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Électro-Québec

Comme vous le savez sans doute déjà, Scène Québec a débuté en grand pompe vendredi dernier avec la première mondiale de la pièce Amjad d'Édouard Lock et La La La Human Steps… Pendant ce temps, notre stagiaire Mathieu Roy assistait à un véritable happening de musique électro. Voici ses impressions.

A eu lieu samedi soir au Barrymore's un événement totalement consacré à la musique électronique. Les amplis crépitaient, les tympans bourdonnaient et les popotins brassaient allègrement. Cette initiative de Scène Québec (en collaboration avec Espace Musique) a donné la chance aux gens de la région de découvrir ce qui se trame dans les arcanes du monde interlope de l'electro. Plusieurs ont été surpris (ou peut-être déçus) de savoir qu'il ne s'agit pas uniquement de musique tonitruante de rave puisque nous avons eu droit à une sélection des plus diversifiées de ce qui se fait de meilleur dans la Belle Province. Il est tout de même dommage que si peu de gens se soient déplacés ratant une occasion en or de voir des performances qui sortent hors des sentiers battus. Même l'animateur de cette soirée, Claude Rajotte, était consterné par le peu d'intérêt suscité par l'événement.

 
Stephen Beaupré

La soirée a commencé avec Stephen Beaupré, qui revenait dans son patelin pour la première fois en dix ans. La magie a commencé avec un clic de souris alors que Stephen est monté sobrement sur scène avec son portable. Douce mélopée, ambiance feutrée, il nous a emmené dans son univers éthéré à coup de rythmes syncopés. Personnellement, je m'attendais à un «set» plus énergique de sa part. Connaissant Crackhaus, duo dont fait partie Beaupré, je m'attendais à quelque chose de plus festif. Mais je lui donne le bénéfice du doute puisqu'en plus de passer le premier, il était «live» sur Espace Musique, comme tous les autres groupes d'ailleurs. Ça calme un brin les ardeurs.


Ghislain Poirier
 

La chose n'a pas semblé déranger Ghislain Poirier, qui se débattait sur scène comme un diable dans l'eau bénite. Accompagné d'un batteur, il s'est amusé à nous montrer de quel bois il se chauffe. Batteur qui en passant, ferait rougir d'envie le lapin Energizer. Le tout a résulté en un brasier sur la piste de danse, l'enfer! Le sympathique M. Poirier nous a servi sa musique en trois temps afin que nous puissions l'apprécier au maximum: mellow, yo yo yo, oh no! De crunk à baile funk, le courant passait entre lui et la foule qui n'avait d'autres choix que d'envahir le «dancefloor». Que voulez-vous, le funk lui dégouline des veines!


Plaster
Photo: Sébastien Nasra
 

Qu'est-ce qu'on met sur les veines pour qu'elles arrêtent de fuir? Un plaster, évidemment! Mais le groupe de ce nom Plaster qui suivait, était loin de me coller à la peau. Pourtant, ce trio de jeunes musiciens bourrés de talent semblait faire lever la foule alors que moi, j'avais juste le goût de lever les pattes. C'était une musique brute, à l'état pur, d'une énergie dévastatrice. J'étais rebuté par ces lignes stridentes de synthétiseurs à la Zappa qui nous téléportaient vers une époque maintenant révolue. Quel ne fut pas mon soulagement lorsque je crus reconnaître des sonorités à la Prodigy ou Moby, me plongeant dans la douce nostalgie de mon adolescence. Je dois ajouter que leur ridicule accoutrement (petit short blanc et polo seyant) qui dévoilait leurs plus beaux atours a eu une grande influence sur l'attrait que le groupe avait sur ma personne. On peut dire qu'ils ont le sens du spectacle. Somme toute, une prestation correcte de Plaster mais not my cup of tea.

 
Lesbians on ectasy

Les dernières et non les moindres, Lesbians on ecstacy ou si vous préférez les Spices Girls, version apocalyptique. Un nom qui en dit long. Dommage que je ne puisse en dire autant de leur performance. Je vous avouerai qu'avec tous les changements scéniques et l'heure tardive à laquelle le dernier spectacle s'est amorcé, mes tympans en avaient eu pour leur argent. Mais je suis tout de même en mesure d'affirmer qu'elles rockent! Décapant à la limite irrévérencieux, leur show faisait penser à ce qu'auraient pu faire Peaches ou les Scissors Sisters. Joyeux amalgame de folk, disco et hardcore, elles ont su faire tomber les vieux préjugés à propos de la musique lesbienne. J'avais les boules de partir mais l'envie irrépressible de dormir a prévalu. Ce n'est que partie remise les filles!
Pour ceux qui veulent voir ce qu'ils ont manqué, ils n'ont qu'à se rendre sur le site de Bande à part où ils pourront regarder l'intégralité des spectacles. Bon visionnement et surtout bon déhanchement!