 Temps de chien de Sylvain Émard Danse Photo: Robert Etcheverry |
Parmi les spectacles présentés au Festival Danse Canada (FDC), Temps de chien de Sylvain Émard Danse était certainement un des plus poétiques et esthétiques de la programmation. Ici, on parle d'un langage chorégraphique très fort. Même si l'individualité des danseurs semble avoir été mise à contribution, on lit surtout la signature du chorégraphe dans l'homogénéité de l'ouvre. La scénographie est une des innovations notables du spectacle alors qu'un grand panneau sur la scène pivote et se réinvente avec des projections lumineuses, ressemblant ici à du métal, là à une toile ou un morceau de tissu, ou encore, on éclaire des pans, ce qui donne l'effet des barreaux d'une cellule… La trame musicale fait aussi preuve de diversité en usant des bruitages électroniques qui ressemblent à un vieux poste radio qui griche, parfois techno, parfois plus classique, mais toujours en parfaite harmonie avec la chorégraphie impeccable et l'éclairage ingénieux.
La représentation a été soldée par des applaudissements très chaleureux du public – je n'ai pas vu le public du FDC aussi emballé depuis le début du festival – qui a rappelé les danseurs sur scène à plusieurs reprises. Rien ne dépassait donc dans ce spectacle, rien n'était nécessairement audacieux non plus, mais c'est bien comme ça. Ce choix s'insérait donc très bien dans la programmation du FDC comme un spectacle accessible et d'une grande beauté.