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Elles étaient 50…


Tout comme elle
Photo: Lydia Pawelak
 

Je suis allée voir la pièce Tout comme elle mercredi dernier. Voici ce que j'ai pu griffonné hier avant de poser ma tête sur l'oreiller sur cette oeuvre chorale:
Elles sont là. Toutes. 50 femmes. Pas une de moins. La metteure en scène Brigitte Haentjens les a réunies autour des mots fluides et poétiques de sa complice Louise Dupré. Et nous avons la chance de les avoir pour nous "tout seul" à Ottawa jusqu'à ce samedi, 4 novembre.
La scène est nue, mis à part ces 100 souliers placés en couple sur le plancher noir, désert. Et elles entrent. On débute avec la doyenne: Madame Janine Sutto, et c'est également avec elle que l'on terminera aussi. Suivent ces 49 autres femmes aux morphologies différentes, aux vêtements révélateurs des courbes féminines. Elles sont blondes, brunes, rousses, blanches… Elles sont jeunes, vielles, belles… Leur corps, leur voix prennent le rythme de l'émotion, mais aussi le rythme des mots. Ils sont parcimonieux au départ, puis, soudain, ils remplissent l'espace. Ces mots sont comme des bulles de vécu, d'émotion. Certaines de ces bulles iront chercher profondément les mères dans la salle, alors que d'autres interpelleront les filles. Louise Dupré a su enfermer ces choses si viscéralement féminines qu'elle font écho dans nos consciences, dans nos coeurs. Le choeur. Quand on voir toutes ces femmes, on trouve que Brigitte Haentjens a été bien futée d'avoir choisi la figure du choeur pour multiplier la voix du texte, mais en même temps on se demande comment est-ce qu'il aurait pu en être autrement? Comment, avec cet variété de voix de femmes dans un groupe de 50, elle aurait pu passer à côté de les faire vibrer, de les faire s'envoler dans des chants qui nous rappelle le baume que représente le creux de l'épaule d'une mère? Mais elle le fait brillamment! Qu'elles sont jolies et touchantes toutes ces voix! Je ne saurais que dire d'autre sur cette pièce puisqu'elle doit être "vécue" et que sa réception diffère d'un spectateur à un autre… Sauf ceci: il s'agit d'un spectacle que l'on reçoit/perçoit à retardement. Les mots se sont imprégnés là sur le disque dur et puis, certaines paroles reviennent, prenant différentes couleurs, prenant la voix d'une ou plusieurs de ces femmes, magnifiques actrices qui se sont savamment dévoué au projet.
À voir absolument parce que très rare!
Deux autres représentations: ce soir et demain, 19h30 au Théâtre du CNA. www.nac-cna.ca