Ariane Moffatt Photo: Lisa Roze |
Ma soirée de samedi dernier? Un vrai charme! La Maison de la culture de Gatineau présentait, dans sa primée salle Odyssée, l'énergique Ariane Moffatt qui débute tout juste sa tournée avec son second opus, Le Coeur dans la tête. L'entretien téléphonique que j'avais eu avec elle une semaine plus tôt me donnait déjà le ton du spectacle. Si les textes de cette seconde galette sont plus sombres ou mélancoliques, cela ne donne pas forcément un spectacle mélo, non. Cela serait mal connaître Ariane. «Ça groove pas mal!», me disait-elle. Et comment!? Construit en une seule partie (donc dépourvu d'entracte), le spectacle a commencé fort avec les pièces Combustion lente (que je n'aime pas particulièrement mais dont la répétition du refrain s'endurait plus facilement en spectacle), La bonne étoile (qu'on a découvert en duo avec M), suivi d'un remix de Fracture du crâne (Aquanaute), Retourne chez elle, Se perdre (plus calme, au piano) et de Le Coeur dans la tête, en s'échantillonnant sur scène. Elle est ensuite entré dans sa «bulle plus intimiste», foutant ses musiciens chevronnés à la porte, y allant avec Imparfait (sublime reprise de la pièce de Dan Bélanger) et Poussière d'ange (Aquanaute). Les musiciens reviennent ensuite en dansant avec elle pour terminer le spectacle en beauté avec Laboratoire, Montréal, Follow Me, un remix de La Barricade (Aquanaute) et Terminus. Elle est ensuite revenu pour deux rappels jouant des hits (dont Point de mire), en plus d'un cover «pour se faire plaisir» dont le choix était surprenant mais emballant: Karma Chameleon (Boy George). Bon, côté technique, je ne peux passer sous silence, la qualité du son, mais aussi des éclairages!!! Se réinventant toujours, il plongeait tantôt Ariane dans un halo vert bouteille pour une phase vaporeuse, tantôt, de grandes lignes rouges se croisaient à l'arrière avec violence, devant la toile formée d'«arabesques» qui mêlaient les thèmes de la campagne et de la ville, présents sur le CD. Et puis, bien, Ariane, fidèle à elle même est une bouffée de chaleur, mêlée d'une fraîcheur qui fait perdre l'équilibre, qui nous fait nous emballer et qui convaincrait les plus sceptiques!
Petit mot sur Monica Freire aussi en première partie qui nous a fait goûter un peu son soleil brésilien, y allant même d'une reprise d'un titre de Pierre Flynn, avec Petite guerrière. Elle nous a aussi fait l'honneur de revenir sur scène lors du deuxième rappel d'Ariane pour faire Aguas de Marco, une pièce de Antonio Carlos Jobim adaptée par George Moustaki, auquel Ariane participe sur son album Bahiatronica. Ariane a dû trainer les paroles, ne se souvenant pas des paroles, poussant la tirade: «Moustaki avait dû en prendre du bon quand il a écrit cette chanson!»
Ariane Moffatt?
N’importe quand!!!
Autant je trouve excécrable le dandysme fabriqué de
Pierre Lapointe,autant j’adore la légèreté sans
frivolité d’Ariane.
Et quelle sensualité,son « groove » naturel,très visible,
dans ce clip,le nom m’échappe,où on la voit se laisser
aller,porter par les paroles,la musique de sa chanson,
dans les corridors souterrains de l’Université de
Montréal.
Tout à fait le contraire de Lapointe,dans son dernier
clip « Deux par deux rassembés »,certainement le plus
mauvais vidéo-clip jamais fait au Québec,avec ses pas
calculés de nerd mal dégrossi,incapable de danser
naturellement,dans sa camisole de mots forcés.
Ariane me fait espérer l’avenir le plus original dans
la chanson québécoise depuis fort longtemps.
Et puis,j’aime les chanteuses qui chantent dans leur
char.
Une vieille lubie de boomer des années soixante,quand
je faisais du pouce sur les routes du Québec
« Je m’en retourne à Montréal!!!! »
Oui!Oui!Oui!Oui!