Le directeur artistique du Théâtre la Catapulte, Joël Beddows et la directrice artistique du TNO, Geneviève Pineault, lors d'une présentation qui a suivi le spectacle. Photo: Étienne Ranger |
J'assistais hier à la première de la pièce Iphigénie en trichromie, présentée à La Nouvelle Scène d'Ottawa. Une salle comble accueillait ce spectacle arrivant tout droit du Théâtre du Nouvel-Ontario (TNO) de Sudbury, présenté en collaboration avec le Théâtre la Catapulte qui l'accueillait. Iphigénie en trichromie est la dernière proposition de l'excellent auteur franco-ontarien Michel Ouellette, qui avait offert le renversant Testament du couturier il y a quelques années (Catapulte, mise en scène de Joël Beddows). Décidément, sa plume ne s'est pas épuisé depuis, puisque cette nouvelle version du mythe grec de la princesse sacrifiée est brillamment construite. Jouant toujours sur la forme, l'auteur a choisi ici de jouer sur la chronologie, construisant quatre tableaux aux couleurs primaires, opérant des allers-retours dans le temps. Quelle belle proposition que d'imaginer cette transition drastique et violente du système matriarcal au patriarcal dans la civilisation mycénienne! La metteure en scène et directrice artistique du TNO, Geneviève Pineault, a aussi très bien su diriger autant ses acteurs d'expérience au talent indéniable que ceux de la relève – qui montraient tout de même une certaine dose de nervosité dont certains perdaient parfois leur accent "français international" de mise dans la pièce. Mention spéciale à la toujours spectaculaire Annick Léger qui était d'une grande justesse. Assurément que ce sera un succès pour commencer la saison en beauté à La Nouvelle Scène! Ne manquez pas votre coup!