En pleine forme! Photo: Mélanie Provencher |
Je suis allé voir la pièce En pleine forme! au Théâtre de l'île vendredi dernier. Vous savez ce 1er décembre où il a verglacé de plus belle à l'extérieur? Pour rester dans la mentalité de la pièce et ainsi se dégourdir les jambes, mais aussi et surtout, parce que les routes étaient affreuses, on entreprit de marcher vers le joli théâtre enneigé. Jusqu'alors, j'avais été très peu emballée par le communiqué de ce spectacle, par l'entrevue suivi du texte que j'avais rédigé sur celui-ci. Pas que le sujet ne m'intéressait pas, mais que voulez-vous, on fait vite le tour de la question d'une pièce de théâtre qui se déroule dans un gym et qui traite du culte du corps et de l'importance qu'on accorde à sa santé physique. Aussi, comme c'est une production communautaire, la metteure en scène était la seule à pouvoir me communiquer son enthousiasme (!?) face au spectacle. J'ai bien tenté de me défaire de mes idées préconçues avant d'y aller, surtout qu'on m'en avait dit du bien et que deux supplémentaires avaient été ajouté à la série de représentations. Mais non. Ce n'est pas ma tasse de thé que ce genre de théâtre au premier degré qui donne dans le téléroman léger léger. Pas que le spectacle n'était pas bien exécuté, non. Dans son ensemble, – surtout après trois semaines de rodage – le spectacle se tient, est bien fait, les comédiens amateurs tiennent la route, la metteur en scène, Kira Ehlers, a maintenu sa réputation pour le sens du punch. Là où je ne suis guère emballée c'est au niveau du propos. Quelle genre d'histoire est-ce qu'on veut bien me raconter au juste? Et est-ce que le théâtre est bien la place pour ce genre d'histoire? Peut-être est-ce la saison qui ne s'y prête pas, qui sait? L'été s'y prêterait définitivement mieux. Au niveau des personnages, tous les clichés de la salle de gym y passe: le vieux monsieur qui fait du «social», l'anorexique en puissance venue brûler des calories, de la goth qui vend du chocolat noir, du proprio qui a des signes de piasses devant les yeux, de la septuagénaire en grande forme et de la femme d'âge mûr qui a lâché la télécommande et qui tente l'expérience du gym. La première moitié de la pièce tenait tout de même la route. C'était divertissant. Le rôle de Marcel nous faisait rire de bon coeur et la petite dame autour de laquelle tourne l'histoire était attachante. Mais la deuxième partie était décevante. L'issue de l'histoire est pathétique: bien oui, le bien triomphe et les ex-maris pas fins et les proprios capitalistes payent! Non, non. Désolée, mais je m'attendais à plus d'un Théâtre de l'Île qui m'a déjà fait vivre des moments de grande joie avec notamment Neuf mois, Dialogue Nord-Sud, Grace et Gloria, mais pas cette fois.