Victor Lévy-Beaulieu, Du bord des bêtes |
L'Équipier |
Le temps m'a manqué pour revenir sur ma virée à Maniwaki samedi dernier! Je ne voulais manquer cette troisième édition du Festival Images et Lieux (FIL) après avoir assisté à l'éclosion de la première et deuxième édition. Ainsi donc, il y a trois ans, je partais à l'aventure sur la route 105 pour assister à un émouvant hommage rendu à Gilles Carles originaire de Maniwaki, dont le FIL avait fait de la conjointe, Chloé Sainte-Marie, la première porte-parole – qui m'avait livrée une brillante entrevue , soi dit en passant. J'en étais revenu enchantée d'avoir assisté à ce grand moment, en me promettant d'y revenir l'année suivante. Ce que je fis avec le visionnement des films suivants: le renversant film danois Villa paranoïa d'Erik Clausen et le touchant La Vie comme elle va de Jean-Claude Meunier où l'on découvrait le bled européen de Najac où les résidents sont plus attachants les uns que les autres. J'avais aussi eu la chance de voir quelques courts métrages en compétition, question de se frotter un peu à ce que la relève a dans le baluchon. C'est avec bonheur que je suis retournée dans la jolie municipalité de Maniwaki samedi dernier, toujours accompagnée de l'autre inconditionnelle du cinéma, Christine pour assister à deux projections finalement, les autres rendez-vous et horaires ne nous permettant pas d'en voir plus. Mais l'accueil fût des plus enchanteurs alors que des tentes étaient montés en face du Café-Théâtre Merlin avec les cultivateurs offrant différentes bouchées pour remplir le bedon!
Direction théâtre ensuite pour voir Victor Lévy-Beaulieu, Du bôté des bêtes, un documentaire qui nous fait découvrir l'auteur prolifique de L'Héritage et Bouscotte sous un nouveau jour, alors qu'il évolue dans sa maison de campagne au milieu de sa trentaine d'animaux, parfois nu, souvent en caleçon, à écrire et philosopher sur son métier et mode de vie. Si vous aviez déjà des réserves quant au personnage et à son égo, le film ne changera pas votre opinion, mais il vous fera certainement découvrir l'auteur «autrement», dans ce très réussit docu de Manon Barbeau qui a vraiment su percer la carapace de l'homme solitaire.
Deuxième film au programme, L'Équipier de Philippe Lioret avec notamment Sandrine Bonnaire rappelle étrangement l'histoire du Survenant. Un vétéran de la guerre d'Algérie, débarque sur une île bretonne pour combler un poste vacant comme un des gardiens de La Jument, un phare au large de la côte. Ayant pas d'expérience dans le domaine, il est mal accueilli par ses pairs, alors que les femmes du village sont intrigués et sous le charme du jeune homme. Si le film d'amour ne réinvente pas la roue, il a le mérite de nous emporter loin de Maniwaki à l'Île Ouessant en 1963, où la garde devait être levée dans un fort maritime. Juste le fait de découvrir ce métier et comment il était pratiqué dans ces années vaut à lui seul le détour. Sinon, c'est un divertissement inégal, légèrement fleur bleue, mais tout de même sympathique.
Bref, une belle journée à Maniwaki, malgré la déception que nous avons eu de manquer le film Ici Najac, à vous la terre, second film de Jean-Claude Meunier sur ce même village fascinant. Mais on pourra se reprendre l'année prochaine puisque le FIL nous offrira certainement une programmation tout aussi passionnante et pleine de découvertes!
Pour en savoir plus: www.imagesetlieux.com