais évoluant principalement avec un livre à la main, racontant cette triste histoire qui mêle ici d'une surprenante façon images pieuses et charnelles. Certainement le numéro le plus réussit de la soirée, qui conclut de belle façon le spectacle qui mariait les genres joliment. Belle façon aussi de conclure un festival qui s'inscrivait aussi dans la diversité et l'innovation.
Bref, le spectacle dans son ensemble n'était peut-être pas aussi spectaculaire que l'on avait envisagé à la lecture du programme, mais tout de même bien construit et conséquent.